09/10/2013

Théâtre : Faire renaitre Andromaque - au Monfort








Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort...


Deux acteurs se sont vus donner pour défi de retranscrire l’Andromaque de Racine sans décor ni véritable costume, devant introduire l’histoire, déclamer les vers et incarner tous les personnages. Un beau projet mais dont la réalisation est loin d’être à la hauteur.



Un lundi par mois, dans un des espaces du Théâtre Monfort, deux comédiens du collectif La Palmera, Nelson-Rafaell Madel et Paul Nguyen, tentent de donner une prestation de l’Andromaque de Racine destinée à tous les publics de notre génération peu familière des vers classiques. Sur un ton ludique et proche du spectateur, deux hommes tentent donc dans un premier temps de nous présenter humblement les personnages de cette dense tragédie relatant les suites de la guerre de Troie, sortie de l’Illiade d’Homère. Leur envie est de rendre ce thème proche, sa poésie contemporaine, en y allant progressivement, avec humour pour parler d’amour. Ce lundi 7 octobre, la scène est posée dans le jardin du Théâtre Silvia Monfort, un simple tapis entouré de chaises de pique-nique pour le public. Sur cet humble tissu blanc, les acteurs se jouent de ballons de couleurs gonflés, tels ceux d’une soirée d’anniversaire enfantine, pour figurer les combats d’Achille et Hector, le cheval de Troie, ainsi que la mort de tous les Troyens. Une fois la guerre terminée, ce sont des ballons pleins d’hélium, aux couleurs savamment distribuées (violet pour Andromaque, rouge pour Hermione, vert pour Oreste, bleu pour Pyrrhus, blanc pour le fils d’Andromaque Astyanax) qui représentent les personnages que vont incarner tour à tour nos deux acteurs…

L’idée est séduisante, mais la mise en scène décevante. La direction d’acteurs inexistante et la pauvreté d’interprétation pâtissent dès lors lourdement de l’absence de décor et d’interprètes féminines. L’ensemble souffre aussi d’un grand problème de rythme, car après le caractère ludique de la première partie présentant les personnages et la Guerre de Troie on ne fait que subir le déversement de vers mal maîtrisés.

On a malgré tout envie d’encourager l’initiative, car oui, on a envie d’aimer ce texte magnifique de manière contemporaine, de parler d’amours non réciproques même devant des lycéens perplexes et de croire qu’un acteur peut incarner Andromaque avec pour seul artifice un simple voile violet. La générosité des deux comédiens et leur amour de la pièce sont de plus évidents. Espérons qu’au fur et à mesure des représentations mensuelles à venir jusqu’en juin prochain, ils trouveront la densité et la mise en place nécessaire pour faire fonctionner le tout.


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Oreste aime Hermione qui aime Pyrrhus qui aime Andromaque qui aime Hector qui est mort
d’après Andromaque de Jean Racine | mise en scène Néry | avec Nelson-Rafaell Madel & Paul Nguyen | musique originale Nicolas Cloche | en collaboration artistique avec Claudie Kermarrec, Loïc Constantin, Julien Bony et Damien Richard
Théâtre Monfort
7 octobre, 4 novembre, 13 janvier, 3 février, 5 mai, 2 juin et du 12 au 16 mars dans le cadre du Festival des Illusions. Puis en tournée.

Lien : http://www.lemonfort.fr/agenda-programme/oreste-aime-hermione-qui-aime-pyrrhus-qui-aime-andromaque-qui-aime-hector-qui-est-mort

2 comments:

  1. Et voici un autre point de vue avec moins de fautes d'orthographe : http://www.theatrorama.com/2013/10/oreste-aime-hermione-qui-aime-pyrrhus-qui-aime-andromaque-qui-aime-hector-qui-est-mort/

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    1. Un message affable donnerait peut-être plus envie de vous lire...?

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