Journalist at RFI (ex-DW, BBC, CBC, F24...), writer (on art, music, street art...), I work in radio, podcasting, online, on films.
As a writer, I'm a contributor to the New Arab, Art UK, Byline Times, the i paper...
Born in Paris, I was also based in Prague, Miami, London, Nairobi (covering East Africa), Bangui, and in Bristol, UK. I also reported from Italy, Germany, Haiti, Tunisia, Liberia, Senegal, India, Mexico, Iraq, South Africa...
This blog is to share my work and cultural discoveries.
Retour sur les événements de cette nuit...mais les manifestants s'apprêtent à rejoindre de nouveau la rue.
Mélissa Chemam
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En général au Burkina Faso après l'effervescence sans précédent de la journée d'hier. L'armée a en effet annoncé la mise en place d'un couvre-feu, qui a été en grande partie respecté.
Nos correspondants ont néanmoins constaté un peu de circulation dans la capitale, notamment des blindés transportant des soldats à partir du camp militaire du centre ville.
Les manifestants restent tout de même sur le qui-vive et certains s'apprêtent à manifester de nouveau.
Je viens de joindre l'ancien maire de Ouagadougou, selon lui les manifestants sont restés dehors jusqu'au discours du président et ont été surpris par sa déclaration ; ils s'apprêtent à se mobiliser de nouveau.
A Bobo Dioulasso aussi, au sud ouest du pays : l'un deux nous a rapporté que les opposants au régime sont restés éveillés toute la nuit dans cette ville, et réclament toujours la démission du Président. Ils s'apprêtent à se rassembler de nouveau ce matin en centre ville.
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La dissolution du gouvernement et de l'Assemblée nationale a été le point culminant de la journée d'émeute d'hier contre le régime de Blaise Compaoré, au pouvoir depuis 27 ans. Mais le président Blaise Compaoré n'a toutefois pas évoqué son éventuelle démission...
Il a déclaré vers 21h, heure local, avoir "compris" le message de la population et pris "la juste mesure des fortes aspirations au changement", au cours d'une allocution télévisée sur le Canal 3.
Le Burkina s'était enflammé en début de journée, juste avant le vote sur la réforme constitutionnelle prévue à l'Assemblée nationale, à partir de 9h30 / 10h.
Les alentours de l'Assemblée ont été incendiés, puis la télévision publique a été prise d'assaut par des protestataires ; des violences ont eu lieu notamment en province, où la population parle de plusieurs morts, des bilans pour l'instant difficiles à vérifier.
Selon l'opposition, les troubles ont fait une trentaine de morts et plus de cent blessés, l'AFP n'a pu confirmer que quatre victimes et six blessés graves.
Enfin toute la journée ont tonné des appels à la démission du président.
Le Burkina Faso en ébullition, ce jeudi 30 octobre, à cause du projet de loi sur la révision de la Constitution permettant une nouvelle candidature du président Blaise Compaoré après 2015.REUTERS/Joe Penney
Le Burkina Faso s'est enflammé ce jeudi. Alors que les députés devaient se retrouver pour examiner le projet de révision de l'article 37 de la Constitution, les manifestants envahissent l'Assemblée nationale. Rapidement, les forces de l'ordre sont débordées. Les manifestants prennent le siège de la télévision nationale, la RTB, qui est saccagé. Les locaux du CDP, le parti de Blaise Compaoré, sont incendiés. A la mi-journée, le gouvernement annule le vote à sur l'article 37, mais il est trop tard, la machine est lancée... dissolution du gouvernement, dissolution de l'Assemblée... l'armée annonce jeudi soir la mise en place d'un organe de transition pour une durée d'un an... Revivez cette journée dans l'édition spéciale de RFI (17h00-19h00 TU) consacrée aux évènements au Burkina Faso.
Emission spéciale RFI (première partie)30/10/2014 - par RFIÉcouter
Emission spéciale RFI (deuxième partie)30/10/2014 - par RFIÉcouter
Emission spéciale RFI (troisième partie)30/10/2014 - par RFIÉcouter
Emission spéciale RFI (quatrième partie)30/10/2014 - par RFIÉcouter
Partenaires privilégiés du Burkina Faso, Paris et Washington n'ont jamais montré un grand enthousiasme devant le projet de réforme du président burkinabé Blaise Compaoré.
