Bamako photo in Paris
Du 4 octobre au 7 décembre 2013, c’est au pavillon Carré de Baudouin que le 20e rend hommage, sous le haut patronage de Madame Valérie Trierweiler, aux photographes maliens toutes générations confondues. Une grande première sur Paris pour un tel événement.
Né du désir d’engagement de passionnés de la photographie, cette exposition a pour volonté de faire découvrir les œuvres de photographes maliens émergents hors des frontières de leur pays, mais aussi de saluer le talent de leurs pairs.
L’exposition – inédite – Bamako Photo in Paris permet, à travers le prisme de la photographie, de poser un autre regard sur l’histoire du Mali et de sa société. L’organisation de l’événement — soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication — est le fruit d’une étroite collaboration entre la mairie du 20e arrondissement, l’équipe du pavillon Carré de Baudouin, Françoise Huguier, commissaire de l’exposition, et son assistante, Hélène Trezel Fallard.
L’exposition – inédite – Bamako Photo in Paris permet, à travers le prisme de la photographie, de poser un autre regard sur l’histoire du Mali et de sa société. L’organisation de l’événement — soutenu par le Ministère de la Culture et de la Communication — est le fruit d’une étroite collaboration entre la mairie du 20e arrondissement, l’équipe du pavillon Carré de Baudouin, Françoise Huguier, commissaire de l’exposition, et son assistante, Hélène Trezel Fallard.
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Lire l'article sur le site du magazine POLKA de Dimitri Beck :
Bamako Photo in Paris
jusqu'au 7 décembre
Texte : Dimitri Beck
TABOU À TOMBOUCTOU
La photographe française Françoise Huguier entretient un lien étroit avec le Mali.
En 1994, elle participe à la mise en place des Rencontres de Bamako.
Depuis, elle y retourne régulièrement et accompagne le travail de nombreux photographes maliens.
Parmi eux, Amadou Keita dont le travail est présenté à "Bamako Photo In Paris".
Françoise Huguier, commissaire d’exposition, présente ses différentes séries.
© Amadou Keita. Le débarcadère
“C’est le photographe malien qui produit le plus dans son pays et qui a commencé le plus tôt. Il a un véritable œil. Il est capable de traiter de sujets compléments différents. Dans la série sur ‘Les nuits timides de Tombouctou’, des enfants se promènent en toute liberté le soir dans les rues pendant la fête du Mouloud qui marque la naissance du prophète. Une sorte d’insouciance à un moment où la situation est très tendue au Mali. On dit de Tombouctou qu’elle est la ville des mystères, c’est aussi une ville intimiste, où ses enfants errent comme des fantômes dans des petites ruelles.
Dans un autre travail, Amadou Keita aborde le problème de la déforestation. Tous les arbres sont abattus pour servir de charbon de bois qui coûte moins cher que le gaz. Le sujet est un vrai problème. Mais Amadou s’est intéressé à la beauté du bois en photographiant des détails d’arbres morts et les flammes sur le bois. Les parties brûlées donnent l’impression d’être une carapace de caïman. J’ai voulu associer cette vision très esthétique à une autre série sur les nus. Il y a la texture du bois et le grain de la peau.
Amadou pense qu’il ne pourrait pas exposer ces nus à Bamako. C’est tout de même un pays où règne l’islam. Montrer les seins et surtout dévoiler la ceinture en-dessous du nombril est tabou. Cette ceinture est un symbole très important que les filles portent souvent dès la naissance et toujours quand elles grandissent. C’est un objet important pour protéger celle qui la porte et qui est censé jouer un rôle lors de l’acte sexuel. Une des photos d’Amadou Keita est une version revisitée de la peinture ‘L’origine du monde’.
© Amadou Keita. Bois
© Amadou Keita. Nus
© Amadou Keita. Une nuit timide, Tombouctou.
Exposition “Bamako Photo In Paris” jusqu’au 7 décembre 2013 au Pavillon Carré Baudouin, 121, rue de Ménilmontant, 20e.
A retrouver aussi les travaux de nombreux photographes comme Malick Sidibé, Seydou Keita, Adama Kouyaté, Mory Bamba et Souleymane Cissé (cinéaste).
© Amadou Keita. Djihadiste, Kona, janvier 2013
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