10/11/2017

AKAA - Art & design fair


Demain à Paris, lors des rencontres organisées par AKAA, la foire d'art contemporain africain




Art & design fair
Paris, du 10 au 12 novembre 2017


14h00 – Auditorium


Sans haine ni oubli


Joana Choumali et Nù Barreto, modéré par Salimata Diop
Avec leur art et avec leurs mots, deux artistes nous livrent leur raison de revisiter un événement tragique de notre histoire. Guerre civile, terrorisme : l’artiste contemporain peut-il nous rendre la mémoire, et nous guérir ?

Nù Barreto "Immersion, submersion" - 2017 © Nù Barreto - Courtesy ​LouiSimone Guirandou Gallery

Les Rencontres AKAA 

« PANSER »


L’édition 2017 des RENCONTRES AKAA, curatée par la directrice de la programmation culturelle Salimata Diop, met à l’honneur les artistes contemporains dont la pratique est liée à un processus de guérison.
Le plasticien Nù Barreto est l’un de ces artistes. Sa pratique est intimement liée à un rouge primaire et vif, symbolisant la douleur et le désespoir convulsif de l’homme. Son attachement particulier à cette couleur nous renvoie à des guerres et des massacres – comme la guerre civile de 1998 en Guinée Bissau par exemple – qu’il est plus confortable d’oublier. La vue de ce sang symbolique et la poésie des compositions de l’artistes nous entraine dans un acte de mémoire. Le rouge, dit l’artiste, « est l’une des rares sinon la seule couleur avec deux fonctions : Thérapie et Émotions ».
Créer pour apporter une guérison, c’est le processus que revendique le jeune Paul Alden Mvoutoukoulou lorsqu’il dessine des plans de villes vues du ciel avec des emballages de médicaments. Ces installations naissent dans la maladie de sa mère, qu’il regarde avaler des pilules en vain, et dans la volonté d’utiliser cette souffrance comme matériau. Paul Alden Mvoutoukoulou parvient à en faire un medium artistique et à métamorphoser le désespoir en une vision qui nous surprend et nous fait rêver. Le plus bel hommage qui soit.
Lorsque nous sommes aveugles, l’artiste nous panse et nous avertit d’un avenir menaçant : visionnaire par essence, il propose une perspective inattendue. Lorsque nous sommes déracinés, l’artiste nous panse et ressuscite nos mémoires héréditaires, il nous rend notre histoire. Il caresse et réconforte.
Lorsque nous détournons le regard, l’artiste nous panse, et, le doigt pointé vers le miroir, il nous place face à notre déni, et du même coup, face à notre responsabilité.
L’artiste nous panse, embrasse nos vides et les comble de l’espoir d’un nouveau jour.
Ainsi en véritable catalyseurs de changement, ces artistes contemporains lèvent le voile sur nos traumatismes, les uns après les autres, et les exorcisent.
À l’issue de voyages visuels singuliers, à travers diverses pratiques artistiques, les RENCONTRES AKAA nous appellent à renouer avec nos maux, individuels et collectifs, conscients ou niés, que l’artiste met impitoyablement en lumière.
Nos invités pour cette édition, artistes, curateurs, philosophes, ou encore écrivains, échangent autour de ce postulat « Quand l’homme et la société sont malades, l’art panse et repense le monde ».
-



No comments:

Post a Comment