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Peut-être avez-vous vu passer ces dernières heures, une image, un drapeau peut-être signé Banksy...
Photo de Nacho Herranz et Nacho Rojo, de l'agence RMG Connect. © DR
Il s’agit d’une photographie, plus précisément d’un photomontage, qui n’est pas agréable à regarder. On y reconnaît tout de suite le motif du drapeau européen : un format rectangulaire, un fond bleu, et au centre, douze étoiles dorées formant un cercle. Sauf que sur cette photographie, le fond bleu, c’est la mer Méditerranée ; et les douze étoiles à cinq branches, ce sont douze corps humains, noyés d’avoir tenté de fuir la guerre et la misère, noyés, avant d’atteindre l’Europe.
A la fois macabre et implacable, cette image est d’autant plus frappante, qu’elle vient souligner le malaise, la contradiction profonde dans laquelle se trouve en ce moment l’Europe face au défi migratoire.
Car, le drapeau européen, créé en 1955, est censé représenter la solidarité, l’union entre les peuples d’Europe, mais aussi l’ouverture, symbolisée par ses douze étoiles non contiguës, dont le nombre invariable ne correspond pas à celui des états membres au moment de la création du drapeau, mais relève d’un symbole de « perfection et de plénitude » (comme les douze heures du jour et de la nuit, les douze mois de l’années, les douze constellations du zodiaque….).
La version macabre du drapeau européen dont nous parlons aujourd’hui nous force à percevoir une réalité bien moins flatteuse ; plus concrète, tragique surtout. Rien que la semaine dernière, 71 personnes sont mortes asphyxiées dans un camion, près de 160 autres ont été retrouvées noyées au large de la Lybie. Mais face à ces drames à répétition, l’Union Européenne peine à formuler une réponse politique commune efficace, et digne de ses valeurs.
Comme une claque, c’est en fait un appel au réveil des consciences, à commencer par celles de nos dirigeants européens que formule cette image de drapeau morbide. Propulsée grâce au nom, et au rayonnement médiatique de l’artiste britannique Banksy, elle a fait le tour des réseaux sociaux Facebook et Twitter ce weekend.
A la fois macabre et implacable, cette image est d’autant plus frappante, qu’elle vient souligner le malaise, la contradiction profonde dans laquelle se trouve en ce moment l’Europe face au défi migratoire.
Car, le drapeau européen, créé en 1955, est censé représenter la solidarité, l’union entre les peuples d’Europe, mais aussi l’ouverture, symbolisée par ses douze étoiles non contiguës, dont le nombre invariable ne correspond pas à celui des états membres au moment de la création du drapeau, mais relève d’un symbole de « perfection et de plénitude » (comme les douze heures du jour et de la nuit, les douze mois de l’années, les douze constellations du zodiaque….).
La version macabre du drapeau européen dont nous parlons aujourd’hui nous force à percevoir une réalité bien moins flatteuse ; plus concrète, tragique surtout. Rien que la semaine dernière, 71 personnes sont mortes asphyxiées dans un camion, près de 160 autres ont été retrouvées noyées au large de la Lybie. Mais face à ces drames à répétition, l’Union Européenne peine à formuler une réponse politique commune efficace, et digne de ses valeurs.
Comme une claque, c’est en fait un appel au réveil des consciences, à commencer par celles de nos dirigeants européens que formule cette image de drapeau morbide. Propulsée grâce au nom, et au rayonnement médiatique de l’artiste britannique Banksy, elle a fait le tour des réseaux sociaux Facebook et Twitter ce weekend.
Vous dites « grâce au nom et au rayonnement médiatique de Banksy », est-ce à dire qu’il n’est en réalité pas l’auteur de cette image ?
On le sait, Banksy est certainement le plus célèbre des artistes urbains, mais c’est aussi le plus mystérieux. On ne connaît ni son vrai nom, ni son visage, et ses œuvres, anonymes et souvent réalisées dans la clandestinité, sont parfois difficiles à authentifier.
Comme cela s’est déjà produit avec lui par le passé, la confusion tient ici au mode de diffusion de l’image. Le photomontage d’aujourd’hui a été posté vendredi midi sur un compte Facebook, non-officiel, portant le nom de Banksy, mais dont il n’est pas l’administrateur. La source de l’image n’étant pas mentionnée, elle a été attribuée, par réflexe et par erreur, au nom du compte qui a permis sa très large diffusion : Banksy.
Qui est le véritable auteur de cette image choc ?
Grâce à l’enquête menée par Jean-Marie Pottier, journaliste au site d’information Slate.fr, on apprenait dès samedi midi que cette photo est en fait signée Nacho Herranz et Nacho Rojo, deux créatifs d’une agence de communication basée à Madrid, qui l’ont imaginée pour une campagne de la Commission espagnole d’aide aux réfugiés lancée en mai dernier.
Mais au fond, le fait qu’elle soit l’œuvre d’une agence de communication et non d’un artiste contemporain mondialement célébré change-t-il quelque chose à la portée de cette photographie ?
A sa valeur artistique et financière, sans conteste. A sa portée symbolique, pas tellement. D’autant que si Banksy n’est pas l’auteur de l’œuvre, elle correspond aux idées politiques qu’il défend et exprime lui-même. L’apposition du nom, presque de la marque Banksy, a surtout modifié la portée médiatique de cette image puissante mais jusque-là passée inaperçue, en lui permettant de traverser les frontières de l’Europe. H.D.