TCHEKOV, BECKETT, IBSEN.
A l'Odéon, aux Bouffes du Nord, à La Colline.
Joli mois de janvier...
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08 janvier-1er février 2014 / Berthier 17e
Platonov
d'Anton Tchekhovmise en scène Benjamin Porée
avec Lucas Bonnifait, Valentin Boraud, Anthony Boullonnois, Baptiste Chabauty, Arnaud Charrin, Guillaume Compiano, Charles d’Oiron, Emilien Diard-Detœuf, Sophie Dumont, Macha Dussart, Zoé Fauconnet, Joseph Fourez, Tristan Gonzalez, Elsa Granat, Aurélien Rondeau et Benjamin Porée, Mathieu Gervaise
Une fable et une fête
Platonov, depuis quelques années, c’est un peu une pierre de touche. Comme Hamlet. Moins visible et moins célèbre, sans doute, mais tout aussi marquante et sûre pour tous ceux qui veulent éprouver leur temps et la façon dont sa jeunesse s’y reconnaît. Les amateurs de théâtre le savent, c’est souvent au feu de telles pièces que les jeunes compagnies les plus ambitieuses fondent et forgent leur identité. Et c’est souvent autour de ces grandes œuvres que se posent, d’une génération à l’autre, les premiers jalons d’une transmission. Platonov, comme Hamlet – dont se souvient le débutant Tchekhov, et qui ne cessera de revenir hanter la plupart de ses pièces – lance une foule de personnages dans l’opacité de leur époque, les laissant se heurter aux frontières de leur monde, de leur société, de leurs propres désirs et de ceux d’autrui, comme des mouches prises au piège dans une bouteille de verre ; et ce verre a beau être transparent, on ne distingue rien au-delà que troubles ténèbres. Pour Benjamin Porée, les plus importants de ces personnages sont jeunes, comme les acteurs qui les interprètent. Et leur jeunesse, saisie dans cet instantané – quasiment un autoportrait d’un collectif de comédiens à travers Tchekhov –, a frappé par sa justesse, son intensité, tous ceux qui ont assisté en mai 2012, puis en janvier 2013, à leur Platonov au Théâtre de Vanves.
Le spectacle est ici à la fois une histoire qu’on nous raconte et une performance qui s’exécute devant nous, une fable et une fête : un débordement d’énergie ne jaillissant que pour se consumer, un élan aux prises avec ses propres retombées, ou pour reprendre les termes du metteur en scène, «un certain vide “plein.”» Or aux yeux de Benjamin Porée, ce vide, celui de «l’ère des enfants sans père», se donne à lire avec le plus d’acuité «dans le regard de la jeunesse, sur le visage de Platonov.» Les interrogations de quelques Russes de province à la fin du XIX e siècle, leurs amours et leurs utopies, leurs ambitions et leur désœuvrement, la comédie qu’ils se jouent les uns aux autres au sein de leur communauté illusoire, l’ennui surtout qui les taraude et infecte jusqu’aux sources de l’existence – tels sont quelques-uns des traits que Benjamin Porée et ses interprètes dégagent comme autant de nerfs très sensibles dans «cette matière vivante qu’est la vie, tout simplement, comme état brut du réel».
Platonov, depuis quelques années, c’est un peu une pierre de touche. Comme Hamlet. Moins visible et moins célèbre, sans doute, mais tout aussi marquante et sûre pour tous ceux qui veulent éprouver leur temps et la façon dont sa jeunesse s’y reconnaît. Les amateurs de théâtre le savent, c’est souvent au feu de telles pièces que les jeunes compagnies les plus ambitieuses fondent et forgent leur identité. Et c’est souvent autour de ces grandes œuvres que se posent, d’une génération à l’autre, les premiers jalons d’une transmission. Platonov, comme Hamlet – dont se souvient le débutant Tchekhov, et qui ne cessera de revenir hanter la plupart de ses pièces – lance une foule de personnages dans l’opacité de leur époque, les laissant se heurter aux frontières de leur monde, de leur société, de leurs propres désirs et de ceux d’autrui, comme des mouches prises au piège dans une bouteille de verre ; et ce verre a beau être transparent, on ne distingue rien au-delà que troubles ténèbres. Pour Benjamin Porée, les plus importants de ces personnages sont jeunes, comme les acteurs qui les interprètent. Et leur jeunesse, saisie dans cet instantané – quasiment un autoportrait d’un collectif de comédiens à travers Tchekhov –, a frappé par sa justesse, son intensité, tous ceux qui ont assisté en mai 2012, puis en janvier 2013, à leur Platonov au Théâtre de Vanves.
