Mo article diffusé ce matin sur Rfi :
RDC: un ancien membre du parti au pouvoir agressé
Centre de Lubumbashi.Photo: Oasisk; source: Wikipédia
Georges Mawine, l'ancien vice-président national de la Ligue des jeunes du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD, le parti présidentiel) a été agressé par des hommes armés dans la nuit de mardi à mercredi 31 décembre, à l'entrée de sa résidence, dans la ville de Lubumbashi. Georges Mawine avait récemment démissionné de ses fonctions et du parti présidentiel pour marquer son désaccord avec le PPRD sur la question de la révision constitutionnelle.
Georges Mawine est encore sous le choc de son agression. Joint ce mercredi 31 décembre, lors de son passage à l'hôpital, il rapporte avoir fait plusieurs examens et dit se sentir un peu mieux. Il raconte surtout comment, la nuit de mardi, des agresseurs non identifiés - au nombre de six - se sont jetés sur lui, à moins de 500 m de son domicile. Ils l'ont ligoté puis tabassé avant de le jeter dans une rivière d'où il a été repêché par des passants qui l'ont conduit à l'hôpital.
« Un chauffeur est arrivé qui a mis les phares. Ils (les agresseurs) étaient décidés à se débarrasser de moi. Après m’avoir battu, ils m’ont jeté dans la rivière », a-t-il raconté.
Lucide sur les causes de cette agression, Georges Mawine explique savoir que les agresseurs cherchaient à l'intimider pour le faire renoncer à ses positions politiques. Après avoir quitté le parti de la majorité présidentielle, le PPRD, dont il était le président de la Ligue des Jeunes, Georges Mawine s'était, en effet, prononcé fermement contre toute réforme de la loi électorale ou de la Constitution.
Alors qu'il est encore alité, il promet pourtant de ne pas se laisser intimider et de poursuivre son combat en faveur du progrès de la démocratie en RDC.
« Il faut beaucoup plus de tolérance politique dans ce pays et nous allons continuer à travailler en ce sens-là », conclut-il.
«Les autorités pensent qu'il faut terroriser»
Pour Jean-Claude Muyambo, opposant congolais et président de l’association de défense des droits humains SCIODE, il est clair que les agresseurs ont cherché à l'intimider à cause de sa position politique.
« Ce sont des pratiques barbares et archaïques car il a dénoncé qu'il ne fallait pas que Joseph Kabila puisse se présenter pour un troisième mandat et donc je pense que tout cela est lié. Georges Mawine s'est un jour confié à moi et m'a dit qu'il a déjà reçu des menaces. Je pense que ce n'est pas un cas isolé ; pour moi c'était prémédité. Nous sommes dans un Etat totalitaire où les autorités pensent qu'il faut terroriser. On n’a pas besoin de ça et nous n'allons pas nous laisser faire. La population en a marre et nous voulons que, dans un bref délai, la Céni puisse communiquer le calendrier électoral », a-t-il estimé.
Du côté des autorités, ces dernières ont répondu avoir confirmation que la police a ouvert une enquête. Le vice-Premier ministre de la RDC, Evariste Boshab, assure qu'il attend son rapport et informera rapidement des détails fournis par la police dès réception.
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