21/10/2014

Centrafrique : tournant politique? Catherine Samba Panza plus critiquée que jamais


En Centrafrique, des miliciens anti-balaka et ex-Séléka s'en sont violemment pris à des habitants de Bambari ces jours derniers qu'ils accusent de collaborer avec leurs rivaux. Selon la gendarmerie, au moins 7 personnes ont été tuées, et plusieurs autres blessées.
Un incident de plus qui prouve l'insécurité persistante du pays, alors que l'aéroport de Bangui est fermé depuis plusieurs jours

Politiquement, le gouvernement de transition est plus critiqué que jamais. Et ce mercredi, la présidente Catherine Samba Panza doit s'exprimer devant les Centrafricains pour faire le point sur l'Etat de la nation.

Plus de détails - Mélissa Chemam.

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Mahamat Kamoun est dans une position difficile. Sa déclaration d'hier soir est avant tout un appel à l'unité et au respect des accords de Brazzaville. Mais il a insisté pour répéter que son gouvernement n'avait en aucun cas détourné des fonds d'aide angolais ; il a seulement agi face à l'urgence, tombant dans un "vice de procédure".

Minée par une crise de confiance et l'affaire du détournement des fonds d'aide angolais, Catherine Samba Panza n'a jamais été si impopulaire.

A ce stade, anti-balakas comme ex-sélékas semblent même ligués conjointement contre son nouveau gouvernement nommé cet été.
Vendredi dernier, la présidente a affirmé qu'elle mettrait fin à la transition le 15 février prochain, après avoir consulté pendant trois jours "les forces vives de la nation" dont des partis politiques et des représentants de l'ex-Séléka.

Et toutes les mouvances politiques s'accordent désormais pour dire que les conditions ne sont pas réunies pour permettre l'organisation des élections en février prochain, seule date évoquée par la communauté internationale.


En conséquence, Catherine Samba Panza doit s'exprimer ce mercredi sur l'état de la nation.
Mais beaucoup espèrent désormais son départ. Selon de nombreuses voix, un passage obligé serait dans un premier temps le départ de son premier ministre Mahamat Kamoun nommé cet été mais largement décrié.

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Insécurité croissante

Les incidents violents se sont multipliés depuis début octobre, à Bangui et autour de Bambari, alors que la situation politique tangue fortement dans la capitale centrafricaine.

Selon la gendarmerie locale, des individus armés se réclamant des anti-balaka sont partis de Bambari à la fin de la semaine dernière en direction de Kouango, plus au sud, et ont froidement assassiné cinq personnes aux villages de Bangao et Bomballa, les accusant de collaborer avec les ex-Séléka.
Ceux-ci règnent sans partage sur la région de Kouango, à la frontière de la RDC.

La semaine dernière, une attaque dans le quartier de la résidence de la présidente de la transition a révélé que non seulement les violences reprennent, mais qu'elles ont aussi un caractère politique.


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