Nigéria : Doutes sur la mort annoncée d'Abubakar Shekau, dirigeant de Boko Haram

Au Nigeria, on attend confirmation de la mort du chef de la secte islamiste Boko Haram, Abubakar Shekau. Il est vraisemblablement décédé des suites de blessures infligées fin juin lors d'un accrochage avec les forces de sécurité, c'est ce qu'a annoncé l'armée nigériane hier soir. 
Mais ce n'est pas la première fois que le dirigeant de la secte est annoncé mort. Et les informations faisant état de la mort d'Abubakar Shekau se sont jusqu'à présent révélées fausses...

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Au Nord du Nigéria où sévit Boko Haram, beaucoup attendent des preuves de la mort annoncée du leader de la secte, avant de croire à l'annonce de l'armée.

Selon un rapport des services de renseignements nigérians, "il est très probable" qu'Abubakar Shekau soit décédé entre le 25 juillet et le 3 août, dernier.
L'annonce a été faite lundi soir, mais ce n'est pas la première fois.

Cette fois c'est la force spéciale de lutte contre Boko Haram qui a fait l'annonce.
Selon elle, Shekau aurait été blessé par balle le 30 juin dernier au cours d'un accrochage avec des militaires dans un camp de Boko Haram, dans le nord-est du Nigeria.
Selon le lieutenant-colonel Sagir Musa, porte-parole de la force spéciale, Abubakar Shekau aurait été transporté clandestinement au Cameroun voisin pour y être soigné, et il y serait mort.

Entre temps, le dirigeant qui a pris la tête du mouvement en 2009 est apparu dans une vidéo transmise le 12 août dernier.
Mais pour l'armée, cette vidéo est un "faux" ; la date d'enregistrement n'a pas été précisée.

Si cette annonce est confirmée, les spécialistes jugent que la mort d'Abubakar Shekau porterait un coup d'arrêt à Boko Haram. L'offensive lancée début mai par les autorités semble porter ses fruits contre les activités de la secte, sur plusieurs fronts.
Reste à voir, si la mort de Shekau est confirmée, qui lui succédera; deux tendances, une plus radicale, une plus ouverte aux négociations, semblent déjà se dessiner.

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Présent sur sa liste noire antiterroriste de Washington, les Etats-Unis avaient même offert en mars dernier une prime de 7 mio de dollars pour la capture de Shekau.
Mais le mouvement, même décapité, pourrait être capable de se réorganiser, comme il l'a fait en 2009, à la mort du précédent leader Mohammed Yousouf.