De nombreux tunisiens attendaient cette étape décisive pour l'avenir politique du pays :
après des mois de tergiversations, les partis politiques tunisiens se sont mis d'accord vendredi pour tenir les élections législatives puis la présidentielle avant la fin de l'année. Une majorité de deux tiers a voté pour la tenue des législatives avant la présidentielle.
Ce compromis doit permettre de fixer les dates définitives de ces scrutins, selon le médiateur.
L'ordre des élections faisait l'objet d'âpres disputes entre les différents partis.
Mélissa Chemam pour Rfi
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Pour les islamistes d'Ennahda, majoritaires à l'Assemblée nationale constituante, l'ANC, il était évident que les législatives devaient avoir lieu avant la présidentielle. Pour la plupart des opposants, c'est l'inverse qui devait s'imposer.
Le bâtonnier Mohamed Fadhel Mahfoudh, médiateur des négociations, a indiqué que 12 des 18 formations représentées aux pourparlers ont finalement voté pour la tenue des législatives avant la présidentielle vendredi soir.
L'ANC doit à présent voter la loi fixant les dates des scrutins, en concertation avec l'Isie, l'instance chargée d'organiser les élections.
Le calendrier précis est censé être adopté avant le 23 juin, date du début des inscriptions sur les listes électorales. On s'attend à des scrutins fin octobre au plus tôt, plus probablement en novembre.
Mais tout n'est pas réglé pour autant.
Pour les experts du droit constitutionnel, la fixation de ces dates d'élections n'a déjà que trop tarder.
Le président de l'Isie même, Chafik Sarsar, a critiqué samedi matin les déchirements de la classe politique tunisienne, évoquant de potentielles conséquences dangereuses pour le"processus de transition" vers la démocratie.
Mais l'opposition, elle, dénonce un choix électoraliste : pour Nidaa Tounes, Ennahda cherche à affaiblir son opposant principal. Nidaa Tounes pense qu'il aurait toutes les chances d'emporter le scrutin présidentiel, s'il avait lieu en premier - et que ce calendrier aurait favorisé l'obtention d'une majorité claire au Parlement.
L'organisation d'élections avant fin 2014 avait été décidée par un accord qui a mis fin à la crise politique déclenchée par les assassinats de deux opposants en 2013. Mais ces scrutins interviendront déjà plus de trois ans et demi après la révolution de janvier 2011.
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NB.
Le secrétaire général du mouvement Nidaa Tounes, Taieb Baccouche, a estimé que la décision relative à la tenue des élections législatives avant les présidentielles, dans le cadre du Dialogue National, n'est pas consensuelle.
Il a ajouté que le mouvement ne s'y opposera pas, et que le Conseil national du parti comme prévu se tiendra ce dimanche.
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