31/07/2013

Zimbabwe : bras de fer électoral


Au Zimbabwe, on vote ce mercredi pour des élections générales : scrutins présidentiel, législatifs et municipal. Elles opposent le parti historique la ZANU-PF et le Président Robert Mugabe à l'opposition du MDC, dirigée par le Premier Ministre Morgan Tsvangirai.
Alors que ce dernier multiplie les accusations de fraude, Mugabe se dit sûr de sa réélection après 33 ans au pouvoir. 

Description de ce bras de fer.

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Robert Mugabe, s'il incarne le dictateur par excellence en occident, reste populaire pour une grande partie des Zimbabwéens. Chez les plus âgés et les ruraux notamment, il reste un héros de l'indépendance.

Grande figure de la lutte contre les colons de l'ancienne Rhodésie du Sud, Mugabe est devenu Premier ministre à l'indépendance en 1980. Elu président de la République le 31 décembre 1987, il donne progressivement au régime son tournant dictatorial.

Mais pour ses ennemis, il reste celui qui a ensuite plongé l'ancien grenier à blé de l'Afrique dans l'hyperinflation et la pénurie alimentaire.

En face, Morgan Tsvangirai, à 61 ans, incarne le changement face à un Président de 89 ans, chef d'État le plus âgé d'Afrique.

Ancien mineur, ancien chef du Congrès des syndicalistes zimbabwéens, Tsvangirai est le fondateur du MDC et se présente depuis 2002 à la présidence.

Le scrutin comprend des élections législatives et municipales, mais le choix présidentiel focalise l'attention; du fait de la personnalité des deux adversaires mais aussi du fait de la précipitation de l'organisation.

Selon International Crisis Group, la date du scrutin est trop précoce, les institutions n'étaient pas prêtes et la modification de la Constitution en mars dernier n'a pas eu l'impact escompté.

Mugabe a mené campagne comme un héros indétrônable, son parti n'envisage même pas de perdre le pouvoir, alors que l'opposition dénonce fraudes, manipulations et tentatives d'intimidation.

Chef d'Etat d'un autre temps, après l'isolement diplomatique et 33 ans de pouvoir, Robert Mugabe est également apparu fatigué et dépassé par la machine de la campagne.
Mardi, la veille du scrutin, il a annoncé pour la première fois que - le cas échéant - il accepterait sa défaite.
Peut-il être réélu sans fraude? La question reste entière.


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