14/08/2013

Libye : Procès des mercenaires, un test pour la justice


Le verdict du procès en appel des 24 Russes, Ukrainiens et Biélorusses, condamnés à de lourdes peines pour avoir été des mercenaires de Mouammar Kadhafi était attendu ce mercredi.
Le tribunal militaire libyen en charge de l'affaire a finalement décidé de renvoyer le procès devant une juridiction civile.
La cour "a accepté l'appel interjeté par les accusés et décidé de casser le jugement du tribunal militaire rendu le 4 juin 2012.
Les accusés seront renvoyés devant la cour d'appel de Tripoli. 

Les détails :
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Selon le président de la haute cour de justice militaire, le colonel Ismaël al-Chérif, la cour se déclare incompétente pour juger cette affaire.

L'audience de mercredi a eu lieu en l'absence des accusés.
Ils sont restés en prison pour des raisons de sécurité, selon le tribunal.

Il s'agit d' "une victoire de la justice libyenne", pour Monaem Massoud, l'avocat de la défense.

Il a précisé que la décision prouve "l'indépendance et l'impartialité de la justice en Libye".
Selon lui, "le verdict est conforme à une loi adoptée récemment par l'assemblée qui interdit le jugement des civils par des tribunaux militaires".
La défense souhaitait depuis le début de l'affaire obtenir le transfert de l'affaire devant un tribunal civil.))

Les accusés devraient être "maintenus en prison jusqu'à leur (nouvelle) comparution, la cour n'ayant pas évoqué une remise en liberté".

Ces mercenaires russes, biélorusses et ukrainiens sont accusés d'avoir préparé des lance-missiles pour viser des avions de l'Otan pendant le conflit qui a provoqué la chute, puis la mort, de Kadhafi.

19 Ukrainiens, 3 Biélorusses et un Russe ont été condamnés le 4 juin 2012 à 10 ans de prison assortis de travaux forcés - un second Russe, considéré comme le coordinateur du groupe, a, lui, été condamné à la prison à perpétuité.

ces hommes ont toujours rejetées ces accusations, affirmant être venus en Libye gagner leur vie dans le secteur pétrolier, recevant depuis le soutien de leurs chancelleries.
Selon l'ambassadeur ukrainien en Libye, ils auraient été contraints sous la menace des armes de travailler pour le compte du régime Kadhafi, après le début du conflit.

Selon le spécialiste de la Libye Hasni Abidi, directeur du CERMAM (Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et méditerranéen, à Genève), il s'agit du premier procès d'une telle ampleur en Libye, portant sur le cas de mercenaires étrangers et il représente évidemment un test pour la justice du pays, alors que le Tribunal militaire libyen est toujours en construction.


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