La France a plaidé cet après-midi pour un "retour au calme" et les Etats-Unis ont exprimé leur "vive inquiétude".
La France compte "un peu plus de 3.500 ressortissants" au Burkina ; le Quai d'Orsay a expliqué suivre "avec beaucoup d'attention le déroulement des manifestations", lors d'un point de presse électronique.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a déploré "les violences qui ont eu lieu dans et aux alentours de l'Assemblée nationale et appelé "à toutes les parties de faire preuve de retenue".
La France avait déjà critiqué, il y a une semaine, le processus de révision constitutionnelle.
Le Président François Hollande même envoyé un courrier à son homologue le 7 Octobre dernier : il avait appelé le Président Burkinabé à éviter "un changement non consensuel de la Constitution", le Burkina étant un exemple pour toute la région.
La Maison Blanche a elle aussi fait part cet après-midi de sa "vive inquiétude" quant à l'évolution de la situation. La présidence américaine a appelé à respecter "les institutions démocratiques", appelant "toutes les parties, dont les forces de sécurité, à mettre fin à la violence et à retourner à un processus pacifique".
L'ONU de son côté a décidé il y a qq heure d'envoyer sur place un émissaire, joignant ses forces avec l'Union africaine.
C'est l'émissaire de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, qui se rendra au Burkina ce vendredi, au sein d'une mission de paix conjointe à l'Union africaine et à la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).
La Présidente de l'Union africaine, Nkosazana Dlamini Zuma, dans son communiqué a exprimé une inquiétude profonde face à la situation et appelé à la retenue contre toute violence.L'ONU et l'Afrique joignent ainsi leurs forces pour la recherche d'une solution.
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les premiers résultats officiels sont tombé dans la nuit de mercredi à jeudi en Tunisie.
Alors que le parti Nidaa Tounes arrive en tête, il doit envisager des tractations pour former une alliance, n'ayant pas obtenu de majorité absolu à l'Assemblée.
Selon la députée Leyla Hamrouni, membre du bureau executif de Nidaa Tounes, qui vient d'être élue pour le Grand Tunis, il faudra attendre les résultats de l'élection présidentielle du 23 novembre prochain pour affirmer les alliances possibles d'autant plus que les partis vont entrer en campagne pour le prochain scrutin. Néanmoins selon elle, trois options se dessinent : un gouvernement d'union nationale, un gouvernement de technocrate mis en place en accord avec les partis, ou une grande coalition.
Néanmoins selon elle, le parti va commencer par discuter avec les petits partis de la gauche démocratiques :
Leyla Hamrouni, jointe par Mélissa Chemam pour Rfi.
Les résultats officiels des législatives de dimanche se font toujours attendre, mais Ennahda a reconnu la victoire de son principal rival Nida Tounes. Selon les tendances dégagées - environ 70 sièges pour Ennahda, contre 80 à Nida Tounes -, la formation victorieuse sera amenée à former une coalition pour obtenir la majorité, soit 109 sièges sur 217 députés nécessaires. Un passage obligé afin d'obtenir notamment la confiance de l’Assemblée lors du choix du chef du gouvernement.
Dans son intérêt et dans celui du pays, Nida Tounes ne gouvernera pas seul, a insisté son président, Béji Caïd Essebsi.
A l’intérieur du parti, des sources confirment que Nida Tounes, parti a priori victorieux des législatives tunisiennes, privilégie ce que ses membres appellent « la famille démocrate ». Autrement dit, des petits partis d’opposition tels qu’Afek Tunes, jusqu’à la coalition de gauche Front populaire, en passant par les partis destouriens, qui se revendiquent aussi de l’héritage de Bourguiba, prédécesseur de Ben Ali.
Il s’agit d’une position de principe, dans la mesure où il convient d’attendre les résultats définitifs pour évaluer le poids de chacun.
La présidentielle du 23 novembre, une étape clé
En attendant, Nida Tounes se dit capable de cohabiter et refuse d’exclure qui que ce soit, faisant allusion à Ennahda. Le parti islamiste, de son côté, défend toujours l’idée d’un gouvernement d’union nationale.
Dans ce contexte, faire des pronostics paraît prématuré, d’autant plus que les alliances seront déterminées par une étape cruciale, la présidentielle du 23 novembre. A cette occasion, le chef de l’Etat désignera le futur gouvernement.
