Le communiqué de la FIDH :
26 septembre 2014
Rwanda / Burundi : Une enquête indépendante doit être menée sur les cadavres du Lac Rweru
Depuis juillet 2014, des cadavres de personnes probablement exécutées ont été retrouvées dans le lac Rweru à la frontière du Rwanda et du Burundi. Nos organisations s’inquiètent de ces découvertes macabres et appellent les autorités rwandaises et burundaises à inviter une Commission internationale d’enquête indépendante à faire la lumière sur l’identité, l’origine et les circonstances dans lesquelles ces personnes ont été tuées.
Depuis la mi-juillet, les riverains du lac Rweru rapportent avoir vu flotter sur les eaux une quarantaine de corps dénudés, ligotés et/ou enfermés dans des sacs de jute laissant penser qu’ils ont été torturés avant d’être exécutés. Le 25 août 2014, les autorités burundaises et rwandaises ont finalement envoyé une mission d’enquête conjointe sur les lieux après avoir repêché quatre cadavres et les avoir immédiatement enterrés, officiellement pour des raisons sanitaires, sans avoir procédé à des autopsies. Selon des témoignages recueillis par les organisations de défense des droits humains et les médias locaux et internationaux, ces corps seraient charriés par la rivière Akagera venant du Rwanda.
« La découverte d’une quarantaine de corps depuis ces 3 derniers mois est très inquiétante et face à l’échec des investigations rwando-burundaises, doit faire l’objet d’une enquête indépendante par une commission internationale permettant de faire la lumière sur l’identité et l’origine des victimes et d’identifier les auteurs de ce qui semble être des exécutions » a déclaré Me Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.
Le Rwanda et le Burundi ont déclaré avoir respectivement mené des investigations complémentaires. Toutefois, le porte-parole du ministère burundais de l’intérieur a affirmé le 24 septembre 2014 sur des médias internationaux que l’enquête des forces de l’ordre burundaises était terminée. Le porte-parole de la police rwandaise avait déjà fait des déclarations similaires estimant que son pays n’avait pas besoin d’enquêter puisque personne n’avait disparu au Rwanda. A ce jour, les quatre corps retrouvés n’ont pas pu être identifiés, ni leur provenance exacte, et encore moins les auteurs et les circonstances de ce qui s’apparente manifestement à des exécutions extra-judiciaires. Deux autres cadavres repêchés par les riverains depuis ont été rejetés dans le lac tout comme la majorité des autres corps aperçus.
« La commission d’enquête internationale devra comporter des experts légistes qui seront en mesure d’établir de façon indépendante l’identité et l’origine de ces corps. Cela sera déterminant pour faire stopper ce phénomène inquiétant quel que soit le pays où ces personnes ont été tuées » a déclaré Anschaire Nikoyagize, président d’ITEKA.
Le 24 septembre, le porte-parole du ministère burundais de l’intérieur a par ailleurs déclaré que des personnes inconnues avaient accosté sur les berges du lac Rweru au Burundi à proximité de l’endroit où les corps avaient été enterrés. Dérangés par un gardien, ils ont abandonné dans leur fuite des outils et des bâches laissant penser qu’ils souhaitaient déterrer et faire disparaître les corps. Depuis lors, les autorités burundaises ont mis en place une surveillance du site.
« Des témoins au Rwanda ont affirmé avoir vu des corps dériver sur la rivière Akagera ce qui renforcerait les présomptions que les corps viendraient du Rwanda. Sans que l’on puisse lier ces phénomènes entre eux à ce stade, la découverte de ces corps intervient à un moment où l’on enregistre une multiplication des disparitions au Rwanda » a déclaré Syriaque Ndayisenga, président de la LDGL.
Selon les informations reçues par nos organisations, des dizaines de personnes auraient disparues au Rwanda depuis le mois de mars 2014. Certaines personnes ont été arrêtées et font aujourd’hui l’objet de poursuites judiciaires tandis que d’autres sont toujours portées disparues.
Nos organisations s’inquiètent de ces disparitions et de la difficulté pour les organisations indépendantes de défense des droits humains d’opérer et d’enquêter au Rwanda. Depuis le 21 juillet 2013, la Ligue rwandaise pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (LIPRODHOR)fait l’objet d’une tentative de prise de contrôle visant ses instances dirigeantes légitimes qui fait l’objet d’une procédure judiciaire les empêchant de mener normalement ses activités et de s’exprimer.
« La découverte d’une quarantaine de corps depuis ces 3 derniers mois est très inquiétante et face à l’échec des investigations rwando-burundaises, doit faire l’objet d’une enquête indépendante par une commission internationale permettant de faire la lumière sur l’identité et l’origine des victimes et d’identifier les auteurs de ce qui semble être des exécutions » a déclaré Me Drissa Traoré, vice-président de la FIDH.
Le Rwanda et le Burundi ont déclaré avoir respectivement mené des investigations complémentaires. Toutefois, le porte-parole du ministère burundais de l’intérieur a affirmé le 24 septembre 2014 sur des médias internationaux que l’enquête des forces de l’ordre burundaises était terminée. Le porte-parole de la police rwandaise avait déjà fait des déclarations similaires estimant que son pays n’avait pas besoin d’enquêter puisque personne n’avait disparu au Rwanda. A ce jour, les quatre corps retrouvés n’ont pas pu être identifiés, ni leur provenance exacte, et encore moins les auteurs et les circonstances de ce qui s’apparente manifestement à des exécutions extra-judiciaires. Deux autres cadavres repêchés par les riverains depuis ont été rejetés dans le lac tout comme la majorité des autres corps aperçus.
« La commission d’enquête internationale devra comporter des experts légistes qui seront en mesure d’établir de façon indépendante l’identité et l’origine de ces corps. Cela sera déterminant pour faire stopper ce phénomène inquiétant quel que soit le pays où ces personnes ont été tuées » a déclaré Anschaire Nikoyagize, président d’ITEKA.
Le 24 septembre, le porte-parole du ministère burundais de l’intérieur a par ailleurs déclaré que des personnes inconnues avaient accosté sur les berges du lac Rweru au Burundi à proximité de l’endroit où les corps avaient été enterrés. Dérangés par un gardien, ils ont abandonné dans leur fuite des outils et des bâches laissant penser qu’ils souhaitaient déterrer et faire disparaître les corps. Depuis lors, les autorités burundaises ont mis en place une surveillance du site.
« Des témoins au Rwanda ont affirmé avoir vu des corps dériver sur la rivière Akagera ce qui renforcerait les présomptions que les corps viendraient du Rwanda. Sans que l’on puisse lier ces phénomènes entre eux à ce stade, la découverte de ces corps intervient à un moment où l’on enregistre une multiplication des disparitions au Rwanda » a déclaré Syriaque Ndayisenga, président de la LDGL.
Selon les informations reçues par nos organisations, des dizaines de personnes auraient disparues au Rwanda depuis le mois de mars 2014. Certaines personnes ont été arrêtées et font aujourd’hui l’objet de poursuites judiciaires tandis que d’autres sont toujours portées disparues.
Nos organisations s’inquiètent de ces disparitions et de la difficulté pour les organisations indépendantes de défense des droits humains d’opérer et d’enquêter au Rwanda. Depuis le 21 juillet 2013, la Ligue rwandaise pour la promotion et la défense des droits de l’Homme (LIPRODHOR)fait l’objet d’une tentative de prise de contrôle visant ses instances dirigeantes légitimes qui fait l’objet d’une procédure judiciaire les empêchant de mener normalement ses activités et de s’exprimer.
Mise é jour le 26 septembre
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