Livre splendide aux phrases d'une poesie sobre et si profonde, si douce, si pleine de sérénité Ideale lecture pour un voyage dans la Sérénissime....
Publié en 1995 par l'unique Christian Bobin, le livre passe du cirque aux cimetières en évoquant l'importance de l'enfance, du rire, de la folie, des amours.
Quelques citations :
"Ma mère est folle, je crois. Je souhaite à tous les enfants du monde d'avoir des mères folles, ce sont les meilleurs mères, les mieux accordées aux coeurs fauves des enfants. Sa folie lui vient d'Italie, son premier pays. En Italie, ce qui est dedans, ils le mettent dehors. Leur linge à sécher, leur coeur à laver"...
"De six heures à sept heures du matin j'enjambe une fenêtre de papier blanc, je sors et je rentre après avoir embrassé mon loup, après avoir exercé le droit élémentaire de de toute personne vivant sur cette terre : disparaitre sans rendre de compte de sa disparition. Ecrire est une variante de ce droit, un peu bavarde sans doute, mais si pratique".
"Il y a partout, mélangées dans l'air que nous respirons, des particules d'amour errant. Parfois, elles se condensent et nous tombent en pluie sur la tete. Parfois non. C'est aussi peu dependant de notre volonté qu'une averse de printemps. Tout ce qu'on peut faire, c'est de rester le moins souvent à l'abri. Et c'est peut-être ca qui cloche dans le mariage : ce coté parapluie".
"Je regarde ce manuscrit sur la table et je pense que je l'ai écrit pour me donner le temps de prendre une decision, de la laisser se prendre en moi. Peut-être ne fait-on jamais une chose pour elle-meme, mais pour se donner le temps d'en venir à une autre qui, seule, nous ressemblera".
"On ne peut pas grandir avec les autres. On ne peut grandir qu'en échappant à cet amour qu'il nous portent et qui leur suffit, croient-ils, à nous connaitre".
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