→ Pour comprendre les enjeux du scrutin tunisien, ne manquez pas l'émissionDécryptage, ce soir à 19h10 : Elections législatives : quel avenir pour la Tunisie ? Vincent Souriau reçoit Beligh Nabli, directeur de recherche à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques), auteur Comprendre le monde arabe (Armand Colin, septembre 2013).
Peu de journalistes dans les rédactions cette semaine, les "vacances" mais aussi de nombreuses missions de terrain en sont responsables.
Par contre, l'actualité, elle bouillonne! Les combats se poursuivent en Syrie à la frontière turque, le Burkina Faso est en pleine ébullition face au projet du président Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour se permettre un nouveau mandat, et élections majeures en Tunisie et en Ukraine dont les contrecoups sont loin d'être retombés.
Passionnées par toutes ces régions et leur histoire, mais travaillant depuis six ans spécifiquement sur l'Afrique, je veux partager aussi ici le travail brillant de confrères dans d'autres zones de notre monde.
Ici : Arménie / Azerbaïdjan, le Caucase donc, une région qui "a mon coeur" comme disent mes amis britanniques. Caucasus, you have my heart... Hope to see you again soon.
Hier ennemis jurés, Serge Sarkissian, président de l’Arménie et Ilham Aliev, à la tête de l’Azerbaïdjan, sont soudainement devenus « copains ». Enfin presque. Tant que le sujet inextricable du Haut-Karabakh n’était pas évoqué, « ils étaient hyper proches », « complices », commente un diplomate français, encore étonné. « On les a vus se parler, se tutoyer… ». Le responsable de ce miracle ? François Hollande, peut-être. Reçus à l’Elysée, lundi 27 octobre, par le président français pour un sommet consacré au Haut-Karabakh, le chef de l’Etat a tenté de diversifier les sujets de discussions pour éviter de braquer MM. Sarkissian et Aliev sur le seul sujet de cette terre de conflit. « Ils se sont rendu compte qu’ils avaient des défis en communs, qu’ils affrontaient les mêmes enjeux », poursuit le diplomate.
Le Haut-Karabakh, c’est cette terre d’Azerbaïdjan, enclave séparatiste à majorité arménienne, aujourd’hui contrôlée par l’Arménie avec le soutien de la Russie.
Le conflit (1988-1994), largement oublié, a fait près de 30 000 morts et de l’ordre de 800 000 déplacés. Depuis 1994, en dépit d’un fragile cessez-le-feu, l’Azerbaïdjan et l’Arménie sont toujours techniquement en guerre. Pour éviter l’escalade, le groupe de Minsk, composé des représentants de la France, des Etats-Unis, de la Russie et de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, formé en 1992, tente de jouer les modérateurs. Le Haut-Karabakh fait désormais partie de ces conflits dits « gelés », sur lesquels plane l’influence russe.
« CLIMAT MAUVAIS »
Mais depuis cet été, « le climat est mauvais », constate un diplomate français. Une ambiance de guerre de tranchées a repris et des dizaines de morts ont été recensées. En cause, notamment, la Crimée. Observer cette bande de terre, hier ukrainienne, repasser entre les mains russes, aurait échauffé les esprits.
Après sa visite en mai dans le Caucase, les conseillers de M. Hollande se réjouissaient du résultat obtenu lundi. « On a fait du bon boulot », assurait l’un des proches du président. Le« résultat »,pourtant, est inexistant. Aucune issue au conflit déchirant l’Arménie et l’Azerbaïdjan n’est perceptible, hormis la promesse de poursuivre le dialogue en septembre 2015, à New York.
Alors ? Si Paris se réjouit, c’est parce qu’il a permis aux deux présidents de se parler. Peut-être aussi d’avoir avancé sur le dossier de Leyla Yunus, cette militante des droits de l’homme détenue avec son mari en Azerbaïdjan pour des soupçons d’espionnage. « M. Aliev a pris des engagements »,indique une source proche du chef de l’Etat.
Mais l’entourage du président se satisfait aussi d’avoir appuyé la position de la France dans ces terres sous influence de la Russie, tentées de se rapprocher de l’Europe. Le mot d’ordre : « Surtout, ne pas les obliger à choisir entre la Russie et l’UE », indique un diplomate. « Il ne s’agit pas de couper les relations avec la Russie. On ne veut pas tomber dans le piège ».
