REPORTAGE : AVISHAI COHEN
4 novembre 2013 - Olympia, Paris
Melissa Chemam
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Olympia,
Paris, le musicien israélien Avishai Cohen présente sa nouvelle formation pour
un nouvel album ‘Almah’ qui sort le même jour, le 4 novembre. Il est entouré un
ensemble aux tonalités plus classiques, centré autour des cordes et d’un
hautbois.
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MARDI 05 NOVEMBRE 2013
Deuxième partie
Nous retrouvons Melissa Chemam pour son reportage à l'Olympia à l'occasion du passage du contrebassiste israëlien Avishaï Cohen.
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Pour écouter le reportage pour La Bande Passante diffusé mardi 5 novembre :
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Ce qui guide
Avishai Cohen depuis ses douze ans de carrière solo, c’est le désir de se
renouveler, de créer de nouveaux sons. Pour ce concert unique à l’Olympia, à
Paris, deux violons, un violoncelle et un hautbois ont donc rejoint le
contrebassiste, accompagné des traditionnels pianiste et percussionniste.
Une soirée où
s’entendent les influences classiques du musicien, qui revient, avec cet album,
à un univers instrumental :
Avishai
Cohen : « L’une des influences les plus importantes
pour moi est la musique classique, celle des compositeurs que j’aime le plus
comme Mozart, Bach, Rachmaninov, Brahms. On peut entendre ces influences sur
nombre de mes albums mais sur ce disque je voulais aller plus loin. J’ai
commencé à travailler avec un quartet de cordes et un hautbois. Et j’ai senti
que cela complétait ma musique d’une nouvelle manière. C’est ce qui est
excitant dans ce nouvel album : le coté sombre des cordes et la ligne si
élégante du hautbois, j’adore ce son ».
Sur ce nouveau disque,
Avishai Cohen ne joue plus que de la contrebasse, son instrument de
prédilection.
Mais en concert,
il redonne leur place à d’autres morceaux plus anciens où il s’est mis au chant
et au piano.
Une variante
qu’il a approfondi avec son album tournant, ‘Aurora’, sorti en 2009, où il
chante des morceaux en hébreu et en ladino, un espagnol pratiqué par les Juifs
d’Andalousie il y plusieurs siècles…
A. Cohen : « Il me faut jouer des morceaux des
précédents albums, j’aime le faire et le public le demande. On s’attache à
certains albums, comme ‘Aurora’. Ce soir, je joue certains morceaux de cet
album, comme ‘Morenika’, que les gens adorent. Et pour moi, c’est un succès
spécial parce que ce sont de vieilles chansons en ladino, que j’ai réarrangées,
et cette langue est en train de disparaître. Donc de savoir que j’aide à la
garde en vie, c’est très important ».
Le cœur de
la formation musicale d’Avishai Cohen, peu importe sa taille, reste la
contrebasse. Un instrument dont le jazzman israélien fait de multiples usages,
nés de ses influences new-yorkaises et afro-caribéennes qu’il affectionne
particulièrement en improvisation…
A. Cohen : « Quand j’étais à New York, où j’ai vécu des
années à partir de 20 ans, j’étais très attirée par la musique latine et
afro-caribéenne, pour son groove et sa passion, j’adore la musique de Eddy
Palmieri. J’écoutais beaucoup ce style et j’ai découvert qu’un des
contrebassistes phares de ces années, les années 70, qui jouait avec Eddy
Palmierie était Andy Gonzalez… J’ai été étudier avec lui et c’est lui qui
m’a montré le concept de jouer en tapant sur la contrebasse, avec ma main
droite, ou avec ma main gauche en jouant les cordes ouvertes avec ma main
droite. J’ai pris cela et me suis enfui avec ! C’est devenu la signature
de mon son ; je joue des percussions sur la basse, et oui, je me suis
inspiré de Gonzalez et je l’ai développé ensuite dans mon propre monde ».
Un moment unique meme pour le musicien qui avoue affectionner particulièrement la salle parisienne...
« L’Olympia, c’est LE lieu à Paris, c’est un
lieu monumental pour moi, à chaque fois, et c’est je crois la 4e
fois pour moi. A chaque fois, c ’est très excitant. Et jouer à Paris est aussi
spécial parce j’ai développé une relation unique, avec des fans formidables.
Jouer à Paris est toujours très spécial… ».
Basé à Tel Aviv,
le contrebassiste y écrit et compose mais se nourrit surtout de ses nombreux
voyages. Musique métisse, invitation au voyage, le jazz d’Avishai Cohen se
promène ainsi de sons israéliens en balades libanaises, comme dans les morceaux
‘Arab Medley’ et ‘Song for my Brother’…
Des morceaux dont
il joue sur scène avec générosité, faisant une grande place à l’improvisation
et aux demandes du public…
La soirée
s’achève sur pas moins de quatre rappels et une véritable ovation. La tournée
de cet album ‘Almah’ se prolongera cette semaine en France puis en Espagne.
“Song for my Brother”
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L'entretien pendant le concert en anglais, est à écouter ici :
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