24/06/2015

L'exposition "Beauté Congo" arrive à la Fondation Cartier, Paris 14ème


 Culturellement, en ce moment, le Congo est partout et surtout le Congo m'appelle... Il me suit. Kinshasa, je sais que tu m'attends...

Pendant ce temps à Paris, se prépare une immense exposition sur l'art contemporain de RDC :


BEAUTÉ CONGO
1926-2015

CONGO KITOKO

11 juillet-15 novembre 2015
Commissaire général André Magnin

Théâtre d’une extraordinaire vitalité culturelle, la République démocratique du Congo est mise à l’honneur dans l’exposition Beauté Congo – 1926-2015 – Congo Kitoko présentée à la Fondation Cartier pour l’art contemporain avec André Magnin, commissaire général.
La peinture moderne au Congo
dans les années 1920

Prenant pour point de départ la naissance de la peinture moderne au Congo dans les années 1920, cette exposition audacieuse retrace près d’un siècle de production artistique congolaise. Si la peinture est au coeur de l’exposition, la musique, la sculpture, la photographie et la bande dessinée y ont aussi leur place et offrent au public l’opportunité unique de découvrir la diversité et la vivacité de la scène artistique de ce pays.
Les artistes précurseurs
Dès la fin des années 1920, alors que le Congo est encore une colonie belge, les artistes « précurseurs » Albert et Antoinette Lubaki et Djilatendo livrent les premières oeuvres sur papier connues, écrivant ainsi les prémices de l’histoire de l’art moderne congolais. Souvent figuratives, parfois abstraites, leurs oeuvres traitent avec poésie de thèmes liés à la nature, à la vie quotidienne, aux fables locales et aux rêves. Après la Seconde Guerre mondiale, le Français Pierre Romain-Desfossés s’installe à Élisabethville et fonde l’Atelier du Hangar. Au sein de cette école de peinture qui restera ouverte jusqu’à la mort de son créateur en 1954, les artistes Bela Sara, Mwenze Kibwanga et Pili Pili Mulongoy apprennent à laisser libre cours à leur imagination et créent, dans des styles propres d’une étonnante inventivité, des oeuvres lumineuses et jubilatoires.
Les artistes populaires
Vingt ans plus tard, l’exposition Art partout présentée à Kinshasa (1978) révèle au grand public de nombreux artistes se proclamant « artistes populaires ».
Fascinés par l’environnement urbain et soucieux de la mémoire collective, Chéri Samba, Chéri Chérin et Moke produisent une nouvelle forme de peinture figurative s’inspirant d’événements quotidiens, politiques et sociaux, dans laquelle toute la population se reconnaît. Papa Mfumu’eto a lui aussi exploré la vie quotidienne et les combats ordinaires dans ses créations prolifiques de bande dessinée dont la diffusion a connu un franc succès à Kinshasa dans les années 1990. Un courant que perpétuent aujourd’hui de jeunes artistes connectés à l’actualité mondiale comme J.-P. Mika ou Monsengo Shula.
JP Mika, Kiese na kiese (Le Bonheur et la Joie), 2014. Pas-Chaudoir Collection, Belgique © JP Mika
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À partir des années 1980
À partir des années 1980, des sculpteurs inventifs comme Bodys Isek Kingelez et Rigobert Nimi repensent quant à eux la cohésion sociale dans des maquettes architecturales de villes rêvées et utopiques ou d’usines robotisées. L’art est pour eux un vecteur de renouveau individuel qui participe de l’avenir meilleur du collectif.
Au début des années 2000
Au début des années 2000, une nouvelle génération d’artistes s’affranchit des principes de l’Académie des beaux-arts de Kinshasa. Les membres fondateurs du collectif Eza Possibles, Pathy Tshindele et Kura Shomali, affirment ainsi la vitalité de la création contemporaine et surprennent avec leurs peintures, leurs collages et leur esprit critique.
La photographie
Illustrant le dynamisme de la vie à Kinshasa après l’indépendance du Congo, le travail de photographes tels que Jean Depara et Ambroise Ngaimoko du Studio 3Z est également présenté dans l’exposition. Photographe attitré du célèbre musicien Franco, Jean Depara est le reporter de l’extravagance des fêtes et des nuits kinoises dans les années 1950 et 1960. Ambroise Ngaimoko se concentre quant à lui sur le monde de la Sape (la Société des ambianceurs et des personnes élégantes) et du culturisme, et capture l’allure et l’énergie de la jeunesse kinoise dans les années 1970.
La musique, Le jazz, la soul, le rap et la dance music
Le dynamisme artistique du Congo tient également beaucoup à l’omniprésence de la musique dans la vie urbaine. L’industrie musicale congolaise s’est développée durant l’âge d’or de la rumba au début des années 1950 mais, si elle a eu une grande influence dans l’Afrique Subsaharienne, cette musique urbaine est presque inconnue sur d’autres continents. Facette essentielle de l’esprit créatif du Congo, elle est tour à tour jazz, soul, rap et dance music populaire, et ponctuera l’exposition en des moments clefs, comme dans un dialogue avec les oeuvres d’art. Les visiteurs seront notamment invités à écouter la sélection musicale de Vincent Kenis (Crammed Discs) compilée en collaboration avec Césarine Boyla : des chansons du grand Franco et de son groupe OK Jazz, la douce voix de Tabu Ley Rochereau, l’émouvant Mbilia Bel, Papa Wemba le sapeur et l’éclectique Trio Madjesi. Le duo présentera également Ndule Ya Kala, son documentaire inédit composé d’une série d’interviews spontanées de figures qui ont joué un rôle direct ou indirect sur la scène musicale de Kinshasa dans les années 1960.
Engagement de la Fondation Cartier envers l’art contemporain
Témoignage de l’engagement de la Fondation Cartier envers l’art contemporain africain, Beauté Congo – 1926- 2015 – Congo Kitoko s’inscrit dans la continuité de précédentes expositions de la Fondation ayant accueilli des artistes congolais notamment les expositions individuelles Bodys Isek Kingelez (1999) et J’aime Chéri Samba (2004) ainsi que les expositions collectives Un Art populaire (2001) et Histoires de voir, Show and Tell (2012).