Une référence aux « maladresses » de l’Europe vis-à-vis de l’Ukraine ? Selon certains, c’est l’attitude de UE, incitant l’Ukraine à se rapprocher du Vieux Continent en signant un accord d’association, qui aurait courroucé Vladimir Poutine. La France, qui doit se décider à livrer, ou non, ses navires Mistral à la fin du mois, serait-elle soucieuse de ne pas fâcher Moscou ?
LE MONDE | |Par Isabelle Mandraud (Simferopol, Sébastopol, Yalta, envoyée spéciale)
Les hôtels de Simferopol sont pleins à craquer. En cette fin octobre, la capitale administrative de la Crimée est littéralement prise d’assaut, non par des touristes – la saison et le contexte ne s’y prêtent guère –, mais par des fonctionnaires russes. « Même en été nous n’avons pas autant d’affluence », ironise la gérante d’un petit établissement. Ces commis de l’Etat sont en mission, chargés de mettre aux normes de Moscou tous les secteurs-clés de l’administration : santé, éducation, sécurité, impôt, banque… Un recensement de la population a été lancé. Huit mois après l’annexion de la péninsule, la russification de la Crimée s’intensifie.
Tout va si vite. Le drapeau russe flotte sur les bâtiments officiels. Les opérateurs de téléphonie ont changé d’origine. Les uniformes sont les mêmes que partout ailleurs en Russie. Il n’a pas fallu plus d’un mois pour que la hryvnia, la monnaie ukrainienne, disparaisse de la circulation, remplacée par le rouble. Guère davantage pour commencer à distribuer les passeports russes et changer les plaques d’immatriculation des véhicules. A Sébastopol, les marchands de souvenirs sur le front de mer exhibent, à côté des maillots des marins de la flotte de la mer Noire, des tee-shirts d’un nouveau genre. « J’enc… vos sanctions »,proclame l’un d’eux, accompagné d’un dessin explicite de bonshommes stylisés russe et américain.
Il y en a beaucoup d’autres, à la gloire de Vladimir Poutine ou bien célébrant les « gens polis », en tenue de camouflage et armés jusqu’aux dents. Cette expression, très prisée jusqu’à Moscou, est née ici, en Crimée. Elle désigne l’armée russe qui a pris possession de la péninsule en mars par la force – sans insignes et sans effusion de sang. Depuis, le nombre de ceux que l’on surnomme également les « petits hommes verts » comme l’on parlerait d’extraterrestres, a triplé.
LES LIENS AVEC LE PAYS D’HIER SONT COUPÉS
Voilà pour les signes extérieurs du changement. Mais, désormais, une nouvelle étape, plus profonde encore, s’est ouverte : la conversion de toutes les administrations, la mise aux normes de toutes les entreprises obligées de s’adapter à une nouvelle comptabilité. Prorusses ou non, les Criméens, désorientés, courent de notaires en services publics. « Pour nous, la vie quotidienne est devenue synonyme de files d’attente, il faut faire la queue pour tout : les naissances, la résidence, le permis de conduire… », raconte Maria, une jolie brune de 25 ans qui a perdu son emploi dans l’import-export d’huiles essentielles. Sa mère, Lena, enseignante de russe, a fini par trouver quelques élèves, recrutés par Skype. « Je travaillais à l’université, mais maintenant je ne peux plus, avec un permis de séjour. »
La famille, qui préfère rester anonyme, refuse de prendre la nationalité russe. Seul le grand-père s’y est résigné « pour au moins sauver la maison ». Corvées pour les uns, ces démarches sont devenues, pour d’autres, ukrainiens ou tatars, la minorité musulmane traumatisée par sa déportation en 1944 sous Staline, une véritable source d’angoisse.
