18/11/2015

"La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots"


La belle chronique de Matthieu Conquet sur France Culture ce matin :

http://www.franceculture.fr/emission-la-revue-musicale-de-matthieu-conquet-eagles-of-death-metal-apres-le-13-nov-2015-11-16



16.11.2015 - La Revue musicale de Matthieu Conquet 


"La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots" 4 minutes Écouter l'émission

« La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots » et ceux de Wagner ont été à nouveaux repris sur les réseaux sociaux, à la radio, depuis vendredi soir, depuis que la musique s’est arrêtée au Bataclan, alors que les Eagles Of Death Metal étaient sur scène.



« La musique commence là où s'arrête le pouvoir des mots » et ceux de Wagner ont été à nouveaux repris sur les réseaux sociaux, à la radio, depuis vendredi soir, depuis que la musique s’est arrêtée au Bataclan, alors que les Eagles Of Death Metal étaient sur scène.


J’avais eu l’occasion de vous parler d’eux jeudi dernier, il ne paraît pas inutile d’y revenir, puisque beaucoup désormais savent le nom du groupe, sans forcément les connaître.

Certains fans les suivent depuis 2004 avec l’album « Peace, Love, Death Metal » titre en forme de blague puisqu’il n’est jamais question chez eux ni des Eagles, ni de death métal (comme cela a pu être dit) et encore moins de satanisme. Josh Homme et Jesse Hugues qui fondent le groupe, jouent avec beaucoup de dérision sur les codes machos et un certain esprit crasseux de l’Amérique où ils ont grandit. En plus des paroles hilarantes (où toutes les métaphores et jeux de mots à base d’essence, de moteur et de cambouis sont filées) lisez les notes du livret du disque : ils saluent en premier lieux Chuck Berry et Little Richards, deux pionniers noirs du rock (un rock ambigu et jamais bas du front) insistant –et ce sont les derniers mots- sur la place des femmes telle qu'ils la conçoivent : « ladies in the front, mens to the back ».

Ce jeu des images et des postures, on le retrouve dans leurs paroles et même dans la langue, avec un terrible accent « pas bien, exprès » en français.

« I Love You All The Time » : est-ce vraiment la musique des Eagles of Death Metal qui rassemblerait « des centaines d’idolâtres dans une fête de perversité » (comme le déclare Daech), est-ce leur récente tournée en Israël, le fait qu’ils soient blancs et américains, ou bien encore l’histoire même de la salle du Bataclan qui a prédestiné au choix de cette salle ? En tout cas frapper dans un concert de rock ; la cible était définie et choisie depuis longtemps comme le confirmait samedi le juge anti-terroriste Marc Trévidic.

A ceux qui doutaient encore du pouvoir de la musique aux yeux de certains intégristes. N’en doutons pas pour nous-mêmes. On se quitte avec un des derniers titres de l’album des Eagles Of Death métal, une reprise de Duran Duran, Save a prayer : « Ne prie pas pour moi maintenant, garde ta prière pour demain matin »


Extraits diffusés :
Got A Woman
I Love You All The Time
Save a prayer
« Zipper Down » (T-Boy Records – Universal)

1 comment:

  1. hello melissa aprecciate your blog. is an honor to read you much kisses andy

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