02/05/2014

Le personnel humanitaire de plus en plus touché en Centrafrique


Les attaques se multiplient ces jours-ci dans le pays et de plus en plus d'ONG et d'agences des Nations Unies sont touchées par ces violences.



MSF, Première Urgence - Aide médicale internationale, Haut Commissariat aux Réfugiés, etc.

Quelques détails :

« Nous sommes profondément choqués par ce crime inacceptable qui a coûté la vie à trois personnesLe camion de notre prestataire était clairement identifié comme transportant du matériel humanitaire », a déclaré Thierry Mauricet, directeur général de PU-AMI.

« La multiplication des incidents graves ces derniers jours, dans un climat sécuritaire délétère, nous trouble et nous alerte. Il est encore trop tôt pour savoir si les humanitaires sont véritablement ciblés en tant que tels, mais il est en revanche très clair qu’ils ne sont désormais plus protégés en République centrafricaine », a ajouté Roger Persichino, directeur des opérations de PU-AMI.

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Le HCR a confirmé ce vendredi la mort d'un de ses employés centrafricains, tué à Bangui jeudi.

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Le communiqué de PU - AMI :

logo_mail.PNG                                                                                                                                                                                        COMMUNIQUÉ DE PRESSE – 2 mai 2014

RÉPUBLIQUE CENTRAFRICAINE :
3 civils tués lors de l’attaque d’un convoi PU-AMI

Trois personnes qui accompagnaient un convoi de Première Urgence – Aide Médicale Internationale (PU-AMI) en route pour Ndélé ont été tuées mercredi lors d’une attaque. PU-AMI condamne avec la plus grande fermeté ces meurtres commis à l’encontre de civils et exprime sa vive inquiétude face à l’aggravation du climat d’insécurité pour les humanitaires.
Mercredi 30 avril, un convoi de quatre camions floqués aux couleurs de PU-AMI et transportant du matériel humanitaire a été pris à partie lors d’un contrôle effectué à un check-point tenu par un groupe armé, sur l’axe reliant Bangui à Ndélé. Les trois premiers camions ont reçu l’autorisation de poursuivre leur route, tandis que le dernier était immobilisé et soumis à des contrôles supplémentaires. Quelques heures plus tard, l’équipage de ce camion – composé d’un chauffeur et de deux apprentis manutentionnaires contractés par un prestataire de services de PU-AMI – a été transféré vers une autre base, où les trois hommes ont été sommairement abattus.
« Nous sommes profondément choqués par ce crime inacceptable qui a coûté la vie à trois personnesLe camion de notre prestataire était clairement identifié comme transportant du matériel humanitaire », a déclaré Thierry Mauricet, directeur général de PU-AMI.
Le camion, toujours réquisitionné par le groupe armé, a été pillé. Il était censé acheminer vers Ndélé 8 tonnes de semences de maïs et du Plumpy’nut (une pâte d’arachide à haute valeur nutritionnelle spécialement conçue pour traiter la malnutrition).
« La multiplication des incidents graves ces derniers jours, dans un climat sécuritaire délétère, nous trouble et nous alerte. Il est encore trop tôt pour savoir si les humanitaires sont véritablement ciblés en tant que tels, mais il est en revanche très clair qu’ils ne sont désormais plus protégés en République centrafricaine », a ajouté Roger Persichino, directeur des opérations de PU-AMI.
Malgré l’escalade de la violence, PU-AMI est déterminée à poursuivre ses interventions à Bangui, Ndélé et Berberati afin de répondre aux besoins des populations déplacées et affectées par la crise. Elle appelle toutes les parties au conflit à respecter la neutralité et l’impartialité des personnels humanitaires et de leurs activités.

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Dépêche du Réseau des Journalistes des Droits de l'Homme en RCA :

Bangui, 29 avril 2014 (RJDH) – Après les combats qui ont opposé les groupes armés dans la ville de Dekoa (centre), les habitants affirment manquer de nourriture et de médicaments. Ils ont affirmé au RJDH qu’ils n’ont pas bénéficié d’une quelconque assistance humanitaire.
Une autorité locale qui a requis l’anonymat témoigne qu’ «aucun humanitaire n’est sur place à Dékoa. La population manque de tout». «Nous n’avons pas de nourriture ni de médicaments alors que le paludisme frappe beaucoup d’enfants en ce moment », a-t-elle ajouté. Elle par ailleurs indiqué que ce sont les religieuses catholiques qui tentent d’apporter des soins à la population mais la capacité de leur dispensaire est limitée car n’ayant pas assez de médicaments.
Un autre habitant de la ville joint par le RJDH souligne que la ville est plus ou moins calme malgré la présence des hommes de l’ex-Séléka, ceux de la milice Anti-balaka et de la Misca. « Depuis la fin des derniers combats qui ont eu lieu entre groupes armés dans la ville, aucune organisation non gouvernementale n’est venue à notre secours », a  affirmé ce dernier. « Nous espérons que les humanitaires penserons un jour à nous ».
Félicien, un autre habitant de Dékoa se plaint par contre du comportement des combattants Anti-balaka qui empêchent les cultivateurs de vaquer librement à leurs activités. « Les Anti-balaka nous visitent quotidiennement dans nos campements. Chaque fois qu’ils passent, ils nous prennent par force nos petits bétails; les cabris, les poulets », a t-il témoigné. « Nous n’avons aucune protection et à cause de l’insécurité et nous ne pouvons pas cultiver nos champs », a dit cette source.
D’après plusieurs témoins, les forces internationales déployées dans la ville de Dékoa à la suite des violences perpétrées par les hommes armés, ne parviennent pas encore à assurer la sécurité de la population non armée. Et la population est obligée de rester en brousse, sans assistance humanitaire.
Le 10 avril 2014, la ville de Dékoa a connu de violents affrontements qui ont opposé des hommes de l’ex-Séléka et ceux de la milice Anti-balaka, ayant causé la mort et la blessure par balle de plusieurs civils. La population a aussi fui la ville pour se réfugier en brousse et à l’église catholique. Malgré le déploiement des forces de la Misca dans cette localité, cette population peine encore à retrouver une vie normale à cause de la persistance de l’insécurité.
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Statement on behalf of the Humanitarian Coordinator Claire Bourgeois on the killing of a UNHCR Staff


(Bangui, 02 May 2014): The Senior Humanitarian Coordinator (SHC) in the Central African Republic, Claire Bourgeois condemns fervidly the killing of one staff member of the United Nations Refugee Agency (UNHCR). The attack took place on 01 May, close to Bangui. 

“I express my heartfelt condolences to the family and friends of the victim. I am also deeply saddened by the ongoing loss of civilian lives due to armed conflicts and violence,” said the Senior Humanitarian Coordinator. 

“These killings must stop now. I call on all armed groups to respect civilians and I also urge the Transitional Government to ensure the protection of its population”, said Ms. Bourgeois. 

“The international community must mobilize effective protection for the people of CAR, enabling the CAR Government to uphold the rule of law and end impunity”, she stated.

Since September 2013, 12 humanitarian actors have been killed in attacks by armed militias and this is the second killing of aid worker in seven days. Fighting in CAR has taken on an increasingly sectarian nature following a 2012 rebel-led coup and has since become more brutal with reports of ongoing human rights violations and reprisal clashes amongst armed groups. This has led to the internal displacement of 584,932 people and left 2.5 million in need of humanitarian assistance. 

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