« Les gens essaient encore de comprendre ce qui se passe », dit doucement Mark Boutovski, un jeune chef d’entreprise de 24 ans, spécialisé dans la publicité sur Internet. « C’est l’argent le plus compliqué, chaque fois que j’achète quelque chose, je me demande si c’est plus cher. Pour moi, cela a été relativement simple comparé aux petits entrepreneurs qui importaient tout de l’Ukraine, des tomates aux manteaux. » Les grandes compagnies russes sont arrivées mais, pour échapper aux sanctions internationales, elles prennent un nouveau visage, un nouveau nom, sans lien juridique apparent. Petit à petit, les liens avec le pays d’hier, l’Ukraine, sont coupés. La télévision de Kiev ne parvient plus jusqu’ici, pas plus que la radio. Dans les établissements scolaires, les cours en langue ukrainienne déjà peu répandue, ont été réduits de moitié, malgré les déclarations des nouvelles autorités sur l’instauration de « trois langues officielles », russe, ukrainienne et tatare.
« JE ME SENS NI RUSSE NI UKRAINIEN »
« Je suis né ici, je travaille ici, mais je me sens ni russe ni ukrainien, soupire Mark Boutovski. J’aimerais me sentir européen, mais la réalité autour de moi m’oblige à un autre mode de vie. Il faut le reconnaître. » Russophone, la majorité de la population qui a voté oui au référendum du 16 mars soutient en effet la Russie et son président, Vladimir Poutine. Les autres se considèrent en « territoire occupé ».
« Tout ça, c’est la faute de Gorbatchev », fulmine Georgui Nossän, campé dans un champ pour surveiller ses vaches, à mi-chemin entre Simferopol et Sébastopol. Ce vieux paysan russe poursuit encore de sa rancune le dernier chef d’Etat de l’URSS, coupable de sa disparition. « Regardez maintenant, c’est une honte ce qui se passe en Ukraine ! » Les retraites, tout comme les salaires, ont été augmentées, sauf que Georgui ne s’en rend pas bien compte, perdu dans ses conversions et l’augmentation des prix. Mais il est content du retour de la Crimée dans le giron de la Russie et, chaque fois que des avions russes passent au-dessus de sa tête, il ne manque pas d’agiter son bonnet en criant : « Bonjour à Poutine ! »
« Cela fait vingt ans que nous en parlions et que nous attendions ce moment », jubile le nouvel homme fort de la péninsule, Sergueï Aksionov. Natif de Moldavie, arrivé ici en 1989, cet ancien « businessman dans l’immobilier » de 41 ans,député devenu le président du conseil des ministres de Crimée, vante un retour « à la tranquillité ». Il refuse cependant de recevoir dans son bureau et ne se déplace pas dans une salle toute proche sans un garde du corps maussade tout de noir vêtu. « Des milliards de roubles vont être versés par le budget fédéral, dont 23 milliards [426 millions d’euros] rien que pour Simferopol cette année. Tout est calme, tout le monde est content », lance-t-il. Les milices ? « Des patriotes, corrige sèchement Sergueï Aksionov, qui deviendront une police municipale légale et sans armes le 1er janvier. »
D’ici là, le ménage sera fait. « Il y a deux semaines, tous les chefs de la compagnie du pétrole et du gaz ont été licenciés, tous les chefs d’hôpitaux aussi. Avant-hier, c’était les responsables de la compagnie des eaux, en fait 90 % des dirigeants des organisations centrales », annonce-t-il sans ciller. Au nom de la lutte anticorruption, mais sans passer par la case tribunal. « Ils ont rédigé leur lettre de démission eux-mêmes. »
ENJEU AUTOUR DE YALTA
Andreï Kiskov, 31 ans, l’un des rares militants des droits de l’homme sur place, ne partage pas tout à fait ce point de vue. Dans le secteur privé, raconte le jeune homme, « ils nationalisent de force des stations-service, des usines, des marchés qui appartenaient à des Ukrainiens avec le concours de gens armés et en civil, des organisations paramilitaires hors de toute légalité ». « Une loi, poursuit-il, impose aussi le rachat d’entreprises jugées stratégiques, comme les ateliers de cinéma de Yalta. Pourquoi ? Personne ne le sait. »
Yalta – la station balnéaire au bord de la mer Noire, célèbre pour avoir abrité, en février 1945, la conférence qui a réuni Staline, Roosevelt et Churchill, et dans laquelle a commencé à se dessiner le visage de l’Europe de l’après-guerre – est redevenue un enjeu.
