CPI: la parole à la Défense ce jeudi
Représentants du bureau du procureur lors du procès de Jean-Pierre Bemba, à La Haye, ce mercredi 12 novembre 2014.Crédit BART MAAT / POOL / AFP
: Deuxième et dernière journée des déclarations finales dans le procès
Jean-Pierre Bemba à La Haye
devant la CPI. La
journée d’hier a été marquée par un long résumé des témoignages étayant les
cinq chefs d’accusation qui pèsent contre lui dont viols, meurtres et pillages.
L’accusation a joué son va-tout pour peser de tout son poids sur la décision
des juges, dans la dernière ligne droite d’un des plus longs procès de la
CPI. C’est aujourd’hui au tour de la Défense de plaider.
Mélissa Chemam.
La Défense doit maintenant
contre-attaquer.
Elle a toujours plaidé que Jean-Pierre Bemba ne pouvait pas, depuis la RDC, être au courant de tous les mouvements de ses soldats sur place en RCA, encore moins les commander.
Le britannique Peter Haynes est
devenu son défenseur principal depuis qu’Aimé Kilolo est accusé de charges de
subornation de témoins et de falsification de preuves...
M. Bemba a nié que ses soldats du Mouvement pour la libération du Congo aient commis des actes de violence en République centrafricaine en 2002 et 2003.
Les troupes congolaises s’étaient rendues en Centrafrique pour aider le président de l’époque, Ange-Félix Patassé, à combattre un soulèvement rebelle. Les témoins de la défense ont affirmé que ces troupes étaient alors passées sous le commandement des autorités centrafricaines.
L’accusation semble avoir rendu la tâche difficile…
L’accusation a eu la parole pendant
plus de 3 heures, et a rappelé en détails les atrocités décrites par les victimes centrafricaines
durant le procès : viols notamment sur mineurs, meurtres, pillages
systématiques, humiliation des civils, notamment dans les régions soutenant le
rebelle François Bozizé.
Les avocats de l’accusation ont
insisté notamment sur le recours aux crimes sexuels comme armes de guerre par
les soldats congolais du MLC.
Autre point crucial de cette
démonstration, prouver que Jean-Pierre Bemba et non de Ange Félix Patassé
tenait le commandement des troupes Congolaise sur le sol centrafricain en cette
période de guerre.
La journée d’hier s’est de plus
achevée sur la prise de parole des représentants légaux des victimes, ils ont
mis l’accent sur leur détresse, sur les conséquences de ces violences, le
nouveau conflit en Centrafrique et leur besoin de justice.
Pendant les réquisitoires de
l’accusation, Jean-Pierre Bemba s’est montré calme voire stoïque. D’après ses
avocats, il ne devrait pas s’exprimer ce jeudi.
La Défense va devoir se
montrer convaincante durant ses trois heures de plaidoyer.
Mélissa Chemam, La
Haye, Rfi
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