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Sur les attaquants, toujours recherchés :
Saïd et Chérif Kouachi forment une cellule « familiale » dont on ne connaît pour l’instant pas les éventuelles ramifications. Ce qui est certain, c’est qu’avant d’être soupçonné d’être l’un des auteurs des assassinats de Charlie Hebdo, Chérif, le cadet, a appartenu à un groupe que l’on pourrait aujourd’hui considérer comme l’un des « pionniers » du djihad à l’étranger.
De nationalité française, né dans le 10e arrondissement de Paris, Chérif, qui se faisait appeler « Abou Issen », a été condamné, le 14 mai 2008, à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis dans le dossier dit de la « filière des Buttes-Chaumont », qui envoyait des candidats au djihad en Irak entre 2004 et 2006.
Vous retrouverez plus d'information sur ces deux hommes dans l'article du Monde : "La fratrie Kouachi, de la petite délinquance au djihad".
C'est une carte d'identité qui a mis les enquêteurs sur la piste de Saïd et Chérif Kouachi, les deux auteurs présumés de l'attaque meurtrière qui a coûté la vie, mercredi 7 janvier, à douze personnes et blessé onze autres dans les locaux de Charlie Hebdo, à Paris. Oubliée, selon une source policière, par l'un des frères Kouachi dans la première voiture qui leur a permis de prendre la fuite, elle a permis à la police de dresser leur portrait et de fonder l'espoir de les intercepter.
Les informations détenues notamment par les agents de la Direction de la sécurité intérieure (DGSI) permettent, dans l’après-midi, d’identifier les différents points de chute de deux hommes. Une homonymie conduit d’abord les enquêteurs dans un appartement de Pantin (Seine-Saint-Denis). Ils se rendent ensuite à Gennevilliers (Hauts-de-Seine), une ville où Chérif Kouachi s’est marié et a vécu. Enfin, les forces de police tentent de retrouver leur trace à Reims et dans sa région, notamment à Charleville-Mézières, dans les Ardennes.
Ils ne trouvent aucun des deux hommes, qui sont de nationalité française, mais leur présence avérée et récente dans un appartement du quartier de la Croix-Rouge, à Reims, donne lieu à une longue perquisition et une analyse minutieuse du logement par la police scientifique. Des proches susceptibles de livrer des éléments sur la traque des fugitifs sont placés en garde à vue dans la soirée du mercredi 7 janvier.
Au milieu de la nuit qui suit l’attentat, un proche de la compagne de Chérif Kouachi, dont le nom circulait sur les réseaux sociaux, se livre au commissariat de Charleville-Mézières afin d’écarter, explique-t-il aux policiers, les soupçons qui semblent peser sur lui. Né en juillet 1996, il n’était, jeudi matin, pas considéré comme un suspect ayant participé à l’attaque. De source policière, on indiquait même, jeudi, au Monde, qu’« aucune charge » ne pesait contre lui et qu’il ne s’agissait, pour l’heure, « dans son cas, que de simples vérifications ».
>> Lire le récit : Comment s'est déroulée l'attaque contre « Charlie Hebdo »
Une fratrie suspecte
Saïd et Chérif Kouachi, qualifiés, par les autorités, « d’armés et dangereux », étaient toujours en fuite, jeudi matin. Estimant qu’ils pouvaient bénéficier d’un « réseau de soutien », et craignant « qu’ils puissent, de nouveau, se livrer à un acte sanglant », la préfecture de police de Paris a diffusé dans la nuit un appel à témoins.
Saïd et Chérif Kouachi forment une cellule « familiale » dont on ne connaît pour l’instant pas les éventuelles ramifications. Ce qui est certain, c’est qu’avant d’être soupçonné d’être l’un des auteurs des assassinats de Charlie Hebdo, Chérif, le cadet, a appartenu à un groupe que l’on pourrait aujourd’hui considérer comme l’un des « pionniers » du djihad à l’étranger. De nationalité française, né dans le 10e arrondissement de Paris, Chérif, qui se faisait appeler « Abou Issen », a été condamné, le 14 mai 2008, à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis dans le dossier dit de la « filière des Buttes-Chaumont », qui envoyait des candidats au djihad en Irak entre 2004 et 2006.
Entendue en 2010, sa compagne, animatrice en crèche, avait revendiqué le port du voile intégral depuis son pèlerinage à La Mecque en 2008. Chérif Kouachi l’avait épousée le 1er mars 2008, avec, pour seul témoin, son frère Saïd. Il est sa seule famille depuis le décès de ses parents. Relu à l’aune des événements actuels, le procès des Buttes-Chaumont montre comment en dix ans, des jeunes du 19e arrondissement de Paris, âgés à l’époque d’une vingtaine d’années, sont passés de la volonté de se battre en Irak à celle de mener des attaques terroristes sur le sol français.