Les 30 hectares des ateliers du cinéma, créés avant la révolution russe de 1917, ont bien changé de mains, sous la contrainte. Motif : le propriétaire « ne remplissait pas ses obligations en matière d’investissements », assure le maire, Andreï Rostenko, nommé il y a deux mois. Ici aussi, l’administration russe est à pied d’œuvre. La fonction publique est réorganisée de fond en comble, le personnel renouvelé et le nombre d’élus ramené de 280 à… 28. « En six mois, nous avons reçu plus de subventions qu’en vingt ans d’Ukraine, plastronne Andreï Rostenko. Et si cela ne se voit pas, c’est parce que nous avons commencé par les télécommunications. »
Par refus ou par crainte, cependant, 20 % des habitants de Yalta n’ont pas répondu aux enquêteurs du recensement. Illona et Sehrii Dorochenko, 30 ans et 42 ans, se disent pour leur part « ukrainiens, par réaction ». Le couple, comme beaucoup, a autant de famille et d’ascendants en Russie qu’en Ukraine, mais l’annexion de la Crimée l’a choqué. « Le 27 février, nous nous sommes réveillés avec les petits hommes verts. » Depuis, Illona a entrepris d’écrire les Chroniques de la Crimée russe sur Facebook où elle décrit tout, le prix du poisson qui a augmenté, « la pseudo-frontière » avec l’Ukraine, les « babouchkas » que l’on fait venir de Russie en vacances pour remplacer les touristes disparus…
Elle prend garde toutefois à ne pas franchir des lignes rouges. Entrée en vigueur en mai, la loi fédérale russe qui qualifie « d’extrémisme » toute atteinte à « l’intégrité de la Russie » effraie plus d’un Criméen.
Isabelle Mandraud (Simferopol, Sébastopol, Yalta, envoyée spéciale) Correspondante à Moscou
Clément Abaïfouta, le président de l'Association des Victimes des Crimes du régime d’Hissène Habré lors d'une conférence de presse en septembre 2008.AFP PHOTO/SEYLLOU
Au Tchad, vingt-neuf ex-membres de la police politique de l'ancien président Hissène Habré ont été renvoyées la semaine dernière devant la Cour criminelle de Ndjamena. Cette décision a été prise par les autorités de Ndjamena après les critiques venues des chambres extraordinaires africaines qui ont accusé le Tchad de refus de collaborer. Chargées de juger Hissène Habré pour crimes de guerre, elles avaient réclamé en vain la venue à Dakar de deux coaccusés de l'ancien président tchadien. Comment l'association des victimes des crimes du régime d'Hissène Habré réagit-elle à cette décision de Ndjamena ? Clément Abaïfouta, le président de l'Association des victimes des crimes du régime d’Hissène Habré a répondu aux questions de RFI.
J'ai peur que les choses soient bâclées et que l'on assiste à une parodie de justice
Clément AbaïfoutaPrésident de l'Association des Victimes des Crimes du régime d’Hissène Habré28/10/2014 - par Mélissa ChemamÉcouter
Au Mali, la coordination des Mouvements de l’Azawad a annoncé ce mardi qu'elle mettait en place une coordination militaire pour le Nord du pays. Elle sera composée de 10 officiers et son commandement sera assuré par le colonel Mohamed Ag Najim. Plus de détails : Mélissa Chemam pour Rfi
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Le représentant du MNLA en Europe, Moussa Ag Assarid précise que les secrétaires généraux et officiers du mouvement se sont réunis à Anefif du 26 au 28 octobre 2014 avec les membres du HCUA et du MAA.
Ils ont décidé conjointement à l'issue de cette réunion la création de leur coordination militaire.
Cette nouvelle structure regroupant les forces militaires du trois mouvements a pour but selon eux de répondre à l’insécurité grandissante dans les régions du Nord du Mali et de protéger les habitants, menacés d'après ces groupes par les actions "miliciennes" gouvernementales.
Les trois groupes affirment que "cette coordination s’inscrit dans la droite ligne de la demande faite par la MINUSMA et la force française Barkhane de contenir et éradiquer toute forme d’insécurité", dans le nord du Mali.
Ils accusent notamment les forces de Bamako se soutenir des éléments attaquant leurs positions et menaçant la population
La coordination militaire des Mouvements de l’Azawad s'engage parallèlement à respecter les closes du cessez-le-feu du 23 mai 2014 signé à Kidal. Elle appelle le gouvernement de Bamako à faire de même.
