Réflexions...
Par Olivier Da LageOlivier Da Lage •
30 minutes ago
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Journaliste et écrivain
Dans la période récente, nombreux sont ceux, moi compris, à avoir établi une comparaison entre la période que nous vivons actuellement et celle qui va de la fin des années 30 au 10 juillet 1940, date du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain.
Cette comparaison suscite de vives réactions, soutenant généralement qu’elle est ridicule car personne n’envisage d’envoyer aujourd’hui des catégories de population ou des opposants dans des camps de la mort.
Arrêtons-nous sur cette objection qui est à la fois juste et fausse, mais surtout complètement anachronique.
Il est très certainement exact que les électeurs et dirigeants du RN n’ont (à quelques exceptions négligeables près, peut-être ?) aucun projet de la sorte.
Mais parmi les parlementaires qui ont voté les pleins pouvoirs et les premiers membres du gouvernement de Philippe Pétain, combien avaient cette intention ? Probablement très peu et peut-être même aucun (je laisse les historiens spécialiste de l’époque trancher).
En revanche, une idée répandue parmi eux était qu’il fallait punir les dirigeants politiques qui avaient rendu possible la défaite, et notamment les responsables du Front populaire, coupables à leurs yeux du désarmement de la France.
Passant aux actes, le gouvernement de Vichy fait arrêter des anciens parlementaires et ministres et ouvre le procès de certain d’entre eux. Ce sera pour Léon Blum le procès de Riom.
Des opposants allemands sont livrés aux nazis et la nationalité française des « cosmopolites »!est lise en doute et souvent révoquée. Je ne reviens pas sur le statut des juifs d’octobre 1940 (trois mois seulement après les pleins pouvoirs).
La prison, c’est pas cool, mais la centrale de Riom, ce n’est pas Auschwitz, n’est-ce pas ? En effet. Mais contentons-nous de noter pour le moment que cette répression n’avait pas été mentionnée lors du vote du 10 juillet.
Mais plus tard, des détenus arrêtés par les autorités de Vichy seront livrés aux Allemands et envoyés en Allemagne en camp de concentration. On ne parle pas encore de camps de la mort. Cela viendra à partir de 1942.
Cette comparaison suscite de vives réactions, soutenant généralement qu’elle est ridicule car personne n’envisage d’envoyer aujourd’hui des catégories de population ou des opposants dans des camps de la mort.
Arrêtons-nous sur cette objection qui est à la fois juste et fausse, mais surtout complètement anachronique.
Il est très certainement exact que les électeurs et dirigeants du RN n’ont (à quelques exceptions négligeables près, peut-être ?) aucun projet de la sorte.
Mais parmi les parlementaires qui ont voté les pleins pouvoirs et les premiers membres du gouvernement de Philippe Pétain, combien avaient cette intention ? Probablement très peu et peut-être même aucun (je laisse les historiens spécialiste de l’époque trancher).
En revanche, une idée répandue parmi eux était qu’il fallait punir les dirigeants politiques qui avaient rendu possible la défaite, et notamment les responsables du Front populaire, coupables à leurs yeux du désarmement de la France.
Passant aux actes, le gouvernement de Vichy fait arrêter des anciens parlementaires et ministres et ouvre le procès de certain d’entre eux. Ce sera pour Léon Blum le procès de Riom.
Des opposants allemands sont livrés aux nazis et la nationalité française des « cosmopolites »!est lise en doute et souvent révoquée. Je ne reviens pas sur le statut des juifs d’octobre 1940 (trois mois seulement après les pleins pouvoirs).
La prison, c’est pas cool, mais la centrale de Riom, ce n’est pas Auschwitz, n’est-ce pas ? En effet. Mais contentons-nous de noter pour le moment que cette répression n’avait pas été mentionnée lors du vote du 10 juillet.
Mais plus tard, des détenus arrêtés par les autorités de Vichy seront livrés aux Allemands et envoyés en Allemagne en camp de concentration. On ne parle pas encore de camps de la mort. Cela viendra à partir de 1942.
Ce qu’on peut leur reprocher, en revanche, c’est de l’avoir en partie rendu possible par leur vote du 10 juillet.
Autrement dit, vouloir disqualifier toute comparaison entre maintenant et la fin des années 30 au motif que personne ne prévoit l’extermination d’opposants ou de secteurs de la population est un non-sens politique et historique.
La lecture rétrospective des événements à la lecture de nos connaissances d’aujourd’hui ne doit pas conduire à supposer que les acteurs de l’époque avaient cette même connaissance.
Toute approche téléologique de l’histoire est absurde et par conséquent, il est à la fois légitime et pertinent de mettre en regard les événements actuels avec ceux qui ont mené au 10 juillet 1940, et ce même en l’absence de l’invasion de notre territoire par une armée ennemie.
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