Çà, il ne vous le laisse pas ignorer, Tigran, qu'il est arménien ! Mieux, vous allez le devenir aussi, le temps de ce disque. Avec A fable (2011), en solo, le jeune Tigran Hamasyan, déjà remarqué pour ses New Era et Red Hail, pénétrait dans le club fermé des pianistes novateurs. Shadow Theater fait bien plus que confirmer ses dons : c'est un disque qui hante en vous emmenant en voyage. Dans un Moyen-Orient de rêve et de fantasmes, qui a aussi quelque chose d'une Californie (Lament semble se dérouler à Big Sur dans les années 1980). Les gammes de la musique arménienne sont assez proches de celles de la musique hébraïque à laquelle un Avishai Cohen nous a accoutumés. Mais les couleurs sont différentes. Le quintet a des séductions orchestrales grâce à l'utilisation des voix et de divers claviers. Ce théâtre d'ombres est intensément poétique, avec des inspirations variées, de la ballade onirique (The year is gone) à l'assaut furieusement rythmique (The Court Jester). Ce jeune homme sait ce qu'il veut et réussit à nous le faire entendre. Une célébration de la vie, de l'énergie, de la langueur amoureuse, de la mélodie. Prenez garde, cette musique inclassable est addictive.— Michel Contat
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| 1 CD Verve/Universal.
Le 07/09/2013 - Mise à jour le 12/09/2013 à 20h41
Michel Contat - Telerama n° 3321
http://www.telerama.fr/musiques/shadow-theater,101581.php
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