Pour RFI :
Les réquisitoires ont commencé vers 10 heures, après une introduction des juges qui ont annoncé le programme de ces deux jours de conclusion du procès, en présence de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba.
L'accusation a donc pris la parole en premier ce matin. Pendant une heure et demie, l’équipe de l’accusation est revenue sur les crimes attribués aux hommes armés du Mouvement de libération du Congo (MLC) contre des civils centrafricains. « Nous venons devant vous aujourd'hui pour demander que l'accusé soit reconnu responsable et coupable des souffrances des victimes », a déclaré le représentant du bureau du procureur, Jean-Jacques Badibanga. Il a appelé les juges à faire jurisprudence.
Deux des membres de l’accusation ont exposé les moments forts des témoignages des victimes entendues lors des audiences, rappelant par exemple des témoignages de femmes, d’hommes et des récits d’enfants violés et violentés par ceux qu’ils ont identifiés comme les miliciens de Jean-Pierre Bemba. Ils ont pu les identifier à la fois par leur langue, le lingala, et leurs uniformes. Les scènes se sont passées fin 2002 à la fois à Bangui, la capitale centrafricaine, et dans des villes du nord du pays comme Bossangoa et Bozum.
Jean-Pierre Bemba stoïque
L’accumulation de ces témoignages détaillés montre selon l’accusation que la preuve des faits ne peut plus être mise en doute, mettant l’accent sur le caractère extrême du recours aux crimes sexuels par les troupes du MLC. Le but de l’accusation est de prouver le recours systématique à la violence contre les civils et au viol comme arme de guerre et d’intimidation. Des faits que Bemba connaissait selon elle et n’a pas empêchés.
Après la pause, l’avocat de l’accusation Thomas Bifwoli a présenté les arguments de preuves concernant les pillages menés par les troupes de Jean-Pierre Bemba sur les civils centrafricains. Il a voulu montré que non seulement les soldats du MLC auraient pillé largement plus que les rebelles centrafricains de Bozizé mais qu’en plus, ils ont rapporté leurs butins en RDC.
L’accusation a ensuite présenté les preuves de meurtres de civils centrafricains et du contrôle de Jean-Pierre Bemba lui-même sur ses troupes. En tout, l’accusation a eu environ trois heures pour faire entendre ses arguments et présenter ses conclusions finales.
Pendant toute cette partie du réquisitoire, Jean-Pierre Bemba est resté stoïque, au fond de la salle, à droite des juges, et derrière ses avocats. Vêtu d’un costume bleu marine et d’une cravate bleu vif et jaune rappelant les couleurs de son parti, il fixe une feuille ou l’écran de l’ordinateur devant lui, bâillant de temps en temps ou montrant quelques légers signes d’impatience dans ses balancements.
Les troupes d'Ange-Félix Patassé responsables ?
Dans la salle d’audience, parmi les membres du public, des membres du MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba, étaient également présents et ont régulièrement accusé à voix haute l’équipe du procureur de mentir. Selon eux, il ne pouvait pas être au courant de tous les mouvements des rebelles sur place en RCA, depuis la RDC. La défense soutient la thèse qu’une grande partie de ces crimes sont du fait des troupes du président Patassé.
La parole cet après-midi est à la représentante légale des victimes, elle aura la parole pour une heure et demie. En tout, l’accusation aura trois heures pour faire entendre ses arguments et présenter ses conclusions finales. Ensuite, le représentant légal des victimes aura une heure et demie. La parole passera enfin aux avocats de la défense, ce qui n’interviendra sûrement pas avant jeudi 13 novembre dans la matinée.
Procès Bemba: l'accusation charge l'ancien vice-président congolais
Mercredi
12 novembre, les juges de la CPI ont entendu l’accusation sur les
crimes attribués aux hommes armés du Mouvement de libération du Congo
contre des civils centrafricains au début des années 2000.AFP PHOTO / POOL / BART MAAT
Le
procès de l’ancien vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba, devant
la Cour pénale internationale touche à sa fin. Accusé de « crimes contre
l’humanité » et de « crimes de guerre », il est jugé depuis quatre ans
maintenant. Mercredi 12 novembre au matin, la parole était à
l’accusation.
