21/05/2023

Printemps de l’Art Contemporain à Marseille : Des Rencontres professionnelles pour penser la culture de demain

 

Après trois semaines d'expositions, performances et festivités, le Printemps de l’Art Contemporain s'est clôturé le 21 mai, après avoir investi Marseille, Aix-en-Provence et de nombreuses communes du pourtour de l’Étang de Berre et du pays d’AixLes 10-11-12 mai, le PAC a notamment accueilli des rencontres professionnelles, à la Friche La Belle de Mai ou encore aux novateurs Ateliers Jeanne Barret, dans le quartier des Crottes, au nord de Marseille. Occasions de mettre à l'honneur l'intérêts des artistes et des institutions locales pour les questions écologiques et l'avenir du statut des artistes. Compte-rendu.

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Les trois jours de Rencontres Professionnelles ont permis de proposer des événements gratuit, sur entrée libre.

La première journée a démarré sur le thème des "Industries Culturelles et Créatives (ICC) et l'économie de l’art", au Frac Sud - Cité de l’art contemporain de Marseille.

Cette table ronde a réuni Jérémie Choukroun, coordinateur des stratégies industries culturelles et créatives et référent transition écologique de la DRAC, Jean-Paul Fourmentraux, socio-anthropologue (PhD) et critique d’art, Pamela Grimaud, conservatrice au Musée Granet, Pierre Pauze, artiste plasticien, et l'artiste Fouad Bouchoucha. Une rencontre soutenue par la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles Provence-Alpes-Côte d’Azur) dans le cadre du SODAVI et du Printemps de l'Art Contemporain.

Pour la deuxième journée des Rencontres Professionnelles du réseau PAC, une table ronde, retransmise en direct sur Radio Grenouille, s'est attaquée à la question de la transition écologique, sur le thème : "où en sommes-nous dans nos pratiques dans le champ des arts visuels ?" Les discussions se sont tenues de 10h00 à 17h30 à la Friche la Belle de Mai.  

Elle a réuni Laurence Perrillat, du collectif les Augures ; Ben Saint Maxent, artiste et régisseur technique au Mucem ; Clémence Seilles, artiste designer – du Stromboli Studio ; David Irle, éco-conseiller auprès du secteur culturel – cabinet Aladir Conseil ; Anaïs Roesch, initiatrice du projet Culture au Shift Project et chercheuse-doctorante en sociologie de l’art à Paris 1 Panthéon-Sorbonne ; et Cyril Julien, conseiller Emploi-Formation Expert, à la délégation régionale PACA/Corse à l’AFDAS.

Marie de Gaulejac, curatrice et responsable des programmes de résidence et d’artistes associé·es à Triangle-Astérides, Centre d’art contemporain d’intérêt national, a organisé la table ronde, animée par Jean-Baptiste Imbert.

De nombreuses questions ont été abordées, des matériaux utilisés par les artistes au recyclage et aux investissements en matière d'économies d'énergie des institutions comme des lieux de cultures, dans les arts visuels, mais aussi plus largement dans tous les secteurs de la culture. 

Ce qui en est ressorti est l'investissement de ces intervenants en faveur du changement, et l'existence de nombreuses solutions et réponses, comme la mutualisation des installations scéniques, etc.

La troisième et dernière journée de débat s'est articulée autour de la question "Sommes-nous en compétition ou en coopération avec les autres acteurs du champ de l’art contemporain ?", à l'atelier Jeanne Barret. 

Avec Valentin Heinrich à la modération (sociologue et directeur éditorial de l’Observatoire de l’Art Contemporain), le débat a réuni Véronique Senez-Traquandi, consultante, ex-conseillère pour les arts plastiques au Conseil Général des Bouches-du-Rhône ; Sara Fiaschi, artiste et co-présidente de la Fédération Artistique de Marseille ; Salomé Burstein, chercheuse, curatrice indépendante, et fondatrice de l’espace Shmorévaz à Paris ; Aurélien Catin, auteur et militant pour les droits économiques, membre du collectif La Buse  ; et enfin Zoé Ledoux, artiste et théoricienne.

Cette dernière a également ouvert la journée par une lecture-performance mettant en scène son expérience de jeune artiste sortie des Beaux-Arts de Marseille, face au Marché de l'art et à la professionnalisation de l'artiste.

Ces débats et tables rondes ont notamment donné l'occasion aux participants, journalistes et publics de visiter les exhibitions en cours dans ces lieux, avec curateurs et artistes. Dont les passionnantes expositions de la Friche La Belle de Mai :

L'une, autour de l'artiste Bassem Saad, intitulée 'Des fumées dans la ville voisine' (11 février – 21 mai 2023) : Une exposition conçue et produite par Triangle–Astérides, centre d'art contemporain d'intérêt national, en co-production avec la SCIC Friche Belle de Mai. Partenaires : Beaux-Arts de Marseille - INSEAMM, Frac PACA, MOCO, Mucem, Instants vidéo, VDS Bâti Renov, Picto. 

Cette première exposition personnelle de l'artiste libanaise en France, réunit ses trois films réalisés à ce jour, ainsi que deux sculptures, des collages, des textes, dont deux nouvelles productions, autour de thèmes liés à l'histoire récente de Beyrouth, des déplacements / exils de l'artiste, et de sa relation au traces post-coloniales entre le Liban et la France.

L'autre, autour du Collectif Polymer, qui s'est créé pour "sensibiliser sur la pollution plastique au travers de l’art pluri-media", et qui présente 'Plasticoscène', jusqu'au  27 mai 2023. 

Les artistes invité·e·s ont travaillé à partir de plastiques récoltés dans la région de Marseille : Museo Aero Solar, Thomas Mailaender, Southwhay Studio, Côme Di Meglio, Elvia Teotski, Coline Le Quenven, Maxime Verret, James Shaw, Marion Flament, Wendy Andreu, IGO Studio, NSDOS, Gangui Collectif, Ateliers Laissez Passer.

Au final, on rentre de Marseille avec une sensation de bouillonnement culturel, ainsi que de véritable volonté de réfléchir à la culture de demain, une culture à la fois ancrée dans le territoire et ouverte sur le monde.


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