Rebondissement dans l'affaire Tomi
Michel Tomi, dans son bureau de Libreville (Gabon), le 23 janvier 2002.AFP PHOTO DESIREY MINKOH
L'ancien ministre malien de la Défense Soumeylou Boubèye Maïga a été placé en garde à vue hier (vendredi) à Nanterre (Hauts-de-Seine) dans le cadre de l'enquête pour corruption visant l'homme d'affaires français Michel Tomi. M. Boubèye Maïga a été interpellé jeudi et placé en garde à vue dans les locaux de la Direction centrale de la police judiciaire à Nanterre. On ignore encore les faits susceptibles d'être reprochés à l'ancien ministre, mais l'on se souvient que Michel Tomi a été quant à lui mis en examen en juin, notamment pour corruption d'agent public étranger, faux et usage de faux, abus de confiance, recel d'abus de bien social, complicité d'obtention indue d'un document administratif et travail dissimulé.
Retour sur cette affaire avec Mélissa Chemam pour Rfi
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L'enquête a débuté en 2013. Les magistrats du pôle financier de Paris se sont d'abord intéressé aux liens entre Michel Tomi et le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, dit IBK.
Michel Tomi, 66 ans, a bâti un empire financier en Afrique depuis les années 1990. D'origine corse, croupier puis patron de casinos, il a également investi dans le secteur des transports et dans l'hôtellerie, notamment au Gabon, où son groupe emploie 40 000 personnes, et au Mali. Il est connu pour avoir implanter les premiers PMU en Afrique.
Il est accusé par la justice française de blanchiment d'argent, et aurait rapatrié une partie de sa fortune illégalement en France. Il a notamment été condamné pour financement illégale de la campagne du RPF de Charles Pasqua aux Elections européennes de 1999.
Au Mali, il aurait entre autre financé la formation d'agents de sécurité d'IBK, dont il est très proche.
Ce serait peut-être à ce niveau que l'affaire aurait pu concerner Soumeylou Boubèye Maïga, considéré lui aussi comme un très proche du président malien. IBK l'avait nommé ministre de la Défense en septembre 2013. Maïga a cependant dû démissionné en mai dernier, après une lourde défaite de l'armée face à la rébellion touareg.
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