18/06/2019

Réfugiés au Royaume-Uni, l’eldorado ?


Bonjour à tous, en français...

J'ai réalisé ce reportage pour la radio internationale allemande, Deutsche Welle, pour la Semaine mondiale en soutien des réfugiés.

Il sera diffusé ce soir à 17h, puis en ligne demain sur leur site, je partagerai le lien.

Voici le texte en attendant. D'autres, j'espère, suivront.

Bonne journée.

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VU D'ALLEMAGNE

L'ombre de l'extrême droite après le meurtre d'un élu allemand // Les difficultés des réfugiés au Royaume-Uni

L'Allemagne craint "un attentat politique d'extrême-droite" après l'arrestation d'un suspect, dans l'enquête sur meutre d'un élu au début du mois de juin. Un fait-divers qui illustre les attaques de plus en plus fréquentes contres les élus dans le pays. Dans la seconde partie de ce magazine, reportage à Londres auprès de réfugiés. Ils confient leurs difficultés quotidiennes dans le pays.
La vie de réfugiés au Royaume-Uni
https://www.dw.com/fr/lombre-de-lextrême-droite-après-le-meurtre-dun-élu-allemand-les-difficultés-des-réfugiés-au-royaume-uni/av-49251673


Dans la seconde partie du magazine, Vu d'Allemagne poursuit sa série sur les personnes réfugiées, à l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, le 20 juin. Cette semaine direction le Royaume-Uni, un pays considéré, au sein de l’Union européenne, comme l’un des pays les plus sûrs pour les réfugiés, mais aussi le plus difficile à atteindre. Difficile à atteindre, d'abord parce que c'est une île et en raison de sa politique d’accueil de plus en plus restrictive. L’immigration a d’ailleurs été l’un des enjeux majeurs des débats sur le Brexit.
Comment se passe la vie de ceux qui atteingnent tout de même le Royaume-Uni ? Est-ce simple de s'installer sur place ? Mélissa Chemam nous emmène dans la capitale britannique. 

Pour écouter :
https://www.dw.com/fr/lombre-de-lextrême-droite-après-le-meurtre-dun-élu-allemand-les-difficultés-des-réfugiés-au-royaume-uni/av-49251673

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Une version écrite :


Réfugiés au Royaume-Uni , l’eldorado ?


Au sein de l’Union européenne, le Royaume-Uni est souvent l’un des pays les plus sûrs pour les réfugiés, mais aussi le plus difficile à atteindre. A la fois géographiquement, et en raison de sa politique d’accueil de plus en plus restrictive. L’immigration a d’ailleurs été l’un des enjeux majeurs des débats sur le Brexit…
En cette Semaine mondiale des Droits des Réfugiés, notre correspondante dans le pays a été à la rencontre de ceux qui ont réussi à arriver de l’autre côté de la Manche, contre vents et marées… 
Un reportage de Mélissa Chemam.




Londres, début juin 2019. Quelques jeunes du quartier de Tottenham organisent un festival pour améliorer l’accueil des nouveaux arrivants. Migrant Connections Festivalconnecte réfugiés, demandeurs d’asile et résidents locaux, offrant musique, nourritures, et ateliers gratuits.

Hera et Sohail, d’origines grecque et iranienne, s’occupent de mettre tout le monde en contact… Pour beaucoup, la journée est une bouffée d’oxygène, offrant un peu de solidarité au milieu des tracas administratifs. Comme pour ce demandeur d’asile camerounais, qui souhaite rester anonyme…

Il a subi de nombreuses violences dans son pays, et attends toujours la réponse à sa demande d'asile. Le désespoir est souvent pesant.

Pour Nurozen, réfugiée érythréenne de 22 ans, même une fois l’asile obtenu, l’installation en Angleterre reste difficile…

Elle explique son point de vue:

« Je me sens en partie intégrée, je sens que je peux retrouver une communauté ici et cela est arrivé grâce aux associations. Nous sommes partis pour trouver un refuge, le premier possible, le Royaume-Uni ou ailleurs. Je me sens chanceuse d’être arrivée ici, oui, d’une certaine façon, parce qu’il me semble que j’ai plus d’avenir que mes amis en Erythrée. Mais pour être honnête, nos opportunités sont très limitées par le système d’asile, par les politiques d’immigration hostiles. On sent que le gouvernement fait tout pour que le climat soit très hostile pour pousser les réfugiés à rentrer. Le système législatif n’est pas humain… »


Sarya Tunç est quant à elle journaliste. Elle est turque mais s’est vu annuler son passeport soudainement leur d’un séjour linguistique, du fait de ses articles et des activités politiques de sa famille, d’origine kurde. Après une attente de plus d’un an, elle a reçu son statut de réfugiée il y a deux mois :

« Mon père est un auteur et est quant à lui en Allemagne, où il est réfugié. Mon frère est aussi journaliste et vit en Suisse, il est également réfugié. Et c’est à cause de mes activités politiques que mon passeport a été annulé, et des activités politiques de mon père qui écrit souvent contre la politique d’Erdogan. Il est membre du parti kurde. »

Selon l’Organisation internationale des migrations, OIM, près de 9 millions de résidents au Royaume-Uni sont des étrangers. Mais les réfugiés sont infiniment moins nombreux : lors des 12 derniers mois 17000 personnes se sont vues accorder le droit d’asile.

Pour la plupart, l’intégration est extrêmement difficile. Sarya a trouvé un logement grâce à la communauté kurde, mais nombre de réfugiés sont envoyés dans d’autres villes d’Angleterre très isolées.

Une exception selon l’OIM est la ville de Bristol, où se trouvent 181 communautés de nationalités différentes… J’y ai rencontré les organisateurs du Bristol Refugee Festival, Danny et Jules, ainsi que Jane, une réfugiée syrienne qui joue de la musique traditionnelle pour leur festival…

Jane raconte:

« Quand je suis arrivée au Royaume-Uni, je me suis demandée comment trouver un moyen de m’intégrer à la société… Et j’ai rencontré Danny Vincent qui m’a permis d’accélérer cette intégration, d’améliorer mon anglais et de rejoindre le Chœur européen de musique, ce qui m’a beaucoup aidé. En arrivant ici, les gens étaient parfois fermés, mais ensuite ils s’ouvrent… »

Selon le Haut Commissariat au Réfugiés de l’ONU, en 2017, le monde comptait 65,6 millions de réfugiés. La même année, le Royaume-Uni a reçu 26 547 demandes d’asile.


Melissa Chemam, à Londres et Bristol, pour la DW.



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