31/05/2016

L'Humanité et l'indépendance de la presse



Pressant débat!!

L’indépendance de la presse fait Agora

AUDREY LOUSSOUARN
MARDI, 31 MAI, 2016
L'HUMANITÉ


Le 20 juin, la 6e Agora de l’Humanité se penchera sur les enjeux de l’indépendance des médias, dans un contexte où la plupart sont détenus par des puissances financières.
« Faire vivre un grand journal sans qu’il soit à la merci d’autre groupe d’affaires est un problème difficile mais non pas insoluble. » Jean Jaurès.
Avec Jean-Marie Charon, sociologue; Julia Cagé, économiste; Divina Frau-Meigs, professeur en sciences de l'information; Alexandre Courban, historien.
Les Agoras de l'Humanité, lundi 20 juin, de 18 h à 21 h 

Université Paris-VIII
Amphithéâtre D001,
Rue Guynemer, 93526 Saint-Denis
Métro Saint-Denis-Université - Ligne 13
Inscription en ligne : http://goo.gl/forms/5qGMTTa8oF8bZIST2

Le 20 juin, la 6e Agora de l’Humanité se penchera sur les enjeux de l’indépendance des médias, dans un contexte où la plupart sont détenus par des puissances financières. Inscription en ligne
« Faire vivre un grand journal sans qu’il soit à la merci d’autre groupe d’affaires est un problème difficile mais non pas insoluble. » Cette phrase pourrait être écrite par un contemporain. Et pourtant, elle est déjà une préoccupation de Jean Jaurès formulée dans « Notre but », l’éditorial du premier numéro de l’Humanité, sorti le 18 avril 1904. La résonance avec ce qui se joue aujourd’hui est bien le signe que cet objectif est un débat de fond. Un débat politique qui dépasse les évolutions des époques. Cette même phrase lancera la 6e Agora de l’Humanité, organisée à l’université Paris-VIII le lundi 20 juin, à partir de 18 h 30.

L’appétit vorace des conglomérats industriels

L’enjeu est de taille : en une demi-douzaine d’années, la concentration des médias s’est accélérée au point que les entreprises du CAC 40 détiennent en France 90 % d’entre eux. En tête, on compte les plus grosses fortunes françaises, comme Bernard Arnault (les Échos et le Parisien), Serge Dassault (le Figaro) ou encore Patrick Drahi (l’Express, l’Expansion, Libération). Des patrons, proches du pouvoir, qui forment un même cercle décisionnaire avec les gouvernants et affaiblissent l’idée d’un quatrième pouvoir, et donc de démocratie. L’audiovisuel privé et la presse magazine ne sont pas épargnés par l’appétit des conglomérats industriels. Et face à cela, des journaux comme l’Humanité, la Croix, le Monde diplomatique, Politis ou encore la Marseillaise tentent, tant bien que mal, de continuer à informer leurs lecteurs.
Pour en discuter, deux étapes. La première table ronde sera organisée autour de Jean-Marie Charon, sociologue, membre du CNRS et auteur de l’ouvrage les Médias en France, et de Julia Cagé, économiste et auteure de Sauver les médias. Capitalisme, financement participatif et démocratie. Tous deux étudieront l’aspect économique de ce paysage médiatique et les perspectives pour ceux qui résistent avec un modèle indépendant. En deuxième partie, le dialogue portera sur les questions sociétales et politiques avec deux invités : Divina Frau-Meigs, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’université Paris-III et ex-directrice du Centre de liaison de l’enseignement et des médias d’information (Clemi), et Alexandre Courban, historien et auteur de l’Humanité, de Jean Jaurès à Marcel Cachin (1904-1939).

Imposer une vision unilatérale de la société

Jaurès n’a eu de cesse de dénoncer cette « confusion croissante de la politique, de la finance et de la presse ». Il prédisait déjà que la presse indépendante pourrait devenir « un des grands luxes de la pensée humaine ». Si le fondateur de l’Humanité s’attachait à cette problématique, c’est qu’elle met en jeu le pluralisme et l’indépendance de l’information. À chaque actualité politique, à chaque mouvement social – contre la loi travail pour ne citer que le plus récent –, démonstration est faite que les journaux détenus par les puissances financières émettent un seul et même son et, en ce sens, imposent une vision unilatérale de la société. Côté indépendance, et donc liberté de l’information, des exemples de censure, notamment sur des documentaires de Canal Plus, propriété de Vincent Bolloré, patron qui n’aime pas que l’on tape sur ses amis, se sont succédé ces derniers mois.

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