Au Togo où l'assemblée nationale a rejeté un projet de loi limitant le nombre de mandats présidentiels.
Le texte avait été présenté par le gouvernement dans le cadre d'une série de modifications de la constitution exigées quant à elles par l'opposition. Les députés de la majorité présidentielle ont alors pu rejeté l'ensemble de la réforme. Cela permet donc en théorie une nouvelle candidature du président Faure Gnassingbé, pour un 3ème mandat, en 2015.
Plus de détails avec Mélissa Chemam.
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Le projet de loi a pourtant été présenté par le gouvernement devant l'Assemblée nationale - l'initiative du débat, elle, venait de l'opposition.
Déposé le 16 juin dernier, le projet de loi prévoyait la réforme de six points de la Constitution de 1992 : dont le passage à l'élection du président de la République au suffrage universel direct, un scrutin à deux tours, et un mandat de 5 ans pour le chef de l'Etat renouvelable une seule fois.
Mais sur 91 députés, 63 ont voté contre, au cours d'un vote secret.
Les députés de l'UNIR, L'Union pour la République au pouvoir, représentent 62 de ses parlementaires ;
pour beaucoup, le calcul est donc facile à faire...
La prochaine élection présidentielle togolaise est prévue pour février ou mars 2015.
Le Président Faure Gnassingbé, déjà élu deux fois en 2005 et 2010, conserve donc la possibilité de se re-présenter.
Fils de l'ancien président Gnassingbé Eyadema, il a été porté au pouvoir à la mort de celui-ci en février 2005, avant son élection quelques mois plus tard en mai.
L'opposition et la société civile réclamait depuis des mois une limitation des mandats présidentiels à deux.
La semaine dernière, le collectif "Sauvons le Togo" et la coalition "Arc-en-ciel", proche de l'opposition, avait manifesté en ce sens pendant trois jours.
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Le Parti au pouvoir souligne que le Parlement s'est exprimé indépendamment de l'exécutif, et que l'opposition n'a pas fourni sa part du dialogue. Pour Georges Aïdam, le Vice-président de l'UNIR, l'Union pour la République - au pouvoir, les opposants voudrait leur imposer une loi rétroactive, ce qui est inconstitutionnel, pour viser le Président Gnassingbé.
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Pour les membres de l'opposition et la société civile, la seule solution est désormais de battre le président aux prochaines élections.
Patrick LAWSON est le vice-président de L'Alliance Nationale pour le Changement, l'ANC de Jean-Pierre FABRE. Selon lui, cette manoeuvre de l'UNIR, le parti au pouvoir, rompt ainsi "l'accord politique global" qui sert de dialogue depuis les violences de 2005 entre le pouvoir et l'opposition, en rejetant ce projet de loi.
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