Sur la situation en Somalie : entretien avec Roland Marchal, CERI / Sciences Po pour RFI :
http://www.rfi.fr/afrique/20141006-somalie-prise-barawe-petite-victoire-islamistes-shebabs-amisom/
Somalie: la prise de Barawe, une petite victoire sur les shebabs
Par RFI
Des soldats de l'Amisom au-dessus de Barawe, le 5 octobre 2014.AFP PHOTO/AMISOM/TOBIN JONES
Les troupes somaliennes et de l'Union africaine en Somalie (Amisom) sont entrées hier, dimanche, dans la ville de Barawe, considérée comme la capitale des shebabs et dernier port d'importance encore entre leurs mains. Les islamistes avaient commencé à quitter la ville vendredi. Cette prise porte un nouveau coup aux islamistes somaliens, un mois après la mort de leur chef suprême.
Selon le spécialiste de la Corne de l'Afrique, Roland Marchal, chercheur au CERI (Centre d’études et de recherches internationales), cette victoire provoque un affaiblissement stratégique des shebabs, qui n'ont presque plus accès au sud de la Somalie :
« Avec l’offensive qui a débuté au mois de mars, aujourd’hui pratiquement tous les ponts qui surplombent la rivière Shabelle et qui permettent donc de passer des deux côtés sont sous le contrôle des forces internationales, explique-t-il. Ce qui veut dire qu'al-Shebab va avoir beaucoup de problèmes à transporter par la route des effectifs nombreux, des armes lourdes, du ravitaillement pour ses troupes. Donc ça va leur créer des problèmes logistiques qu’ils n’avaient pas avant. On sait que l’organisation islamiste s’en est rendu compte puisque, quelques jours avant la mort d’Ahmed Godane, on avait vu les familles des principaux commandants qui étaient encore dans le sud de la Somalie, remonter vers le Nord. Donc quitter cette zone pour ne pas être prisonniers de cette enclave au sud de façon peut-être à laisser après leur père ou leur mari mener la lutte comme ils l’entendaient ».
Mais selon le spécialiste de la Corne de l'Afrique, même si cette victoire est forte symboliquement, sur le terrain elle ne sera pas forcément décisive. L’Amisom ne doit donc pas crier tout de suite à l’éradication des shebabs.
C'est une victoire, on peut la célébrer, mais d'un autre côté, ça n'a pas une signification aussi grande que ça dans la lutte qui est menée actuellement.
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