Au Kenya, le gouverneur de la région de Lamu a été arrêté, 15 jours après la double attaque dans la région côtière de Mpékétoni. Selon les autorités, l'arrestation intervient dans le cadre de l'enquête pour "terrorisme' et "meurtres". Il a été placé en garde a vue dans l'attente d'une décision de justice. Ces attaques, revendiquées par les shebabs islamistes somaliens, ont fait une soixantaine de morts en une nuit.
Précisions de Mélissa Chemam
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Figure imposante de la vie politique kenyane, Issa Timany, a été arrêté mercredi soir.
Il a été présenté devant une cour de Mombassa ce jeudi ; et il va devoir y rester en garde à vue jusqu'à lundi.
La cour déterminera alors s'il doit être détenu pour 14 autres jours dans le but de permettre l'avancée de l'enquête sur les attaques de Mpeketoni. Mais selon son parti, l'UDF, membre de l'opposition, aucune charge précise n'a été énoncé permettant de justifier son arrestation.
Parmi les partisans de l'opposition, de nombreux Kenyans considèrent que le gouverneur de Lamu fait office de bouc émissaire pour le Président kényan, Uhuru Kenyatta, qui rejette la revendication des attaques terroristes par les milices somaliennes Al Shebab, pourtant de plus en plus actives sur le sol kenyan. Le président, issu de la majorité kikuyu, estime que les attaques ont pour fondements des divisions ethniques, certes résurgentes depuis les violences post-électorales de 2007-08.
De leur côté, les spécialistes du terrorisme dans la Corne de l'Afrique soulignent que les miliciens somaliens redoublent d'effort pour punir de le Kenya pour son engagement au sein des forces militaires de l'AMISOM en Somalie. Pour ces experts, au delà du débat sur le rôle des groupes minoritaires de la région de Mombassa et Lamu, dont le gouverneur fait partie, la question de l'implication kényane en Somalie reste la clé de la recrudescence des actions terroristes sur le sol kényan.
Parmi les partisans d'un retrait du Kenya des troupes de l'AMISOM se trouve notamment Raila Odinga, l'ancien Premier Ministre, et fervent opposant de Kenyatta, désormais leader de l'opposition. Pour le Vice-président, William Ruto, poursuivi comme le président Kenyatta par la CPI pour son implication présumée dans les violences de 2008, un retrait ne ferait que montrer un geste de faiblesse face aux forces des Shebabs de plus en plus actives dans toute la Corne de l'Afrique, ''comme l'a montré l'attentat perpétré sur le sol djiboutien le 24 mai dernier.
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Et pendant ce temps, en Somalie, deux soldats djiboutiens de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom) ont été tués jeudi lors de l'attaque de leur base. L'attaque a été revendiquée par les insurgés islamistes somaliens shebab.
L'attaque a été perpétrée vers 07h (04h GMT) à Buula Burde, dans le centre du pays, environ 200 km au nord de Mogadiscio, par deux hommes "vêtus d'uniformes de l'armée somalienne", selon un porte-parole de l'Amisom, Eloi Yao.
Les assaillants n'ont pas réussi à entrer dans le complexe du contingent djiboutien, mais un échange de tirs a eu lieu au point de contrôle, durant lequel les deux soldats djiboutiens ont été tués durant cet échange, ainsi que les deux assaillants.
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