Nouveau Projet est sorti au Québec!
Retrouvez mon essai / reportage sur Bristol :
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MAGAZINE / NOUVEAU PROJET 13 / LA LETTRE DE L'ÉTRANGER
La plus antillaise des villes anglaises
Melissa Chemam, auteure d’un livre sur Bristol «En dehors de la zone de confort-de Massive Attack à Banksy», dresse le portrait du dynamisme culturel et artistique d’une des plus grandes villes d’Angleterre, et de l’apport de l’immigration à sa scène musicale.
Pero Bridge, dans le centre de Bristol, a été nommé en hommage d'un ancien esclave
Berceau du trip hop et du pochoiriste Banksy, Bristol est rattrapée par son passé esclavagiste. Pôle artistique majeur depuis la fin des années Thatcher, cette ville portuaire doit beaucoup à son importante communauté antillaise, en pleine réappropriation culturelle.
EXTRAIT
Au nord du Bearpit, Saint Pauls est un quartier notoirement jamaïcain. Collage de petites maisons victoriennes et de grands ensembles, il s’est complètement transformé avec l’arrivée, dans les années 1950, d’une main-d’œuvre venue des anciennes colonies—des Antilles et de l’Afrique de l’Est. Grâce à l’essor de sa scène musicale et artistique ces dernières décennies, Saint Pauls a pris de nouvelles couleurs. En témoignent les graffitis le long de Stokes Croft, Jamaica Street, Nelson Street ou Cheltenham Road, les nombreuses salles de concert, les bars artistiques et les petites galeries d’art. Aujourd’hui, entre les cantines caribéennes poussent les cafés véganes.
«Bristol a beaucoup à offrir aux jeunes musiciens», m’explique Lady Nade, de son vrai nom Nadine Gingell, dans son studio au cœur de Saint Pauls. Cette femme à la longue chevelure bouclée est l’une des chanteuses les plus actives des cafés concerts de la ville. Sa musique, qu’elle qualifie de «folky et moderne», s’inspire à la fois de celle de Billie Holiday et d’Ella Fitzgerald, de Leonard Cohen et d’Antony and the Johnsons. Lady Nade, qui était l’été dernier à l’affiche au womad, le plus grand festival de la région après Glastonbury, œuvre également comme formatrice auprès des jeunes issus de quartiers défavorisés qui rêvent de faire carrière en musique. «Aujourd’hui, le rap appartient à tout le monde, aussi bien à nous autres, qui avons un héritage antillais ou américain, qu’aux jeunes Anglais et Irlandais.» Pour peu qu’on puisse briser les barrières entre genres et origines socio-géographiques. «La ville est passée par une phase de réappropriation culturelle», raconte pour sa part l’historien et poète Edson Burton, qui vit à Bristol depuis des années. «Incarnant l’esprit rebelle de la ville, le punk, le reggae et le hip-hop ont joué un rôle immense dans la lutte contre le racisme. La seconde génération d’ascendance antillaise et africaine n’envisage pas une seconde de retourner en Jamaïque ou au Nigéria, comme leurs parents ont pu le faire: ils sont Britanniques. Même si les différences de traitements sont encore flagrantes.»
— Fin de l'extrait
«Bristol a beaucoup à offrir aux jeunes musiciens», m’explique Lady Nade, de son vrai nom Nadine Gingell, dans son studio au cœur de Saint Pauls. Cette femme à la longue chevelure bouclée est l’une des chanteuses les plus actives des cafés concerts de la ville. Sa musique, qu’elle qualifie de «folky et moderne», s’inspire à la fois de celle de Billie Holiday et d’Ella Fitzgerald, de Leonard Cohen et d’Antony and the Johnsons. Lady Nade, qui était l’été dernier à l’affiche au womad, le plus grand festival de la région après Glastonbury, œuvre également comme formatrice auprès des jeunes issus de quartiers défavorisés qui rêvent de faire carrière en musique. «Aujourd’hui, le rap appartient à tout le monde, aussi bien à nous autres, qui avons un héritage antillais ou américain, qu’aux jeunes Anglais et Irlandais.» Pour peu qu’on puisse briser les barrières entre genres et origines socio-géographiques. «La ville est passée par une phase de réappropriation culturelle», raconte pour sa part l’historien et poète Edson Burton, qui vit à Bristol depuis des années. «Incarnant l’esprit rebelle de la ville, le punk, le reggae et le hip-hop ont joué un rôle immense dans la lutte contre le racisme. La seconde génération d’ascendance antillaise et africaine n’envisage pas une seconde de retourner en Jamaïque ou au Nigéria, comme leurs parents ont pu le faire: ils sont Britanniques. Même si les différences de traitements sont encore flagrantes.»
— Fin de l'extrait
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Publié le 20 mars 2018
On parle beaucoup de qualité de vie, en 2018. C’est ce que nous recherchons tous, et ce que tout le monde essaie de nous vendre, des tenanciers de spas estriens aux partis politiques, en passant par Marilou. Mais de quoi parle-t-on, au juste? En existe-t-il une conception neutre, apolitique et universelle? Peut-on la mesurer, elle qui, par essence, devrait échapper à la quantification? C’est le genre de questions que nous nous sommes posées.
Extrait gratuit:
Avec la collaboration de
Clément Sabourin, Valérian Mazataud, Gabriel Béland, Adrienne Surprenant, Mélinda Trochu, Cody Punter, Noémie Debot-Ducloyer, Geneviève Albert, Judith Oliver, Marie-Claude Élie-Morin, Pierre-Olivier Pineau, MarcAndré Cyr, Marie-Sophie Banville, Jean-Hugues Roy, Anne-Marie Luca, Serge Bouchard, Alain Deneault, Jonathan Durand Folco, Marc Brunet, Catherine Martin, Aurélie Lanctôt, Martin PM, Simon Lacroix, Catherine Eve Groleau, Hubert Hayaud, Nicolas Langelier, Véronique Côté, Catherine Dorion, François Guerrette, Laurence Côté-Fournier, Ralph Elawani, Pierre-Yves Néron, Samuel Archibald, Nicolas Charette, Fabrice Masson-Goulet, Samuel Mercier, Mélissa Chemam, Laurie Bédard, Jean-François Proulx, Ricardo Lamour
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