05/11/2012

Egypte-Etats Unis: Vers une consolidation ?


Focus du jour : Quelle évolution pour les relations américano-égyptiennes?

Egypte-Etats Unis: Vers une consolidation ?

La video:
http://www.alqarra.tv/2012/11/05/egypte-etats-unis-vers-une-consolidation/


Al Qarra – Avec 1,3 milliards de dollars d’aide militaires et  250 millions en assistance économique par an, les Etats-Unis forment le premier et principal soutien de l’Etat égyptien. Après la politique très pan-arabiste de Gamal Abdel Nasser, c’est la présidence d’Anouar el Sadate à partir de 1970 qui a renforcé le rapprochement entre les deux pays.
Mais les relations ne sont pas toujours simples entre les deux nations, et les différents présidents américains ont influé de manière très différente sur cette alliance. Barack Obama a marqué sa présidence en offrant un incroyable discours de tolérance au Caire, dans le but de tourner la page de l’ère Bush. C’était le 4 juin 2009, 6 mois après le début de son mandat :
Barack Obama, Président des Etats-Unis :  « Je suis venu chercher au Caire un nouveau départ entre les Etats-Unis et les musulmans à travers le monde, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel, un départ fondé sur cette vérité que l’Amérique et l’islam ne s’excluent pas, et n’ont pas besoin d’être en concurrence. »
Mais depuis la révolution égyptienne et l’élection d’un nouveau pouvoir conservateur et islamiste au Caire, les rapports entre les deux pays, ont été appelés à évoluer. La question se pose de voir comment peuvent se transformer les rapports diplomatiques et stratégiques entre les deux Etats.
Plusieurs facteurs influent sur ces relations :
Le premier : le Président égyptien Mohamed Morsi et son parti les Frères musulmans trouvent les relations avec Washington inégales. Il souhaite les voir évoluer vers plus de respect mutuel et converger en termes d’intérêts économiques partagés. Son but est de prouver qu’il peut réduire la dépendance du pays vis-à-vis des Etats-Unis.
Côté américain, en pleine année électorale, ce qui ressort des débats sur la politique étrangère entre Barack Obama et le candidat républicain Mitt Romney, est une volonté de statu quo. Les Américains espèrent voir le nouveau gouvernement égyptien continuer de respecter l’accord de paix avec Israël. Les priorités des deux candidats en matière de politique extérieure restent la lutte contre le terrorisme et la promotion de la démocratie.
Mais pour Romney, il faudra être plus ferme dans la lutte contre Al Qaida…
Mitt Romney, candidat du Parti républicain à l’élection présidentielle : « Nous allons devoir mettre en place une stratégie globale et solide pour aider le monde musulman et d’autres parties du monde à rejeter l’extrémisme radical et violent qui n’est vraiment pas dur le déclin ».
En réaction, Barack Obama a durci le ton envers l’Egypte. En septembre dernier, il déclarait que le pays n’était ni un ennemi, ni un allié des Etats-Unis, après les émeutes qui ont suivi la diffusion d’un film islamophobe…
Et ce qui semble clair est que l’un comme l’autre veulent utiliser l’aide militaire et économique américaine pour faire avancer leurs intérêts en termes de politique étrangère.
Or c’est justement ce dont ne veut plus le gouvernement Morsi. Et ce d’autant plus que le président Obama n’a rien obtenu auprès des Israéliens sur la question palestinienne pendant les 4 ans de son mandat.
Malgré ces tensions, il semble clair que Washington tient à garder son lien privilégié avec le Caire auquel les deux camps républicain et démocrate voient un intérêt primordial. Cela a donc infléchi les critiques américaines envers les Frères musulmans depuis leur arrivée au pouvoir.
Une illustration simple : l’effacement d’une partie de la dette égyptienne – 1 milliard de dollar sur un total de 3,2. Les Etats-Unis de Barack Obama ont également augmenté leur aide économique d’un milliard pour combler les effets négatifs des troubles sociaux récents. Ils soutiennent également la demande de prêt de l’Egypte auprès du FMI, un prêt de 4.8 milliards de dollars.
Mais il semble certain que le parti républicain sera sûrement moins généreux. Mitt Romney a déjà accusé son adversaire d’être trop conciliant avec les frères musulmans égyptiens.
De son côté, le président égyptien a tenu à apaiser les tensions récentes. Lors d’une soirée philanthropique organisée à New York par Bill Clinton, fin septembre, Mohamed Morsi a salué le rôle pacificateur du rapprochement des cultures entre Amérique et monde musulman.
Ce qui est sûr est qu’un partenariat stratégique entre l’Egypte et les Etats-Unis restent un facteur clé d’apaisement des relations internationales.

Par Mélissa Chemam

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