03/10/2014

Ouganda : Museveni retourne sa veste sur l'homosexualité


En Ouganda, le président Yoweri Museveni a mis en garde contre le risque d'un éventuel "boycott commercial" de son pays en cas de nouveau vote d'une loi sur la pénalisation de l'homosexualité. Il avait été largement critiqué cet été pour avoir promulgué une loi, depuis annulée, durcissant la répression de l'homosexualité. Museveni s'est exprimé à travers une tribune parue vendredi dans le quotidien pro-gouvernement 'New Vision'. La loi en question étant gelée, le président dit s'inquiéter des conséquences économiques de ce projet, du fait des "lobbies homosexuels" occidentaux

Précisions : Mélissa Chemam pour RFI

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mediaLe 9 août, des militants ougandais de défense des droits des homosexuels ont manifesté pour saluer l'invalidation de la loi anti-gay.REUTERS/Edward Echwalu

Après de longues tractations pour ou contre cette loi, la tribune de Yoweri Museveni apparaît comme un énième rebondissement dans une histoire à plusieurs chapitres. Le président ougandais ne précise pas si un nouveau vote est prévu au Parlement sur cette loi pénalisant la "promotion de l'homosexualité" et encourageant à la dénonciation des homosexuels.

Cependant une majorité de députés a signé une requête demandant un nouveau vote.

Museveni donne néanmoins son avis en écrivant qu' "un problème bien plus sérieux est apparu, la possibilité d'un boycott commercial par les gouvernements occidentaux sous la pression des lobbies homosexuels".

La loi en question, en débat l'hiver dernier en Ouganda, avait suscité un tollé international et le gel de certaines aides publiques. Elle a été votée le 20 décembre, promulguée le 24 février puis annulée le 1er août dernier par la Cour constitutionnelle, officiellement pour des raisons techniques cependant.

Mais selon la FIDH, les homosexuels restent stigmatisés voire persécutés en Ouganda.
Le code pénal, datant de l'époque colonial, punit en effet les relations dites "contre nature" de peine de prison à vie.

Pour beaucoup d'observateurs, Museveni défendait cette loi sous la pression des conservateurs religieux qui ont un poids important sur la vie politique ougandaise. Mais à présent il semble juger qu'il est plus important de privilégier le commerce extérieur du pays. Il aurait été en grande partie influencé lors de son voyage à Washington en août dernier pour le Sommet Etats-Unis / Afrique...

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