Al Qarra – Depuis le 6 février, la Tunisie est plongée dans une nouvelle crise politique. L’assassinat de l’opposant de gauche Chokri Belaïd a déclenché, dans la rue et au sein de l’Assemblée nationale constituante, une vague de colère contre le parti au pouvoir Ennahda.
Cet évènement pourrait changer la configuration de la scène politique tunisienne. Tour d’horizon des forces en présence.
Arrivée en tête des élections du 23 octobre 2011, la faction islamiste Ennahda dirige le gouvernement de transition aux côtés de deux alliés.
Troïka :
Président de l’ANC : Mustapha Ben Jaafar (Ettakatol)Président de la transition : Moncef Marzouki (CPR)Premier ministre : Hamadi Jebali (Ennahda)
A l’issue du scrutin, la Troïka a conclu un accord de coalition : Mustapha Ben Jaafar, du parti Ettakatol, a pris le perchoir et Moncef Marzouki, fondateur du Congrès pour la Républiqué, a été nommé président de la République.
Ce dernier a chargé Hamadi Jebali, secrétaire général d’Ennahda, de former un gouvernement.
Troïka :
Nombre de sièges à l’ANC- Ennahda : 89- CPR : 15- Ettakatol : 13
La faction islamiste dispose de 89 députés sur les 217 que compte l’ANC. Le CPR en compte 15 et Ettakatol 13.
Mais les récents évènements ont provoqué des dissensions entre les trois partis et au sein même d’Ennahda.
Et ce, alors que les prochaines élections doivent avoir lieu avant la fin 2013. Plusieurs dates ont été annoncées, entre juin et octobre.
Les derniers sondages réalisés en Tunisie donnaient le parti islamiste en tête. Mais aujourd’hui, les Tunisiens sont de plus en plus nombreux à exprimer leur défiance face à Ennahda.
Reste à voir qui sera en mesure de faire face à la première force politique du pays.
Le 11 février dernier, cinq partis politiques du centre et de la gauche modérée ont officialisé un front politique et électoral.
L’Union pour la Tunisie regroupe le mouvement Nida Tounès, le Parti Républicain, Al-Joumhouri, la voie démocratique et sociale, Al-Massar, le Parti socialiste dirigé par Mohamed Kilani et le Parti du travail patriotique et démocratique d’Abderrazek Hammami.
Union pour la Tunisie :
- Nida Tounès- Al-Joumhouri- Al-Massar- Parti socialiste- Parti du travail patriotique et démocratique
Leur projet politique : la tenue d’un dialogue national sur la situation économique et sociale, l’élaboration d’une Constitution démocratique, la préservation des libertés publiques et individuelles et la garantie du droit syndical.
Fondé le 16 juin 2012 par l’ancien premier ministre Béji Caïd Essebsi, Nida Tounès arrivait récemment en seconde position des sondages, derrière Ennahda.
Autre force politique en présence, le Front populaire pour la réalisation des objectifs de la révolution. Une coalition de douze partis politiques et associations de gauche, nationalistes et écologistes et de nombreux intellectuels indépendants.
Front populaire :
- Coalition de 12 partis politiques et associations- Fondation le 7 octobre 2012
Fondé le 7 octobre 2012, ce front se veut une alternative à la Troïka au pouvoir et au parti Nida Tounès. Chokri Belaïd, dirigeant du Mouvement des patriotes démocrates, était membre de cette coalition.
En attendant la tenue des prochaines élections, le Premier ministre Hamadi Jebali souhaite former un gouvernement de technocrates.
Des personnalités sans appartenance politique qui n’auraient pas le droit de se présenter au scrutin.
Mais plusieurs partis, dont la propre faction politique du chef du gouvernement, restent opposés à ce projet.
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