Chérif Kouachi a connu une partie de ses complices au collège. A l’époque, il est considéré comme le plus violent et le plus impulsif de tous. Ses camarades lui attribuent déjà des projets d’attentats terroristes contre des commerces juifs à Paris. Avec ses copains, il commet des larcins dans le quartier des Buttes-Chaumont, dans le 19e : vols, drogue, petits trafics. Son attrait pour le « djihad » apparaît en 2003, lorsqu’il commence à fréquenter la mosquée Adda’wa, à Stalingrad. Cheveux mi-longs, carrure athlétique, mâchoire carrée, Chérif Kouachi admet à la barre, en 2008, avoir été « un délinquant ». « Mais après j’avais la pêche, je calculais même pas que je pouvais mourir. »
>> Lire l'enquête : Quand Chérif Kouachi comparaissait dans l'affaire de la « filière irakienne du 19e arrondissement »
A la mosquée, il rencontre le futur chef de la filière irakienne, Farid Benyettou. A peine plus âgé que lui, le jeune homme se vante d’une connaissance approfondie de l’islam et joue les prédicateurs à la sortie de la prière. Avec lui, les jeunes gens suivent des cours de religion, à leur domicile et dans un foyer du quartier. Certains s’y rendent presque tous les jours et coupent, peu à peu, les ponts avec leurs familles. Leur mode de vie change radicalement. Ils arrêtent de fumer, cessent les trafics, visionnent des vidéos sur le djihad. Les images de l’intervention américaine et britannique, en mars 2003, en Irak, les fascinent. « C’est tout ce que j’ai vu à la télé, les tortures de la prison d’Abou Ghraib, tout ça, qui m’a motivé », raconte, lors du procès de 2008, l’un des proches de Chérif Kouachi.
S’ils se radicalisent en moins d’une année et cherchent à gagner l’Irak, Chérif Kouachi et ses camarades apparaissent à la barre comme un petit groupe amateur. Une sorte de bande de « pieds nickelés » qui comparaît libre, à l’exception de l’un d’entre eux. Ils s’entraînaient en faisant des footings dans le parc des Buttes-Chaumont et ils « voulaient jouer dans la cour des grands sans être vraiment prêts », avait-on entendu à la barre. « Plus le départ approchait, explique alors Chérif Kouachi, plus je voulais revenir en arrière. Mais si je me dégonflais, je risquais de passer pour un lâche. » Un fidèle plus âgé de la mosquée lui avait appris à manier la kalachnikov.
Radicalisation en prison
Si, entre 2003 et 2005, les départs en Irak s’échelonnent, chacun s’organise comme il peut pour ne pas éveiller les soupçons. Pour justifier leur départ, ils affirment souvent vouloir « perfectionner leur arabe ». Certaines familles s’inquiètent de leur absence. Mais, preuve que la menace qu’ils représentent pour la France n’est pas encore considérée comme très importante, les signalements émanant des familles ne suscitent pas le même empressement que celui qu’ils causeraient aujourd’hui. Une fois parvenus à Damas, en Syrie, ils sont accueillis dans des écoles coraniques salafistes où certains diront plus tard qu’on leur a « bourré la tête ». Très vite, ils passent la frontière syro-irakienne. Chérif Kouachi n’a jamais quitté le sol français : il est interpellé, à Paris, en janvier 2005.
Lors de l’année et demie qu’il passe en prison, de janvier 2005 à octobre 2006, à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), Chérif Kouachi fait la connaissance de celui qui deviendra son nouveau mentor : Djamel Beghal. Cet homme, qui se fait appeler Abou Hamza, purge une peine de dix ans de prison pour un projet d’attentat fomenté, en 2001, contre l’ambassade des Etats-Unis à Paris.
A sa sortie de prison, en 2006, Chérif Kouachi travaille à la poissonnerie du magasin Leclerc de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Selon les policiers de la sous-direction antiterroriste (SDAT), il conserve alors des liens avec certains de ses anciens complices des Buttes-Chaumont. Il aurait participé, selon la SDAT, à la préparation de l’évasion d’une autre figure de l’islam radical, Smaïn Ait Ali Belkacem, condamné, en novembre 2002, à une peine de prison à perpétuité pour sa participation à l’attentat de la station RER Musée-d’Orsay, en octobre 1995.