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Entretien avec le commissaire d'exposition, André Magnin : 


90 Ans d’art moderne et contemporain au Congo
par André Magnin
Cette exposition est le fruit du hasard et de la nécessité. Le hasard des contacts entre des hommes, des Congolais et des Européens, séparés par leurs racines, leur culture, et la nécessité d’en suivre le fil tout au long d’une histoire de quatre-vingt-dix ans pour présenter ce qu’ils ont produit : cette somme d’œuvres magistrales, demeurées inconnues pour la plupart, qui témoignent de l’ardeur artistique du Congo, ignorée jusqu’ici. Plusieurs rencontres ont compté pour que soit visible aujourd’hui ce monument artistique. Protagoniste de la dernière en date, bénéficiaire du savoir et des expériences de celles qui ont précédé, je me dois de rendre compte de leurs circonstances et de l’aventure qui, à leur suite, m’a amené à la découverte des profondeurs de l’art congolais. Je prends ici le rôle du rassembleur, à la fois des œuvres et de leur histoire, sans esquiver la passion personnelle qui me le fait tenir. Henri Michaux disait que « toute une vie ne suffit pas pour désapprendre ce que, naïf, soumis, [nous nous sommes] laissé mettre dans la tête » (Henri Michaux,Poteaux d’angle, Gallimard, Paris, 1981.) Ces mots résument les raisons impérieuses qui m’ont poussé à aller vers les artistes et à « laisser entrer en moi la beauté polyphonique du monde ».

Lire la suite ici : http://fondation.cartier.com/#/fr/art-contemporain/26/expositions/1771/a-venir/2161/entretien-avec-andre-magnin/

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Fondation Cartier pour l'art contemporain
261, boulevard Raspail
75014 Paris
Tél. +33 (0)1 42 18 56 50
Fax +33 (0)1 42 18 56 52
Les expositions
Ouvert du mardi au dimanche de 11h à 20h
Nocturne le mardi jusqu’à 22h.
Tous les jours à 18h visite guidée de l'exposition avec le billet d'entrée.
Dans la limite des places disponibles.
Fermeture de la billetterie 30 minutes avant.


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