FACE À FACE RACINIEN
Deux acteurs se sont vus donner pour défi de
retranscrire l’Andromaque de Racine
sans décor ni véritable costume, devant introduire l’histoire, déclamer les
vers et incarner tous les personnages. Un beau projet mais dont la réalisation
est loin d’être à la hauteur.
Un lundi par
mois, dans un des espaces du Théâtre Monfort, deux comédiens du collectif La
Palmera, Nelson-Rafaell Madel et Paul Nguyen, tentent de donner une prestation de l’Andromaque de Racine destinée à tous les
publics de notre génération peu familière des vers classiques. Sur un ton
ludique et proche du spectateur, deux hommes tentent donc dans un premier temps
de nous présenter humblement les personnages de cette dense tragédie relatant
les suites de la guerre de Troie, sortie de l’Illiade d’Homère. Leur envie est de rendre ce thème proche, sa
poésie contemporaine, en y allant progressivement, avec humour pour parler
d’amour. Ce lundi 7 octobre, la scène est posée dans le jardin du Théâtre
Silvia Monfort, un simple tapis entouré de chaises de pique-nique pour le
public. Sur cet humble tissu blanc, les acteurs se jouent de ballons de
couleurs gonflés, tels ceux d’une soirée d’anniversaire enfantine, pour figurer
les combats d’Achille et Hector, le cheval de Troie, ainsi que la mort de tous
les Troyens. Une fois la guerre terminée, ce sont des ballons pleins d’hélium,
aux couleurs savamment distribuées (violet pour Andromaque, rouge pour
Hermione, vert pour Oreste, bleu pour Pyrrhus, blanc pour le fils d’Andromaque
Astyanax) qui représentent les personnages que vont incarner tour à tour nos deux
acteurs…
L’idée est
séduisante, mais la mise en scène décevante. La direction d’acteurs inexistante
et la pauvreté d’interprétation pâtissent dès lors lourdement de l’absence de
décor et d’interprètes féminines. L’ensemble souffre aussi d’un grand problème
de rythme, car après le caractère ludique de la première partie présentant les
personnages et la Guerre de Troie on ne fait que subir le déversement de vers
mal maîtrisés.
On a malgré tout
envie d’encourager l’initiative, car oui, on a envie d’aimer ce texte
magnifique de manière contemporaine, de parler d’amours non réciproques même devant
des lycéens perplexes et de croire qu’un acteur peut incarner Andromaque avec
pour seul artifice un simple voile violet. La générosité des deux comédiens et
leur amour de la pièce sont de plus évidents. Espérons qu’au fur et à mesure
des représentations mensuelles à venir jusqu’en juin prochain, ils trouveront
la densité et la mise en place nécessaire pour faire fonctionner le tout.
--
Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime
Andromaque qui aime Hector qui est mort
d’après Andromaque de Jean Racine | mise en scène Néry | avec Nelson-Rafaell
Madel & Paul Nguyen | musique
originale Nicolas Cloche | en collaboration
artistique avec Claudie Kermarrec, Loïc
Constantin, Julien Bony et Damien Richard
Théâtre Monfort
7 octobre, 4 novembre,
13 janvier, 3 février, 5 mai, 2 juin et du 12 au 16 mars dans le cadre du
Festival des Illusions. Puis en tournée.
Et voici un autre point de vue avec moins de fautes d'orthographe : http://www.theatrorama.com/2013/10/oreste-aime-hermione-qui-aime-pyrrhus-qui-aime-andromaque-qui-aime-hector-qui-est-mort/
ReplyDeleteUn message affable donnerait peut-être plus envie de vous lire...?
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