Elle s'engage également à poursuivre les recherches de solution négociée, selon Moussa Ag Acharatoumane, coordinateur pour les trois mouvements.
Le gouvernement malien a pris connaissance de la création de cette coordination militaire ; il devrait s'exprimer sous peu.
Il réaffime respecter le cessez-le-feu" et dément alimenter les violences, tout en appelant les groupes armés du nord à ne pas abandonner le processus de paix.
François Hollande a reçu hier les présidents azerbaïdjanais et arméniens sur la question de leurs nombreux différends. Dernières infos :
Reprise d'un "dialogue direct" entre les deux dirigeants sur le Haut Karabakh
PARIS, 27 oct 2014 (AFP) - Une rencontre entre les présidents de
l'Azerbaïdjan et de l'Arménie reçus lundi à l'Elysée par le président français
François Hollande a permis "une reprise d'un dialogue direct" entre les deux
dirigeants sur le Haut Karabakh, sans toutefois aboutir à un accord, a indiqué
la présidence francaise dans un communiqué.
Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev et son homologue arménien Serge
Sarkissian ont notamment décidé de "procéder à des échanges de données sur les
disparus du conflit, sous l'égide du CICR (Comité international de la Croix
Rouge)", selon la présidence française.
François Hollande a par ailleurs abordé "en tête à tête" avec le président
Aliev le cas de la militante pour la défense des droits de l'homme Leyla Yunus,
arrêtée et emprisonnée fin juillet sur des soupçons d'espionnage au profit de
l'Arménie, a indiqué l'entourage du président.
M. Aliev a "pris des engagements", a-t-on simplement indiqué de même
source, alors que cette militante de 57 ans, dont le mari Arif a également été
arrêté, a vu sa détention provisoire prolongée de quatre mois vendredi dernier.
L'entourage de M. Hollande a souligné "l'excellente atmosphère" entre les
présidents azéri et arménien, à l'issue d'une journée de rencontres qui s'est
achevée par un diner.
Le président de la République a "marqué la nécessité d'une baisse effective
de la tension entre les deux parties sur le terrain". Il leur a proposé de se
retrouver en septembre 2015, en marge de l'Assemblée générale des Nations unies
à New-York.
Ce mini-sommet à Paris est intervenu après un déplacement la semaine
dernière du ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier
dans les deux pays, au cours duquel il avait appelé à mettre fin au conflit
larvé qui menace, selon lui, la stabilité d'une région charnière.
Les relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux petits pays caucasiens
de l'ex-URSS, sont empoisonnées depuis plus de 20 ans par une dispute
territoriale autour de la région du Nagorny-Karabakh, passée sous l'autorité de
séparatistes arméniens soutenus par Erevan dans les années 1990 après une
guerre qui a fait près de 30.000 morts, et dont Bakou entend reprendre le
contrôle.
Malgré des années de négociations sous médiation internationale depuis le
cessez-le-feu de 1994, les deux camps n'ont toujours pas signé un accord de
paix définitif à propos de la région, à majorité arménienne, mais qui est
toujours reconnue à l'étranger comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.
Pays riche de ses exportations pétrolières et dont les dépenses militaires
dépassent le budget d'Etat total de l'Arménie, l'Azerbaïdjan a menacé de
reprendre par la force le territoire disputé si les négociations
n'aboutissaient pas.
L'Arménie, qui est armée par la Russie, assure toutefois être capable de
repousser toute offensive.
En août, les violences au Nagorny-Karabakh et sur la frontière entre les
deux pays ont atteint un niveau sans précédent ces dernières années, provoquant
la mort de plus de 20 soldats des deux camps.
Les tensions se sont également nourries de l'escalade entre la Russie et
l'Occident à propos de l'Ukraine, où les troupes gouvernementales combattent
les séparatistes pro-russes depuis plus de six mois.
bur-swi/gg
AFP 272319 PPP OCT 14
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Rôle de la France
PARIS, 27 oct 2014 (AFP) - Le président français François Hollande a
reçu lundi les dirigeants de l'Azerbaïdjan et de l'Arménie dans le cadre des
tentatives européennes de parvenir à une solution au conflit sur la région
disputée du Nagorny-Karabakh, qui connaît depuis quelques mois une
recrudescence de violences.