Incarcéré de nouveau en mai 2010 sur la base de ces soupçons, Chérif Kouachi est libéré le 11 octobre de la même année. Faute de preuves suffisantes, le parquet de Paris requiert un non-lieu le 26 juillet 2013, et ce « en dépit de son ancrage avéré dans un islam radical, de son intérêt démontré pour les thèses défendant la légitimité du djihad armé », note le réquisitoire. Un magistrat contacté par Le Monde se souvient de ce dossier. « A l’époque, nous ne pouvions pas deviner sa dangerosité. On n'allait tout de même pas le condamner pour avoir joué au foot… »
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INFLUENCE DE LA FILIERE DU 19E EN TUNISIE
L’influence de cette filière irakienne du 19e arrondissement de Paris a, enfin, été décelée en Tunisie après l’assassinat, les 6 février et 25 juillet 2013, de deux opposants politiques, Chokri Belaïd et le député Mohamed Brahmi. Ces deux meurtres, qui ont plongé la Tunisie dans une crise profonde, ont été revendiqués par des membres d’Ansar Al-Charia, un groupe salafiste radical créé en mai 2011 ayant fait allégeance à l’Etat islamique.
Le meurtre de ces deux opposants a été revendiqué, le 17 décembre 2014, par un proche de Chérif Kouachi, un Franco-Tunisien nommé Boubaker Al-Hakim et connu sous le nom de « Abou Mouqatel ». « Nous allons revenir et tuer plusieurs d’entre vous. Vous ne vivrez pas en paix tant que la Tunisie n’appliquera pas la loi islamique », assure t-il alors. Selon le ministère de l’intérieur tunisien, l’intéressé est « un élément terroriste parmi les plus dangereux, objet de recherches au niveau international », déjà recherché pour trafic d’armes en Tunisie.
Boubaker Al-Hakim est considéré comme un exemple par « ses frères d’armes ». Il est l’un de deux fondateurs des filières irakiennes des « Buttes-Chaumont ». Présent en Irak dès 2002, il a, selon ses propres dires en garde à vue, séjourné à quatre reprises en Irak avant d’être condamné dans ce dossier. Au procès de la filière du 19e, en 2008, il était le seul détenu. C’est sur lui que pesaient les charges les plus lourdes.
Vingt-quatre heures après l’irruption sanglante des frères Kouachi dans les locaux de Charlie Hebdo, la DGSI s’interrogeait, jeudi, sur les liens pouvant exister entre tous ces hommes – Kouachi, en France, Benghalem en Syrie et Al-Hakim en Tunisie. Depuis le début de la crise syrienne, les services de renseignement craignaient que les jeunes recrues djihadistes formées sur le sol syrien organisent des attentats terroristes sur le sol français. Finalement, l’attaque spectaculaire tant redoutée n’est pas venue de ces novices, mais de l’ancienne garde déjà passée en Irak que l’on croyait, à tort, assagie.
Voir l'analyse de notre journaliste Jacques Follorou en vidéo : « Charlie Hebdo » : comment les suspects ont échappé à la vigilance des autorités
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Extension du domaine du djihad
LE MONDE | • Mis à jour le | Par Christophe Ayad
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lus d’un quart de siècle après la fatwa condamnant à mort Salman Rushdie pour avoir critiqué l’islam, la République islamique d’Iran se retrouve aux côtés de l’écrivain d’origine indienne et d’expression anglaise pour condamner l’ignominieuse attaque contre Charlie Hebdo et l’assassinat de douze personnes. Ce paradoxe illustre les mutations du djihadisme depuis 1989. Elles sont au nombre de trois.
Un djihadisme « sunnisé »
Alors que les attentats-suicides et la martyrologie djihadiste avaient été adaptés à la théologie musulmane par des organisations chiites telles que le Hezbollah dans les années 1980, sous l’influence de la République islamique d’Iran et de son Guide suprême, l’ayatollah Khomeyni, cette forme de violence extrême est devenue aujourd’hui l’apanage de l’extrémisme sunnite. Ce basculement s’est fait d’abord par imitation, à l’instar du Hamas palestinien, « formé » par le Hezbollah libanais au début des années 1990. Puis, les impasses et échecs successifs de l’islam politique sunnite, empêché de parvenir au pouvoir par les urnes (comme ce fut le cas du FIS en Algérie, en janvier 1992) ou incapable de sortir d’une culture de la violence, l’ont radicalisé.
