22/10/2013

'Par les villages' : Peter Handke / Stanislas Nordey au Théâtre de la Colline


Par les villages

“Mets-toi dans tes couleurs, sois dans ton droit,
et que le bruit des feuilles devienne doux.”

Un homme, devenu écrivain, retourne au lieu de sa naissance. Il vient voir son frère et sa soeur, qui lui refusent sa part d’héritage. Parti depuis longtemps, il ne reconnaît plus le paysage de sa vallée, métamorphosé par la vie moderne. Entre la mort de l’ancien monde, celui des parents, et l’esquisse de l’avenir, la pièce ouvre le temps de la parole. Elle déferle comme une vague, comme un cri, comme une guerre. Au centre, l’opposition des deux frères, l’intellectuel et l’ouvrier, à qui l’auteur confie le point d’orgue, véritable manifeste des humiliés et offensés. C’est en 1982 que Peter Handke conçut cette histoire d’une fratrie traversée par le monde. Si Stanislas Nordey l’a choisie pour une création dans la Cour d’Honneur, en Avignon, c’est aussi parce que la beauté de la langue de Handke y élève la vie de tous les jours à la hauteur du mythe. Pour lui, c’est aujourd’hui une des raisons d’être du théâtre que de faire entendre ces appels, ces protestations, ces éclats de douleur et d’espoir – comme autant de trouées que le lyrisme opère dans le poids du monde.


du 5 au 30 novembre 2013

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De

Peter Handke

mise en scène

Stanislas Nordey

avec
Emmanuelle Béart, Claire ingrid Cottanceau, Raoul Fernandez, Moanda Daddy Kamono, Olivier Mellano, Annie Mercier, Stanislas Nordey, Véronique Nordey, Laurent Sauvage, Richard Sammut et en alternance Zaccharie Dor, Cosmo Giros
traduction de l’allemandGeorges-Arthur Goldschmidt
Grand Théâtre
du 05 novembre 2013
au 30 novembre 2013
durée 3h30 environ (avec entracte)
du mardi au samedi à 19h30 (Attention horaires avancés)
et le dimanche à 15h30
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Note d’intention
Je connais le texte de Peter Handke depuis toujours me semble-t-il.
Il charrie le monde, la famille, l’espoir en l’art. C’est un poème 
dramatique tel que le qualifie l’auteur et là encore, il est poème
comme l’Odyssée d’Homère et dramatique comme l’Orestie d’Eschyle.
Je prends ces analogies à dessein : la pièce commence par le retour
d’un enfant prodigue dans sa patrie – ce pourrait être Ulysse – et
elle se termine par l’annonce de l’avènement d’un nouveau monde où
l’art sauvera l’homme. Et c’est bien évidemment une nouvelle Athéna
qui survient pour parachever la tragédie et la transfigurer.
Entre-temps il y a une fable, une histoire de famille, de transmission.
La mort de l’ancien monde (les parents) et la promesse d’un demain
(l’enfant) ; il y a l’opposition entre les deux frères, l’ouvrier et 
l’intellectuel ; il y a le chant des ouvriers sur le chantier, choeur
improbable ; la complainte de l’intendante et le cri de la vieille femme.
Il y a la guerre, une guerre dans l’acceptation de la définition
qu’en donne Jean-Luc Lagarce dans Le Pays lointain (réécriture 
brillante et troublante de Par les villages), c’est-à-dire une guerre
d’après les guerres, une guerre où les mots sont les armes.
Pour l’incarner, neuf acteurs et actrices, convoqués ici comme des
solistes solidaires, personnalités fortes et complémentaires, pour
la plupart fidèles de l’aventure qui est la mienne (Richard Sammut,
Raoul Fernandez, Emmanuelle Béart, Laurent Sauvage, Moanda Daddy
Kamono, Véronique Nordey, Claire ingrid Cottanceau et... moi-même)
mais aussi de nouveaux visages invités comme Annie Mercier.
Stanislas Nordey, octobre 2012


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www.colline.fr
01 44 62 52 52

15 rue Malte-Brun, Paris 20e


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