Ce qu'il reste d'une des villes les plus riches de Centrafrique, dans une région diamantifère de la préfecture de la Lobaye, Boda...
Le rond-point principal de la ville, surnommée avant la crise :
Depuis de nombreux quartiers ont été détruits :
Notamment les maisons des musulmans de la ville, prostrés dans des camps de déplacés à quelques mètres de la Mosquée centrale, sans accès aux marchés, écoles ou à l'hôpital.
Dans les anciens locaux de BADICA, le syndicat des diamantaires, un pharmacien de la ville, non-musulman, Aristide, travaille pour la santé de ces déplacés, notamment les enfants malnutris :
Sa collègue, Mariam, qui travaille avec l'AHA (l'Agence humanitaire africaine) nous montre les registres du centre de soin : 188 enfants des ces familles musulmanes souffrent de malnutrition depuis début mars :
Comme Océane, nombre mettent plusieurs semaines à se remettre des conséquences de la manutrition :
Un peu plus loin, le camp de déplacés faisant face à la Mosquée :
Ses jeunes enfants, souvent nés pendant la crise, se remettent de ces maladies et de la malnutrition liée :
Ils ne vont plus à l'école qui leur est interdite par les anti-balakas, milices d'auto-défence dites "chrétiennes" formées après les attaques de la coalition Seleka à dominante musulmane qui a pris le pouvoir le 23 mars 2013 en renversant le président Francois Bozizé. Les éléments de la Seleka ont alors attaqué de nombreux villages et villes du pays.
A Boda cependant, le début des hostilités ne serait pas lié à des attaques de rebelles Seleka, mais à une incompréhension réciproque changée en peur après le départ des combattants rebelles de la ville.
Depuis, les musulmans et les animistes et chrétiens vivent séparés, de deux cotés de la ville...
Le principal camp musulman s'est formé autour de ces anciens bâtiments de stockages de l'industrie du bois, l'une des principales activités de Boda avec l'extraction de diamants.
Du coté de l'Eglise, se trouve le principal camp de déplacés non musulmans, qui ont reformé un marché après la destruction du marché central, appartenant avant la crise principalement à des musulmans.
Le nouveau marché de Boda, auxquels les musulmans n'ont pas accès :
Quelques chars de la force française Sangaris :
Et le quotidien dans un camp :
Des milliers de familles chrétiennes et / ou animistes vivent ainsi hors de leurs maisons, souvent détruites, par peur d'un retour de combattants Seleka ou affiliés.
Le courage des mères :
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Voilà donc Boda aujourd'hui.
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