En Tunisie, le Premier ministre Ali Larayedh a répondu ce lundi aux demandes de
dissolution de l'Assemblée nationale constituante émise par le mouvement
Tamarrod. Ce mouvement s'est inspiré de mouvement de rébellion égyptien (tamarrod
signifie rebellion en arabe), responsable des manifestations monstre contre
l'ancien Président égyptien Mohamed Morsi.
Mais selon le chef du gouvernement tunisiens, ces exigences et ce
mouvement même mettent seulement "en danger le processus démocratique"
du pays.
Ali Larayedh a désigné ce mouvement comme une "chose copiée qui
n'est pas claire", en référence au modèle de la campagne en Egypte ayant
conduit à la destitution, le 3 juillet du président islamiste.
Décryptage du mouvement.
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Le
Tamarrod tunisien a lancé le 4 juillet dernier une collecte de signatures pour
réclamer la dissolution de la
Constituante en Tunisie, selon son porte-parole, Mehdi Saïd.
Elue en octobre 201, cette Assemblée constituante n'a
en effet toujours pas adoptée de Constitution.
Le groupe Tamarrod est né il y a à peine quelques semaines en Tunisie, courant juin, mais parle déjà de 870.000 signatures collectées, un nombre difficile à vérifier pour l'instant mais qui paraît élevé.
Le groupe Tamarrod est né il y a à peine quelques semaines en Tunisie, courant juin, mais parle déjà de 870.000 signatures collectées, un nombre difficile à vérifier pour l'instant mais qui paraît élevé.
Le groupe se veut populaire, laïc et indépendant des
partis.
Face
à ce mouvement,
Si
pour le gouvernement, le Tamarrod tunisien ne représente personne, au sein des
autres partis tunisiens, la démarche interpelle.
Wahid Jomaa est le Président du Conseil
national Forum démocratique pour le travail et les Libertés - 'Ettakatol' -
parti du Président de la constituante, et membre de la coalition au pouvoir. Il
avoue comprendre les revendications de Tamarrod.
Wahid Jomaa – Ettakatol :
"Si cet appel a pour but d'accélérer le processus de travail de
l'Assemblée constituante, nous sommes pour, surtout s'il s'agit vraiment d'un
mouvement populaire, mais s'il s'agit de détruire ce qui a déjà été accompli,
ce n'est pas la bonne voie. La
Tunisie a besoin de finir sa constitution et sa transition
démocratique".
Même réaction au sein du parti Nidaa Tounès, dans
l'opposition, selon laquelle les Tunisiens ont besoin d'une nouvelle
constitution.
Demande confirmée par Amira Yahyaoui, présidente d'Al
Bawsala, une organisation non gouvernementale indépendante, issue de la société
civile. Mais selon elle, le Tamarrod tunisien ne représente pour l'instant
personne, ni politiquement ni sur le plan de la représentation populaire
Amira Yahyaoui, présidente d'Al Bawsala :
"Ce sont surtout des jeunes qui rêvent de
reproduire le mouvement égyptien, mais il n'est pas populaire, ce sont des
laïcs, antiislamistes, mais ils ne sont pas populaires et ne pourront jamais
faire dissoudre l'assemblée".
Tentative de copie de l'élan du Tamarrod égyptien, le
mouvement du même nom tunisien reste pour l'instant un épiphénomène.
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Le lien audio :
https://soundcloud.com/melissa-chemam/tunisie-qui-est-derri-re-le
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