08/05/2013

Tunisie : Liberté de la presse, avancées et dangers


Vidéo : http://www.alqarra.tv/tunisie-liberte-de-la-presse-avancees-et-dangers/



Al Qarra - En Tunisie, la profession de journaliste a été désignée pire emploi à exercer en 2013 par un rapport de l’organisation CareerCast, la semaine même où l’UNESCO célébrait la 20e Journée mondiale pour la Liberté de la presse à Tunis.
Si la profession est à ce point dénigrée, c’est du fait et surtout des dangers qu’encourent encore les journalistes en exerçant leur métier dans le pays.
Mais bien sûr, la révolution a tout de même ouvert des perspectives totalement inexistantes sous la présidence de Zine el-Abidine Ben Ali.
Cependant, pour les patrons de presse, il est important d’améliorer en premier lieu les lois protégeant la liberté d’expression.
Taieb Zahar, Président de la Fédération tunisienne des directeurs de journaux (FTDJ)
« Les décrets sont peut-être imparfaits mais ils sont utiles et doivent être appliqués. Nous avons créé seulement aujourd’hui la HAICA, par exemple, c’est deux ans de perdus. Il faut réfléchir à comment aller de l’avant ».
Les journalistes et formateurs tunisiens reconnaissent quant à eux des acquis très forts obtenus depuis le 14 janvier 2011.  
Hamida El Bour, Directrice du Département journalisme à l’Institut de Presse et des Sciences de l’information (IPSI) 
« Beaucoup de choses ont changé depuis 2011, nous avons clairement plus de libertés. Par exemple, notre institut a créé un master en communication politique, cela aurait été impossible avant. Il faut continuer à aller de l’avant ».
Le grand enjeu est désormais la couverture des élections à venir, ce qui demande une vigilance en termes de formation des journalistes et de respects des lois récemment instaurées pour protéger la liberté d’expression.
Abdelkrim Hizaoui, Directeur du Centre de perfectionnement des journalistes (CAP-JC)
« Nous mettons l’accent sur l’investigation, le terrain et surtout les débats, car jusqu’à 2011, cela n’existait pas. Nous avons une scène politique contrastée, pluraliste, avec plus de 100 partis, mais il faut perfectionner nos journalistes ».
Le 3 mai dernier, le gouvernement a annoncé la création d’une autorité longtemps attendue, la HAICA : la Haute instance de la communication et de l’audiovisuel.
Une étape qui doit permettre de renforcer l’indépendance et le professionnalisme des médias et qui a été largement saluée dans tout le pays.

Par Mélissa Chemam et Christophe Obert

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