La mort de l'ancien secrétaire de l'ONU Hammarskjöld, en Rhodésie du Nord, de retour d'un voyage en RDC en 1961, reste inexpliquée. L'enquête reprend.
Mon article pour Rfi.fr
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Retour sur la mort de l'ancien Secrétaire général Dag Hammarskjöld en 1961, alors que le Groupe indépendant d'experts chargés d'étudier les nouvelles informations relatives à sa mort a commencé ses travaux ce 30 mars 2015. Le groupe doit examiner et évaluer les nouvelles informations liées à la mort de M. Hammarskjöld et des gens qui l'accompagnaient dans un avion qui s'est écrasé en Rhodésie - l'actuelle Zambie - dans la nuit 17 au 18 septembre 1961.
Le Secrétaire général Ban Ki-moon a nommé mi-mars Mohamed Chande Othman, juge en Tanzanie, à la tête du Groupe. Les deux autres membres sont Kerryn Macaulay, représentant de l'Australie au Conseil de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), et Henrik Larsen, un expert en balistique au Centre national des services judiciaires au sein de la police nationale danoise.
Mélissa Chemam pour RFI.fr
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La mort de l'ancien secrétaire de l'ONU Hammarskjöld reste inexpliquée
Le groupe indépendant d'experts chargés d'étudier les nouvelles informations relatives à la mort, en 1961, de l'ancien secrétaire général de l’ONU, Dag Hammarskjöld, a commencé ses travaux, lundi 30 mars. Il doit examiner et évaluer les nouvelles informations liées à sa mort et à celle des gens qui l'accompagnaient dans l'avion qui s'est écrasé en Rhodésie (actuelle Zambie) dans la nuit 17 au 18 septembre 1961.
Le secrétaire général Ban Ki-moon a nommé, mi-mars, Mohamed Chande Othman, juge en Tanzanie, à la tête du groupe. Les deux autres membres sont Kerryn Macaulay, représentant de l'Australie au Conseil de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI), et Henrik Larsen, un expert en balistique au Centre national des services judiciaires au sein de la police nationale danoise.
Dans un rapport rendu public à La Haye en 2013, la commission d'enquête indépendante composée de juges et de diplomates, demandait notamment que l'agence nationale de sécurité américaine (NSA) permette l'accès aux enregistrements des conversations dans le cockpit de l'avion et des messages radio qu'elle aurait réalisées en 1961.
Créé par une résolution de l'Assemblée générale adoptée en décembre 2014, le groupe d'experts doit présenter son rapport au Secrétaire général au plus tard le 30 juin 2015.
L'Assemblée générale, dans sa résolution, a également encouragé les États membres à fournir les documents pertinents en leur possession et à livrer au Secrétaire général les informations pertinentes relatives à la mort de M. Hammarskjöld.
Circonstances « mystérieuses »
Dag Hammarskjöld, le deuxième secrétaire général de l'ONU, avait trouvé la mort dans des circonstances qualifiées de « mystérieuses » en septembre 1961, quand son avion s'est écrasé près de Ndola, en Rhodésie du Nord, l'actuelle Zambie.
Il effectuait alors une mission de paix au Congo qui venait d'obtenir son indépendance.
Il devait rencontrer le dirigeant du Katanga, Moise Tshombe, alors que la région avait fait sécession, proclamant son indépendance avec le soutien de certains membres des milieux d'affaires occidentaux.
L'avion transportant le Secrétaire général et ses collaborateurs avait décollé dans la soirée du 17 septembre pour un voyage de 200 km, mais n'est jamais arrivé à destination, et n'avait eu aucun contact avec la tour de contrôle de l'aéroport de Ndola.
L'ONU rapporte que, vers une heure du matin le 18 septembre, une grande lueur avait été observée dans le ciel, à peu de distance d'une localité du nom de Mufulira, en territoire rhodésien (aujourd'hui la Zambie).
Une équipe de recherche et de sauvetage avait été envoyée et avait repéré l'épave de l'avion vers 14 heures le même jour, à 11 kilomètres environ au nord-est de l'aéroport.
Quinze corps ont été récupérés, ainsi qu'un survivant, Harold Julien, décédé quelques jours plus tard des brûlures qu'il avait subies.
Preuves discréditant la thèse d’un accident
En Septembre 2014, une commission internationale formée de juristes avait indiqué qu'il y avait des preuves que son avion ne s'était pas écrasé par accident mais qu’il avait été touché par un tir ennemi.
Il existe une preuve convaincante que l'avion a fait l'objet d'une forme d'attaque ou de menace au moment où il s'apprêtait à atterrir à Ndola", avaient insisté des membres de la commission ; ils citaient notamment depuis des années deux témoins qui ont affirmé avoir vu un deuxième avion tirant sur le DC-6, l'Albertina.
Andrew Cordier, Chef de cabinet à l'époque, a déclaré en 2011 lors de l'hommage à Dag Hammarskjöld : «Notre plus grand hommage pour lui sera la poursuite de nos efforts individuels et collectifs, en suivant son exemple glorieux, pour renforcer l'édifice de la paix.»
Haut-fonctionnaire, ministre et diplomate
Le haut-fonctionnaire suédois est devenu le deuxième Secrétaire général de l’histoire de l’Organisation des Nations Unies en 1953.
Dag Hammarskjöld est né le 29 juillet 1905 à Jonkoping en Suède.
Docteur en droit et économie politique, professeur-adjoint d'Economie Politique à l'Université de Stockholm, il a ensuite occupé les fonctions de Secrétaire général du Ministère des Finances De 1936 à 1945 en Suède.
Sur la recommandation du Conseil de Sécurité, l'Assemblée générale de l’ONU a nommé M. Dag Hammarskjöld Secrétaire général de l'Organisation des Nations Unies, le 7 avril 1953. Il a été réélu à l'unanimité pour un nouveau mandat de cinq ans le 26 septembre 1957.