PAC Marseille - mon article pour Toute La Culture:
Printemps de l’art
contemporain de Marseille : Au soleil de l’art
Dix ans après son
lancement et quatre après Marseille 2013 (Capitale européenne de la culture),
le Printemps de l’art contemporain de Marseille réunit 50 organisations –
galeries, musées et institutions culturelles, autour de l’association Marseille
Expo, créée en 2007. Et les premiers jours de cet événement printanier, lancé
le 25 mai et qui se poursuivra jusqu’au 11 juin, révèle un dynamisme sans
précédent de la vie artistique marseillaise. Préparez-vous à un périple tout en
couleurs.
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Mélissa Chemam
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Du MuCem à la Friche La Belle de Mai, en passant par les
galeristes de la Plaine et le Musée d’art contemporain, le programme du PAC
2017 a de quoi surprendre les spécialistes de l’art contemporain. « Nous
avons travaillé guidés par la volonté d’ouvrir Marseille à
l’international », expliquait la veille du lancement Pascal Neveux,
Directeur du FRAC et
Provence-Alpes-Côte d’Azur et Président de Marseille expos.
« En effet nous regardons vers l’avenir et en 2018, nous inviterons la scène
écossaise dans la région. En 2020, Marseille accueillera la biennale Manifesta.
Nous voulons encourager la création en ce sens, au-delà des problèmes du
quotidien, notamment financiers ».
Voyages
artistiques
Les artistes étrangers ont donc une belle part dans cette
neuvième édition, comme le Belge Patrick Van Caeckenbergh, dont les œuvres
flamandes et mélancoliques sont accueillies dans l’un des étages du FRAC, aux
côtés de l’exposition Principes de réalité - Ludovic Chemarin © et du sublime travail photo-artistique Vers
le But, de Thierry Fontaine,
artiste originaire de la Réunion qui travaille entre plusieurs continents.
De même, dans les Ateliers d’artistes de la Ville de
Marseille, ouverts au public tout au long du PAC, trouve-t-on des artistes
chiliens, irlandais ou encore italiens. L’artiste libanaise Lina Jabbour s’est
quant à elle vue confier le superbe espace de l’association Vidéochroniques, créée en 1989,
désormais relocalisée dans une ancienne menuiserie du Panier, quartier
populaire et lumineux de Marseille. Avec ses Variations, Lina interroge des « trames », textiles ou numériques,
via des séries de dessins sur papier millimétré ou des gouaches abstraites,
intitulées Fenêtres, lignes faites de
points de couleurs mêlant rouge, vert et bleu, travaillant le geste de
répétition jusqu’à laisser place à de petits « accidents », selon
l’artiste, comme une touche de fragilité dans ces océans d’abstraits plus que
parfaits…
A la Galerie du 5e, installée depuis cinq ans
dans les Galeries Lafayette de Marseille, c’est l’exposition Beautiful Africa qui ouvre grand le
regard d’artistes sur le monde. De l’Algérien Toufik Medjamia, désormais
installé à Marseille, aux Congolais Sammy Baloji et Eddy Kamuanga Ilunga, en passant
par la Suisso-Guinéenne Namsa Leuba et le Malien Adboulaye Konaté, entre autres.
Tous apportent à leur façon un dialogue entre des mondes en souffrance, entre
passé (souvent colonial) et futur (forcément de plus en plus technologique)…
Le tout offre une représentation moderne d’un melting pot bien typique de la cité
phocéenne, mais inattendu dans le monde de l’art provençal.
Marseille
capitale
Parallèlement, à la Friche La Belle de Mai, trois grandes
expositions présentent des travaux d’artistes français. Avec Viandes Foraines, quatre artistes
proposent une réflexion sur le travail et les chaînes de commandement, sur deux
niveaux : Laurent Faulon, Delphine Reist, Jean-Baptiste Sauvage et Thomas
Teurlai. Tessaract, le film en
3D de Charles Atlas, pionnier de « la danse pour la caméra », qui a travaillé
étroitement avec Merce Cunningham, est ensuite projeté dans la salle Panorama. Au
cinquième étage est également présentée la parlante exposition des
photographies de Marc Lathuillière, L’Anthropologue et le photographe,
réalisée en dialogue avec des textes de Marc Augé, atour du thème de
l’aliénation ou de la réaction face à notre monde globalisé.
Plus au nord de la ville, dans les spacieux
locaux du lieu de création La Compagnie, très actif dans le travail de tissage
de liens sociaux avec les habitants du quartier, sont présentés deux séries de
travaux photographiques : ceux du Franco-Colombien Marcos Avila Forero et de
la Française basée au Burkina Faso Frédérique Lagny, dans un dialogue intitulé L’histoire n’attend pas.
Déambulations hétéroclites
Parallèlement, le MAC, Musée d’Art
Contemporain de Marseille, a mis au point une belle exposition consacrée au
Hip-Hop qui met en miroir les scènes new-yorkaise et marseillaise depuis le
début des années 1980 à travers des graffiti, photos – notamment du séminal
livre de Martha Cooper Subway Art
(publié aux Etats-Unis en 1984), installations vidéos et pochettes de disques.
Bien sûr, le PAC ne serait pas le PAC sans un
tour des galeristes et maisons de vente de Marseille, de plus en plus
nombreuses dans le quartier de La Plaine, mais aussi en centre-ville. Nos
préférences vont à la petite galerie d’art brut Polysémie,
rue de la Cathédrale dans
le deuxième arrondissement, et à la Galerie Gourvennec
Ogor, non loin, rue Duverger, qui reçoit ce printemps la troisième exposition
monographique du jeune et prolifique Timothée Talard. Mention spéciale pour le
travail du groupe de réflexion Paradise,
mené par les historiennes de l’art Charlotte Cosson et Emmanuelle Luciani, à la
Maison de Vente Leclerc, rue Paradis, qui mettent en parallèle histoire
mondiale de l’art et débats contemporains.
La liste des galeries d’art contemporain
s’allonge dans tout Marseille et même au-delà en région PACA. Une effervescence
à surveiller ! Et le PAC offre encore 15 jours de plongée passionnante
dans cet univers.
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Tout le programme : https://pac.marseilleexpos.com/fr/
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Terrasse du MuCem... By myself
/
Et celle du FRAC!
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