Mon reportage sur les étrangers vivant en France, parfois depuis plus de 10 ou 20 ans, qui souhaitent voter mais ne peuvent pas :
VU D'ALLEMAGNE
La voix de ceux qui n'en ont pas
Emmanuel Macron contre Marine Le Pen : l'affiche du second tour de l'élection présidentielle en France est déroulée. Elle plonge de nombreux électeur dans le désarroi. Mais qu'en est-il de ceux qui n'ont pas le droit de vote ? Reportage de Melissa Chemam. Et puis on parle aussi de l'antisémitisme en Allemagne : un nouveau rapport est sorti à ce sujet en début de semaine.
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Ecouter ici : http://www.dw.com/fr/la-voix-de-ceux-qui-nen-ont-pas/av-38597577
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Alors que les
Français sont dans la tourmente de l’entre-deux-tours, entre deux candidats qui
outrepassent les clivages habituels entre grands partis, beaucoup de points du
programme de François Hollande, encore inappliqués, ont été laissés de côté
dans le débat. C’est le cas de la question du droit de vote des étrangers,
pourtant promis par en 2012 par le Parti socialiste. Sur le terrain, les
associations continuent de se mobiliser pour les droits de ces contribuables
comme les autres. Et un petit groupe nommé Alter Votants a trouvé une parade
temporaire : faire se rencontrer des citoyens abstentionnistes et des non électeurs
frustrés…
Rencontre à Paris, au micro de Mélissa Chemam.
Mounia : « Je vis
en France depuis 17 ans… »
Allemande né en Tunisie, pour devenir française, Mounia devrait
renoncer à sa nationalité… Pour l’instant, elle ne peut donc pas voter lors des
élections présidentielles en France. Elle a trouvé la solution proposée par le collectif
Alter Votants : faire connaître son choix à un citoyen qui n’a pas su se
décider pour un candidat, et qui a failli s’abstenir.
Mounia : « On m’a
parlé de l’initiative d’Alter Votant par hasard dans une soirée… Une initiative
formidable… »
C’est Laetitia qui a voté pour Mounia. En pratique, c’est très
simple, elle n’a fait que l’appeler pour connaître son candidat.
Laetitia : « Je
m’apprêter à m’abstenir pour la première fois de ma vie… j’ai délégué la
responsabilité de mon vote à une autre personne ».
Thomas, Rachel et Robert ont mis en place cette initiative en
décembre dernier pour rapprocher ces voisins aux droits si différents.
Robert : « Le
constat : ces personnes sont très engagés dans leur vie ici et sont
dépourvues d’actions citoyennes démocratiques, alors que d’autres veulent
s’abstenir ».
C’est aussi un acte en faveur d’une plus grande cohésion sociale,
pour impliquer les personnes exclues du vote. Car pour les militants de cette
cause, comme Françoise Dumont, présidente de la Ligue des Droits de l’Homme,
les promesses sur les droits civiques des étrangers sont oubliées depuis trop
longtemps.
Françoise Dumont : « Hollande
a déçu… Et ça a été peu présent dans cette campagne… Une question difficile
mais l’opinion publique est souvent plus en avance que ce que croient les
politiques ».
Si les Européens peuvent voter aux élections locales, le
sort des autres étrangers risquent de rester en suspens encore au moins cinq
ans : aucun des deux candidats présents au second tour cette année ne
s’étant engagé sur la question.
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