Avec notre envoyée spéciale à La Haye, Mélissa ChemamLes réquisitoires ont commencé vers 10 heures, après une introduction des juges qui ont annoncé le programme de ces deux jours de conclusion du procès, en présence de l’ancien vice-président congolais Jean-Pierre Bemba.
L'accusation a donc pris la parole en premier ce matin. Pendant une heure et demie, l’équipe de l’accusation est revenue sur les crimes attribués aux hommes armés du Mouvement de libération du Congo (MLC) contre des civils centrafricains. « Nous venons devant vous aujourd'hui pour demander que l'accusé soit reconnu responsable et coupable des souffrances des victimes », a déclaré le représentant du bureau du procureur, Jean-Jacques Badibanga. Il a appelé les juges à faire jurisprudence.
Deux des membres de l’accusation ont exposé les moments forts des témoignages des victimes entendues lors des audiences, rappelant par exemple des témoignages de femmes, d’hommes et des récits d’enfants violés et violentés par ceux qu’ils ont identifiés comme les miliciens de Jean-Pierre Bemba. Ils ont pu les identifier à la fois par leur langue, le lingala, et leurs uniformes. Les scènes se sont passées fin 2002 à la fois à Bangui, la capitale centrafricaine, et dans des villes du nord du pays comme Bossangoa et Bozum.
Jean-Pierre Bemba stoïque
L’accumulation de ces témoignages détaillés montre selon l’accusation que la preuve des faits ne peut plus être mise en doute, mettant l’accent sur le caractère extrême du recours aux crimes sexuels par les troupes du MLC. Le but de l’accusation est de prouver le recours systématique à la violence contre les civils et au viol comme arme de guerre et d’intimidation. Des faits que Bemba connaissait selon elle et n’a pas empêchés.
Après la pause, l’avocat de l’accusation Thomas Bifwoli a présenté les arguments de preuves concernant les pillages menés par les troupes de Jean-Pierre Bemba sur les civils centrafricains. Il a voulu montré que non seulement les soldats du MLC auraient pillé largement plus que les rebelles centrafricains de Bozizé mais qu’en plus, ils ont rapporté leurs butins en RDC.
L’accusation a ensuite présenté les preuves de meurtres de civils centrafricains et du contrôle de Jean-Pierre Bemba lui-même sur ses troupes. En tout, l’accusation a eu environ trois heures pour faire entendre ses arguments et présenter ses conclusions finales.
Pendant toute cette partie du réquisitoire, Jean-Pierre Bemba est resté stoïque, au fond de la salle, à droite des juges, et derrière ses avocats. Vêtu d’un costume bleu marine et d’une cravate bleu vif et jaune rappelant les couleurs de son parti, il fixe une feuille ou l’écran de l’ordinateur devant lui, bâillant de temps en temps ou montrant quelques légers signes d’impatience dans ses balancements.
Les troupes d'Ange-Félix Patassé responsables ?
Dans la salle d’audience, parmi les membres du public, des membres du MLC, le parti de Jean-Pierre Bemba, étaient également présents et ont régulièrement accusé à voix haute l’équipe du procureur de mentir. Selon eux, il ne pouvait pas être au courant de tous les mouvements des rebelles sur place en RCA, depuis la RDC. La défense soutient la thèse qu’une grande partie de ces crimes sont du fait des troupes du président Patassé.
La parole cet après-midi est à la représentante légale des victimes, elle aura la parole pour une heure et demie. En tout, l’accusation aura trois heures pour faire entendre ses arguments et présenter ses conclusions finales. Ensuite, le représentant légal des victimes aura une heure et demie. La parole passera enfin aux avocats de la défense, ce qui n’interviendra sûrement pas avant jeudi 13 novembre dans la matinée.
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