En Tunisie, l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) a repris partiellement ses travaux ce mardi en Tunisie. La première séance plénière tenue depuis les 6 août s'est ouverte ce matin à 9h30, et a été consacrée à l'examen de cinq projets de lois. Mais la reprise pleine et entière des travaux restent suspendue aux retrait de près du tiers des députés.
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Interrompue depuis le 06 août dernier, l'Assemblé Constituante reprend ses travaux progressivement, c'est ce qu'a affirmé dès jeudi dernier son président, Mustapha Ben Jaafar. Mais le véritable démarrage sera pour la semaine prochaine, selon lui. La première séance plénière de ce mardi n'est donc pas un tournant, mais, beaucoup l'espère, au moins un premier pas vers une normalisation.
Alors qu'une soixantaine de députés sont toujours en retrait des travaux de l'ANC, celle-ci ne peut donc pas reprendre la rédaction du texte constitutionnel. La séance plénière de ce mardi a donc concerné seulement des travaux législatifs, notamment sur des accords financiers internationaux avec le Qatar et la Banque Européenne d'Investissement, ainsi des questions agricoles.
Elle a essentiellement réuni les députés d'Ennahda et de ses quelques alliés, et n'a d'ailleurs pas été retransmise sur toutes les chaînes de télévision, car nombre d'entre elles suivent la grève lancée par les journalistes pour ce même 17 septembre.
Le pari de Ben Jaafar : le retour des députés en retrait
Le pari de Ben Jaafar : le retour des députés en retrait
Mustapha Ben Jaafar espère néanmoins que les députés en retrait vont accepter de rejoindre de nouveau l'Assemblée, une fois la reprise des travaux pleinement engagée. Mais rien ne paraît moins sûr. Car pour les députés en retrait, l'ANC n'est plus légitime.
A l'instar de Selim Ben Abdelssalam, du bloc démocratique, ces députés affirment qu'il « faut à présent chercher une solution négociée entre les différents partis tunisiens pour rédiger la Constitution, mettre fin à la Constituante et organiser de élections ». Le bras de fer risque donc de continuer.
Crise politique et crise des médias
Parallèlement, la profession journalistique a quant à elle assuré une grève générale ce mardi.
Les journalistes tunisiens dénoncent les pressions du pouvoir après la multiplication d'affaires entravant, selon eux et de nombreuses ONG, leurs libertés d'expression et d'information acquise avec la révolution de janvier 2011.
La grève a commencé à 14 heures et s'est concrétisée par un rassemblement devant le siège du syndicat national des journalistes tunisiens, où des centaines de confrères se sont rassemblés, rejoints par des avocats et des citoyens défendant la liberté de la presse. Elle devait s'achever vers minuit.
Le secrétaire général du Syndicat SNJT, Khadraoui MONGI, parle déjà « d'un succès et de plus de 90% de participation à la grève dans la profession ».
Reste à savoir si l’ensemble de ces pressions feront plier les autorités politiques et judiciaires en matière de liberté d’expression dans un tel contexte de crise prolongé.
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Sur le site de RFI :
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