Édité par les héritiers de ces pionniers qui sont restés vivre a Nairobi, le livre est le résultat de trois ans de recherches et d'entretiens pour revenir sur l'histoire des Indiens, les habitants des Indes de l'empire britanniques envoyés au Kenya et en Ouganda au début du XXe siècle.
Ce vendredi j’ai donc rencontré Shaila Mauladad, qui a collaboré au livre de Cynthia Salvadori, pour en savoir plus et pouvoir consulter un exemplaire de ce livre dont les quelque 1000 exemplaires édités par la communautés des Punjabis du Kenya ont presque tous été vendus.
Shaila Mauladad se souvient de l’histoire de son grand-père, arrivée a Nairobi en 1901 dans ce qui était le Protectorat britannique d’Afrique de l’est. Elle m’explique que nombre de ces asiatiques, comme on les appellent en anglais, ‘the Asians’, sont des Indiens du Penjab, en partie aujourd’hui Pakistan, donc des musulmans pour la plupart d'entre eux.
Initialement, ils ont été conviés en Afrique de l’Est pour aider a construire une autre part de l’empire britannique, en plein développement au début du XXe siècle.
L’un des principaux travaux alors mis en place était la construction du chemin de fer entre Mombassa, grand port de la côte de l’océan Indien, et les rives du Lac Victoria , dans l’actuel Ouganda.
Et ces Punjabis semblaient aux Britanniques les meilleurs ouvriers possibles car ils avaient eux-mêmes participé à la construction de chemins de fer dans le Nord des Indes britanniques.
« Mon grand-père, ce que peu de gens savent sur les travaux des Indiens en Afrique, s’est associé avec des Européens qui souvent avaient beaucoup de mal a trouver le succès dans la région Afrique de l’Est », raconte Shaila. Comme lui, nombre de Punjabis ont réussi voire fondé des empires économiques au fil des décennies et sont restés au Kenya ».
Puis, au-delà du chemin de fer, les Indiens se sont investis progressivement dans d’autres domaines de l’économie coloniale, ce que raconte ce livre a base de souvenirs et d’archives. Ils s’investissent également dans l’administration et les forces de police. , puis une génération plus tard dans la médecine.
Mais le livre rappelle aussi les liens séculaires entre les deux côtes de l’océan Indien et le commerce existant depuis l’antiquité entre Indiens et Africains.
Puis à partir années 1960 et du retrait des Britanniques, la croissance de la population indienne au Kenya décroit. En 1963, avec l’indépendance de la République du Kenya, les emplois dans l’administration et la gestion du chemin de fer sont « africanisés ».
Selon l’introduction du livre, il n’y a plus que 2000 Punjabis au Kenya, mais de nombreux autres Indiens sont présents et il occupent toujours une place visible dans la société et l’économie kenyane, formant une grande part de la classe moyenne.
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L’auteur, Cynthia Salvadori, est une Italienne et la fille du résistant au fascisme Max Salvadori, historien et activiste politique, qui est venu se refugier au Kenya dans les années 1930. Née au Kenya donc, Cynthia a ensuite grandi aux Etats-Unis avec ses parents puis en Europe. En 1962, elle décide de revenir au Kenya pour ses travaux d’anthropologie. Elle vit aujourd’hui à Lamu, sur la côte nord de l’océan Indien.
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Les infos :
"Settling in a Strange Land", de Cynthia Salvadori
"Stories of Punjabi Muslim Pioneers in Kenya"
Édité par le Park Road Mosque Trust
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