Le spectacle est ici à la fois une histoire qu’on nous raconte et une performance qui s’exécute devant nous, une fable et une fête : un débordement d’énergie ne jaillissant que pour se consumer, un élan aux prises avec ses propres retombées, ou pour reprendre les termes du metteur en scène, «un certain vide “plein.”» Or aux yeux de Benjamin Porée, ce vide, celui de «l’ère des enfants sans père», se donne à lire avec le plus d’acuité «dans le regard de la jeunesse, sur le visage de Platonov.» Les interrogations de quelques Russes de province à la fin du XIX e siècle, leurs amours et leurs utopies, leurs ambitions et leur désœuvrement, la comédie qu’ils se jouent les uns aux autres au sein de leur communauté illusoire, l’ennui surtout qui les taraude et infecte jusqu’aux sources de l’existence – tels sont quelques-uns des traits que Benjamin Porée et ses interprètes dégagent comme autant de nerfs très sensibles dans «cette matière vivante qu’est la vie, tout simplement, comme état brut du réel».
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SPECTACLES - du 14 janvier 2014 au 24 janvier 2014
Molly Bloom
D’après Ulysse de James Joyce / Reprise
Adaptation Jean Torrent avec Anouk Grinberg et Blandine Masson - Traduction Tiphaine SamoyaultAvec Anouk Grinberg
« [...] et la mer la mer cramoisie quelquefois comme du feu et les couchers de soleil en gloire et les figuiers dans les maisons d’Alameda oui et toutes les drôles de petites ruelles les maisons roses bleues jaunes et les roseraies les jasmins les géraniums les cactus et Gibraltar quand j’étais jeune une Fleur de la montagne oui quand j’ai mis la rose dans mes cheveux comme le faisaient les Andalouses et comment il m’a embrassée sous le mur des Maures et j’ai pensé bon autant lui qu’un autre et puis j’ai demandé avec mes yeux qu’il me demande encore oui et puis il m’a demandé si je voulais dire oui de dire oui ma fleur de la montagne et d’abord je l’ai entouré de mes bras oui et je l’ai attiré tout contre moi comme ça il pouvait sentir tout mes seins mon odeur oui et son coeur battait comme un fou et oui j’ai dit oui je veux Oui. »
James Joyce, extrait d’Ulysse
James Joyce, extrait d’Ulysse
D’après Ulysse de | James Joyce |
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Adaptation | Jean Torrent avec Anouk Grinberg et Blandine Masson |
Traduction | Tiphaine Samoyault |
Avec | Anouk Grinberg |
Et la participation de | Antoine Régent |
Avec la voix de | André Marcon |
Spectacle conçu avec la complicité de | Blandine Masson et Marc Paquien |
Lumières | Dominique Bruguière |
Son | Xavier Jacquot |
Costumes | Isabelle Deffin |
Perruque | Cécile Kretschmar |
Assistante costumes | Marion Cornier |
En savoir plus... www.mollybloom.fr
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Lien : http://www.bouffesdunord.com/fr/saison/5188c8ea620ed/molly-bloom
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Le Canard sauvage
Dans le face-à-face entre Gregers l’idéaliste, qui veut rétablir la vérité dans le monde, dût-il le mettre à feu et à sang, et Hjalmar, qui a choisi le confort de la compromission et du “mensonge vital”, on retrouve les contradictions chères à Ibsen. Mais elles s’enflamment ici avec une violence meurtrière, scandaleuse : c’est une adolescente qui les prend de plein fouet. Plus ambigu que jamais, Ibsen renvoie dos à dos les adversaires, et fait trembler le réalisme de sa pièce en lui inventant un arrière-plan étrange: une forêt reconstituée dans un grenier, avec une basse-cour en guise de faune... C’est là que la jeune Hedwig et son grand-père trouvent refuge. S’agit-il d’une dérisoire tentative de compensation ? Ou cette extravagance hors normes a-t-elle à voir avec ce que le rêve, l’imagination – le théâtre – peuvent sauver de la réalité? Pour Stéphane Braunschweig, la pièce dévoile la précarité des bases sur lesquelles se construisent les existences normales. Cette vulnérabilité, c’est peut-être ce qui nous rend proches les personnages d’Ibsen : l’effort qu’ils font pour défendre leurs fragiles édifices – de vie, de rêve ou de pensée – ne peut les protéger des soubresauts du réel.
de
Henrik Ibsen
mise en scène et scénographie
Stéphane Braunschweig
avec
Suzanne Aubert, Christophe Brault, Rodolphe Congé, Claude Duparfait, Luce Mouchel, Charlie Nelson, Thierry Paret, Chloé Réjon
et la participation de
Jean-Marie Winling
Jean-Marie Winling
création à La Colline
Grand Théâtre
du 10 janvier 2014
au 15 février 2014
au 15 février 2014
durée 2h30 environ
du mercredi au samedi à 20h30, le mardi à 19h30 et le dimanche à 15h30
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Lien : http://www.colline.fr/fr/spectacle/le-canard-sauvage
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