Le soutien des pays occidentaux aux régimes sunnites, qu’il s’agisse de monarchies conservatrices (Arabie saoudite, Qatar) ou d’autocraties soi-disant laïques (l’Egypte de Moubarak puis de Sissi, l’Algérie des généraux et de Bouteflika), a donné corps au projet d’Al-Qaida et de son fondateur, Oussama Ben Laden : frapper l’ennemi lointain – l’Occident – pour déstabiliser l’ennemi proche – les régimes arabo-musulmans, sommés de choisir leur camp dans la « guerre contre le terrorisme » à la suite du 11-Septembre. Enfin, l’invasion de l’Irak par les Etats-Unis de George W. Bush a achevé de radicaliser les sunnites, persuadés que Washington avait offert Bagdad sur un plateau aux chiites et à leur parrain iranien. Tandis que le monde sunnite n’a cessé de s’affaiblir et se fragmenter, l’axe chiite s’est de plus en plus comporté en puissance hégémonique.
C’est dans ce contexte de « guerre de Trente Ans » du Moyen-Orient que la frange la plus radicale de l’islamisme sunnite, incarnée par Abou Moussab Al-Zarkaoui, se voyant assiégée par l’ennemi iranien (chiite et perse) d’une part, et les Etats-Unis de l’autre, s’est mise à agir en minorité persécutée, perdant tout sens des proportions et mettant sur le même plan les ignominies d’Abou Ghraïb, les crimes de Bachar Al-Assad ou les caricatures de Charlie Hebdo. L’impuissance et la lâcheté conduisent souvent à s’en prendre à la cible la plus facile : les minorités (chrétiens, Kurdes, Yézidis), les civils chiites… et les caricaturistes de Charlie.
Un djihadisme mondialisé
Depuis les attentats du 11-Septembre, le territoire du djihad n’a cessé de s’étendre. Il court désormais de la Mauritanie aux Philippines, suivant une ligne discontinue mais presque rectiligne sur les deux tiers du globe terrestre. Cette mondialisation du djihadisme est nourrie par une militarisation constante de la lutte menée contre lui.
Paris, qui avait participé a minima à la guerre d’Afghanistan et avait refusé de s’embarquer dans l’aventure irakienne, est désormais en pointe de la lutte antidjihadiste depuis son intervention au Mali. Autopromue gardienne du Sahel avec l’opération Barkhane, la France a été la première à livrer des armes aux Kurdes irakiens et à rejoindre les Etats-Unis dans leur campagne aérienne contre l’Etat islamique (EI) en Irak. Déjà dans le collimateur, elle est désormais une cible privilégiée des djihadistes. Après New York, Madrid, Londres, il était hélas prévisible que Paris soit un jour frappé par une attaque terroriste à haute valeur symbolique. Plusieurs projets et tentatives ont été déjoués. Mais s’il est devenu difficile de perpétrer des attentats à la bombe ou de détourner un avion, l’attaque contre Charlie Hebdo n’a pas un but différent : frapper la société visée d’effroi, semer la division en son sein pour faire des musulmans des boucs émissaires et, en fin de compte, les radicaliser à leur tour.
Si le djihad a étendu son emprise, il s’est aussi rapproché : l’EI a exploité au maximum les réseaux sociaux et l’Internet pour recruter, se dispensant ainsi de passer par des mosquées ou des individus. Enfin, la Syrie, plus proche et accessible que les zones tribales pakistanaises, a permis l’afflux en masse, depuis l’Occident notamment, de milliers de candidats au djihad, dans des proportions jamais connues jusqu’à présent. La France, qui compte la plus importante communauté musulmane d’Europe, est l’un des pays les plus affectés par ce phénomène.
Un djihadisme divisé
L’émergence récente de l’Etat islamique sur la scène du djihad global a posé un défi inédit à Al-Qaida. La proclamation du califat par Abou Bakr Al-Baghdadi entame en effet l’autorité spirituelle et organisationnelle d’Ayman Al-Zaouahiri, le successeur de Ben Laden à la tête d’Al-Qaida. Cependant, loin d’affaiblir les deux organisations, cette rivalité les pousse à se surpasser, sur le terrain pour le contrôle de territoires et de ressources, mais aussi dans l’organisation d’attaques en Occident, à haute valeur symbolique dans la galaxie djihadiste. L’EI, qui a largement recruté des jeunes Européens, dispose ainsi d’un atout de taille. Pour lui faire pièce, l’état-major d’Al-Qaida, basé dans les zones tribales pakistanaises et menacé constamment par des drones, aurait envoyé plusieurs cadres en Syrie, notamment certains venant de sa filiale yéménite (Al-Qaida dans la Péninsule arabique), la plus fidèle aux héritiers de Ben Laden et la plus aguerrie, dans le but d’y former un groupe uniquement consacré à la préparation d’attentats en Occident : il s’agit de Khorassan, une organisation mal connue mais ciblée à plusieurs reprises par des raids américains depuis septembre. Dans un cas comme dans l’autre, les meurtriers présumés de Charlie Hebdo correspondent au profil.
- Christophe Ayad
Rédacteur en chef International
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