Le chef de l'Etat a reçu séparément le président azerbaïdjanais Ilham Aliev
puis son homologue arménien Serge Sarkissian, avant un sommet tripartite prévu
à 16H00 GMT et suivi d'un dîner.
Ces réunions interviennent après un déplacement la semaine dernière du
ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier dans les deux
pays, au cours duquel il avait appelé à mettre fin au conflit larvé qui menace,
selon lui, la stabilité d'une région charnière.
"Il nous semblait important de réunir les deux présidents pour les appeler
à travailler ensemble, à se remettre autour de la table, à faire baisser la
tension pour pouvoir ensuite travailler sur le fond : rétablir la confiance",
avait expliqué une source diplomatique française avant les entretiens de lundi.
Les relations entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, deux petits pays caucasiens
de l'ex-URSS, sont empoisonnées depuis plus de 20 ans par une dispute
territoriale autour de la région du Nagorny-Karabakh, passée sous l'autorité de
séparatistes arméniens soutenus par Erevan dans les années 1990 après une
guerre qui a fait près de 30.000 morts, et dont Bakou entend reprendre le
contrôle.
Malgré des années de négociations sous médiation internationale depuis le
cessez-le-feu de 1994, les deux camps n'ont toujours pas signé un accord de
paix définitif à propos de la région, à majorité arménienne, mais qui est
toujours reconnue à l'étranger comme faisant partie de l'Azerbaïdjan.
Pays riche de ses exportations pétrolières et dont les dépenses militaires
dépassent le budget d'Etat total de l'Arménie, l'Azerbaïdjan a menacé de
reprendre par la force le territoire disputé si les négociations
n'aboutissaient pas.
L'Arménie, qui est pour sa part armée par la Russie, assure toutefois
qu'elle est capable de repousser toute offensive.
En août, les violences au Nagorny-Karabakh et sur la frontière entre les
deux pays ont atteint un niveau sans précédent ces dernières années, provoquant
la mort de plus de 20 soldats des deux camps.
Les tensions se sont également nourries de l'escalade entre la Russie et
l'Occident à propos de l'Ukraine, où les troupes gouvernementales combattent
les séparatistes prorusses depuis plus de six mois.
bur-mbx/at/nou/sym
AFP 271335 GMT OCT 14
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Procès : deux citoyens azerbaïdjanais accusés de meurtre et d'espionnage
TBILISSI, 27 oct 2014 (AFP) - Le procès de deux citoyens
azerbaïdjanais accusés de meurtre et d'espionnage au profit de Bakou s'est
ouvert lundi dans la région disputée du Nagorny-Karabakh, province
d'Azerbaïdjan à majorité arménienne, ont indiqué les autorités séparatistes
locales.
Les deux hommes sont accusés d'avoir infiltré la région fin juin et d'avoir
tué un civil de 17 ans et un soldat, ont indiqué les autorités judiciaires du
Nagorny-Karabakh dans un communiqué.
Un troisième membre de ce groupe d'infiltration a été tué lors d'une
fusillade avec les combattants séparatistes.
Bakou a pour sa part démenti que les trois hommes soient des membres de son
armée.
Ce procès s'ouvre alors que le président français François Hollande
organise lundi un sommet réunissant les présidents d'Azerbaïdjan et d'Arménie
pour tenter de régler pacifiquement le conflit larvé entre les deux pays autour
du Nagorny-Karabakh.
Les affrontements se sont multipliés depuis le début de l'année près de la
frontière et dans la région disputée, les deux camps s'accusant mutuellement de
lancer des attaques ponctuelles sur les positions adverses.
Rattaché à l'Azerbaïdjan à l'époque soviétique, le Nagorny-Karabakh --une
région séparatiste en majorité arménienne-- a été l'enjeu d'une guerre qui a
fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés entre 1988 et 1994.
Un cessez-le-feu a été signé en 1994, mais Bakou et Erevan n'arrivent pas à
se mettre d'accord sur le statut de la région, qui reste une source de tension
dans le Caucase du Sud, une zone stratégique située entre l'Iran, la Russie et
la Turquie.
L'Azerbaïdjan a menacé de reprendre la région par la force si les
négociations n'aboutissaient pas à des résultats concrets, tandis que l'Arménie
a prévenu qu'elle répliquerait à toute action militaire.
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