15/09/2014

Littérature : Afrique - Anglophonie - Snapshots — Nouvelles voix du Caine Prize chez Zulma le 9 octobre prochain


LITTÉRATURES ANGLOPHONES D'AFRIQUE

Snapshots — Nouvelles voix du Caine Prize


NoViolet Bulawayo (Zimbabwe), Constance Myburgh (Afrique du Sud), Olufemi Terry (Sierra Leone), Rotimi Babatunde, Tope Folarin et Chinelo Okparanta (Nigeria) – Nouvelles traduites de l’anglais par Sika Fakambi.

12,5 x 19 cm • 224 pages
ISBN 978-2-84304-698-8
18 € • A paraître le 09/10/14



En librairie le jeudi 9 octobre 2014




Cette sélection de six longues nouvelles saluées par le Caine Prize pour la littérature anglophone d’Afrique – émanation du fameux Booker Prize – nous démontre superbement l’originalité et la puissance d’invention de cette toute jeune génération d’écrivains. À commencer par NoViolet Bulawayo, qui nous bouscule sans retenue avec son saisissant Snapshots, où tout du long, l’auteur interpelle son héroïne. Une petite fille au départ d’une vie déshéritée, entre un père bronchiteux qui fume sa mort, une mère esclave colérique, ses frères et sœurs qui iront l’un après l’autre tenter la malchance funeste de l’autre côté de la frontière, en Afrique du Sud. La fillette grandit comme un brin d’ivraie épargnée par la faux, vend des œufs durs au chaland quand naissent ses petits seins « à la coque à l’amour ». « Tu as quatorze ans et demi quand tu rencontres Givemore sur Main Street. » Celle que Givemore appelle Sunrise au matin de leur rencontre et Sunset le soir venu ne connaîtra pas l’âge adulte. Mais irrésistiblement contée dans une langue parlée des plus accomplies, son histoire lamentable devient pour nous emblématique du désastre humanitaire au Zimbabwe comme dans tout le « Tiers-Monde », alors que l’immense énergie opprimée de la jeunesse ne demande qu’à inventer l’avenir.

Tous ces auteurs ont en partage des thématiques les plus actuelles, dans des zones d’urbanisation éruptives où règnent violence, misère et corruption, mais aussi les plus folles espérances. Trempée dans les réalités mutantes des grandes cités, cette langue anglaise postcoloniale devient un extraordinaire espace de métamorphose des imaginaires et des sensibilités. On notera la remarquable performance de Sika Fakambi, la traductrice (Prix Baudelaire de traduction de la SGDL 2014 pourNotre quelque part de Nii Ayikwei Parkes) qui, une fois de plus, a su mettre tout son talent, et un véritable génie de la transposition du ton et du rythme, dans ces six traductions.





De gauche à droite et de haut en bas : NoViolet Bulawayo (© Krystal Griffiths), Olufemi Terry (© allrightsreserved), Constance Myburgh (© Julia Bass), Rotimi Babatunde (© Throne Studios/Akinwunmi Osunkoya), Chinelo Okparanta (© Rolex/Bart Michiels), Tope Folarin (© David Fleming).

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