05/08/2013

Maroc : grâce annulée


Au Maroc, le roi fait volte-face... 
Le roi Mohammed VI a décidé d'annuler la grâce accordée au pédophile espagnol multirécidiviste Daniel Galvan Vina. C'est ce qu'a annoncé dimanche soir le Palais royal dans un communiqué, évoquant une décision "à caractère exceptionnel" motivée par "la gravité des crimes commis et le respect du droit des victimes".
La récente libération de Galvan avait entraîné un vaste mouvement d'indignation dans le royaume.

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La décision est tombée vers 20h, heure de Rabat.
Au micro de RFI, l'association marocaine des droits humains a salué une grande victoire populaire. L'association avait milité pour l'annulation de la grâce royale.

La mobilisation populaire marocaine avait été spontanée et a visiblement surpris les autorités.
Née sur Internet, elle a impliqué toutes les couches de la société et s'est vite propagée dans la rue. Mais les manifestations avaient été violemment réprimées par la police... ce qui a renforcé le sentiment d'injustice et la détermination des manifestants.

Au-delà de l'affaire Daniel Galvan, les manifestants affirmaient aussi défendre leur droit à protester librement.

Le roi avait finalement réagi samedi après 4 jours de silence, promettant que tout serait fait pour déterminer les défaillances qui ont mené à la libération de Daniel Galvan.
Mohamed VI affirmait qu'il ignorait l'atrocité des crimes dont le pédophile avait été reconnu coupable.

L'agence de presse officielle MAP a évoqué dimanche soir une décision "à caractère exceptionnel".

Mais pour les spécialistes du droit marocain, la décision révèle aussi l'inconséquence des pouvoirs royaux, qui auraient pu torpiller la justice. Le professeur de sciences politiques Youssef Belal parle aussi de tractations diplomatiques entre Mohammed VI et le roi d'Espagne.

L'ancien détenu a maintenant quitté le Maroc et rejoint l'Espagne.
Le ministère de la Justice marocain devra étudier avec Madrid "les suites à donner au retrait de cette grâce", à savoir un éventuel procès en Espagne ou l'extradition vers le Maroc.

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